Retour vers le lac de Myvatn et balade sur la presqu’ile d’Höfdi. Nous laissons la voiture sur le parking et suivons le sentier. En contrebas de la petite falaise, des femelles de Fuligules morillons avec leurs jeunes pêchent. Il est excellent de pouvoir les voir évoluer sous l’eau tellement celle-ci est transparente.
Il y a aussi des femelles de Garrots d’Islande avec de tout jeunes canetons. Fait original, cette péninsule est recouverte d’arbres, ce qui est suffisamment rare pour être mentionné. Dans le sous-bois, Bécassines des marais, Grives mauvis et Sizerins flammés ont trouvé des conditions favorables à la reproduction. Devant nos pas, de jeunes Bécassines des marais s’enfuient sous les arbres tandis que plus loin, un adulte se toilette dans une flaque d’eau juste à 3 mètres devant nous, comme si nous n’étions pas là !
Au bout du chemin, la vue se dégage sur un chenal reliant deux parties du lac. A gauche, des piliers de lave (connus aussi sous le nom de Châteaux noirs) se dressent au milieu du lac. Ils ont été formés par le refroidissement de la lave lors d’expulsions de nappes de vapeur.
La vue sur la droite quand à elle est bouchée par les arbres, aussi est-on surpris de voir débouler devant nous une femelle de Harle bièvre. Dans le chenal, une femelle de Garrot d’Islande surveille sa nombreuse progéniture. Tour à tour ils plongent à la recherche d’aliments qu’ils ramassent sur le fond.
Kamikaze, un caneton de Fuligule morillon, loin de la protection maternelle s’approche du petit groupe. La réaction de la femelle Garrot est immédiate, elle fond sur le caneton, lui donne de grands coups de bec, le pince, l’envoie dans les airs avant de revenir à l’assaut. Le caneton faiblit sous les multiples tentatives de noyade. La scène durant ainsi plus de deux minutes avant que la femelle n’abandonne et laisse le caneton s’en aller, il n’a pas l’air très en forme et trouve son salut sous la végétation.
La pluie se met à tomber, nous quittons le site et trouvons refuge au café près des pseudo-volcans.
D’ici il est possible d’emprunter deux sentiers de découverte. Nous choisissons de suivre le parcours « découverte des oiseaux ».
Les familles de canards sont également nombreuses : Canards siffleurs, Fuligules morillons, Fuligules milouinans et Hareldes boréales se répartissent sur les différents lacs. Une petite colonie de Sternes arctiques s’est installée sur un îlot, bien à l’abri des dérangements. Régulièrement les adultes nous survolent. Cette même portion de lac est aussi occupée par un couple de Grèbe esclavon accompagné de leur jeune semblant porter un masque de kabuki.
Au bord du chemin devant nos pas, se tient un caneton d’à peine un jour ou deux avec son fréro pour l’accompagner. Tous deux ont encore la trace du diamant sur le bec ! Nous aurons beau chercher, nous ne trouverons pas leur mère dans les environs. Eux ne semblent pas plus perturbés que ça, ils continuent de prospecter les feuilles des différentes plantes à la recherche de petits insectes. Sans la surveillance d’un adulte, ils n’iront pas loin …
Dans les prairies humides, Bécassines des marais et Chevaliers gambettes ont élu domicile. A notre passage, les chevaliers viennent nous signaler à grands renforts de cris que nous ne sommes pas les bienvenus.
Le sentier débouche sur le lac principal. Les concentrations de canards sont ici encore plus importantes et c’est par plusieurs dizaines que nous observons les groupes familiaux. Une fois encore ce sont les morillons qui sont les nombreux, viennent ensuite les canards siffleurs. Une femelle dont seule la tête dépasse se faufile dans la prairie voisine mais l’on devine au mouvement des herbes et aux petits cris la présence de jeunes.
Sur le sable de la plage voisine, de plus gros canetons de siffleurs barbotent dans les vagues à la recherche de toutes proies potentielles.
Nous avions observé quelques centaines de mètre plus tôt un jeune canard inconnu accompagnant une famille de Fuligule morillon. Difficile pour nous de déterminer l’espèce. C’est en effet la première fois que nous avons la chance d’observer de si jeunes canetons et dans les livres d’identifications des oiseaux, de tels plumages ne sont pas représentés. Nous avons à présent la réponse en voyant les femelles d’Hareldes boréales et leurs jeunes. 7 groupes familiaux se partagent cette portion du lac et il est intéressant de constater que toutes les femelles possèdent une livrée particulière. Plus ou moins de noir ici, plus de blanc là, il est possible de les identifier individuellement !
La balade se termine sous un crachin breton et le passage d’un Plongeon imbrin.
Après quelques minutes, une accalmie apparait. Nous tentons le tour des pseudo-cratères afin de retrouver un passereau furtivement aperçu au tout début de notre balade. Chevalier gambette, familles de Bécassine des marais et nous finissons par retrouver notre oiseau mystère. Un superbe mâle de Bruant des neiges mais bien trop loin pour faire une photo. D’ailleurs, il ne restera visible que quelques instants avant de s’envoler hors de portée.
Nous quittons Myvatn et traçons plein nord, direction l’océan glacial arctique.