Dominant la vallée du Gapeau et en limite du plateau karstique de Siou blanc, la forêt des Morières abrite une biodiversité exceptionnelle.
La Vallée du Gapeau
Le Gapeau est un cours d’eau permanent. Il parcourt ainsi près d’une cinquantaine de km, prenant sa source à Signes pour se jeter en mer sur la commune d’Hyères. Ce cours d’eau rapide et bien oxygéné permet alors le développement de nombreux insectes qui attirent des oiseaux comme la Bergeronnette des ruisseaux ou le Cincle plongeur. Le long du Gapeau s’étend une ripisylve fraiche et humide contrastant nettement avec les collines sèches et brûlées par le soleil qui l’entourent. Cette vallée constitue ainsi un espace original pour le sud du département où il est possible d’observer des espèces comme le Rougegorge familier, le Troglodyte mignon ou encore le Loriot d’Europe.
Le Cincle plongeur est un oiseau inféodé aux rivières d’eau vive. Sa particularité est en effet de chasser des petits insectes ou des larves qu’il capture en nageant sous l’eau. Ses parades commencent à la fin du mois de décembre et atteignent leur pic fin février. Il niche alors toujours à proximité de l’eau, dans des abris naturels ou artificiels.
La Forêt des Morières
Particulièrement bien conservée et luxuriante, la forêt des Morières est ainsi intégrée au réseau Natura 2000. Composée d’érables, de frênes et de chênes, elle constitue en effet un milieu original contrastant avec les nombreuses pinèdes. Elle abrite des espèces d’insectes patrimoniaux comme le Lucane cerf-volant ainsi que le Grand capricorne. Les falaises calcaires en bordure du plateau abritent la nidification du Grand-duc d’Europe ainsi que le Grand Corbeau.
Idée de balade : Les Aiguilles de Valbelle
Durée : 4h
Chartreuse de Montrieux-le-jeune
Au départ de la Chartreuse de Montrieux-le-jeune, ce circuit permet de traverser la forêt des Morières et de découvrir ainsi les différents types de milieux du site. En effet, la spécificité géologique du plateau est la présence de roches dolomitiques donnant naissance à un sol acide où se développent des espèces de plantes comme l’Arbousier ou encore la Bruyère arborescente qui affectionnent habituellement les massifs de type cristallin.
Les Aiguilles de Valbelle, pitons rocheux formés par l’érosion, constituent en effet la principale curiosité géologique de cette balade durant laquelle vous pouvez observer bon nombre d’espèces forestières comme le chevreuil, la Buse variable, l’Épervier d’Europe, visibles tout au long de l’année, ou encore le Circaète Jean-le-Blanc qui arrive au mois de mars. En avril, ce sont les cris des Pouillots de Bonelli qui retentissent dans les arbres. Des empreintes d’un loup isolé ont même été relevées dans le secteur ! Dans les milieux un peu plus ouverts, d’autres espèces sont présente comme l’Alouette lulu que vous pourrez repérer grâce à son chant caractéristique : série de notes montantes puis descendantes.
L’aliboufier
L’Aliboufier Styrax officinalis est un arbuste produisant des fleurs blanches en forme de clochettes entre avril et juin. On le rencontre en Asie. En Europe, les seules stations connues sont méditerranéennes : Grèce et Balkans ainsi que quelques populations isolées en Italie. En France, on le rencontre essentiellement dans le Var, la majorité des stations se concentrant dans la partie calcaire du bassin versant du Gapeau.
L’Aliboufier a été utilisé dès l’Antiquité pour ses vertus médicinales. En effet, des incisions sur le tronc permettent au goutes blanches de styrax de s’écouler. Ce liquide s’épaissit alors à l’air libre donnant naissance à un baume aux propriétés antiseptiques et cicatrisantes. Ce baume était ainsi utilisé par les moines de la Chartreuse. L’alibouier a été découvert dans le Var en 1564 par Pena et Lobel sur la commune de Solliès-Ville. Cependant son indigénat est discuté. Aurait-il été implanté ici dans l’Antiquité ? A-t-il été planté par les chartreux eux-mêmes ? Est-il originaire de la région ? Cette question n’est, à l’heure actuelle, pas tranchée.
L’Armérie de Belgentier
Cette discrète plante qui fleurit en juillet est une endémique. On ne la rencontre que sur les sols dolomitiques des Morières. Cette plante a souffert des travaux d’aménagement et il ne reste aujourd’hui pas plus de 50 individus répartis en une station principale et des micro-stations dispersées autour.
Espèces remarquables
- Genette d’Europe
- Loup gris
- Chevreuil
- Cincle plongeur
- Circaète Jean-le-Blanc
- Barbeau méridional
- Lucane cerf-volant
- Grand capricorne
- Ophrys philippii
- Armérie de Belgentier
- Aliboufier
