L’été a touché à sa fin et la plupart des oiseaux nicheurs ont déserté le parc nature de La Garde. Dès le mois d’août, le plan de La Garde voit le début de la migration post-nuptiale. Plusieurs oiseaux de passage peuvent être observés ici et les hivernants commencent à s’installer. Certes, moins d’effervescence qu’au printemps mais l’arrière-saison ne va pas sans on lot de surprises ! Voici une compilation de mes balades dans le parc nature de la Garde durant la saison automne-hiver 2022-2023.
6 novembre
Le mois de novembre peut encore être intéressant pour la migration post-nuptiale même si on arrive sur des dates tardives pour un grand nombre d’espèces. La météo est au beau fixe et je décide de tenter ma chance, n’ayant pas pu beaucoup mettre les jumelles dehors durant le mois d’octobre. Bien m’en a pris ! J’aperçois au loin un faucon arriver à vive allure, son allure attire immédiatement mon attention. Ce n’est en effet pas un faucon crécerelle, quant à lui fréquent sur la zone. Il s’agit d’un immature de faucon kobez. Cette espèce est fréquente dans la région lors de ces haltes migratoires, mais cet individu est un peu tardif. La plupart des observations sont en effet faites entre la fin du mois d’août et le mois de septembre. Une obs bien sympa !
12 novembre
Ce matin j’arrive de bonne heure sur zone. Le soleil se lève à peine dissipant peu à peu la brume matinale. Les oiseaux s’éveillent et commencent à chanter timidement. Un héron cendré fait sécher ses plumes encore humides de la nuit.
Je prends le temps de faire le tour des étangs bien calmes en cette matinée. Quelques foulques se faufilent discrètement au milieu des roseaux tandis que retentit le cri d’un râle. Les bruants des roseaux poussent leurs petits cris. Mais au milieu on finit par distinguer ceux d’un petit groupe de rémiz penduline. Cette espèce niche dans les étangs et les bras morts de l’Est de l’Europe. Elle arrive dans notre région à partir de l’automne et certains individus y passent l’hiver. On l’observe alors en petites bandes dans roselières comme ici ou en Camargue. Il est impossible de le confondre grâce à son bandeau noir qui rappelle le masque de Zorro.
Je finis ma balade sur cette image de héron sortant à peine la tête de la végétation. Il s’est montré plutôt coopératif !
12 décembre
Après un automne particulièrement doux, le froid a fini par arriver. Le thermomètre affichait même des températures négatives ce matin. Un petit -1° certes, mais quand même ! J’avais perdu l’habitude de gratter la voiture ! Direction le plan de La Garde pour un petit tour matinal. Les pantes sont toutes givrées créant des ambiances photogéniques. Qu’en pensez-vous ?
Petit à petit le soleil pointe entre les broussailles créant de jolies ambiances.
Dans les roselières, les oiseaux se font plutôt discrets comme engourdis par le froid. Un petit groupe de 5 rémiz penduline se signale par leurs petits cris plaintifs. Un joli mâle se perche en évidence, montant et descendant le long des roseaux. Après une petite séance photo, le groupe décolle pour rejoindre une autre zone.
Certains canaux et les flaques sont même recouverts d’une couche de glace ! Amusant de voir ce pipit farlouse s’exercer au patinage !
Vous l’aurez compris, pas de grosse rareté mais des ambiances très sympas comme en témoigne ce héron cendré à moitié camouflé par les roseaux. Un petit bol de nature avant de replonger dans la routine urbaine.
24 Décembre
C’est la veille de Noël, la météo est au beau fixe et nous sommes nombreux à nous retrouver au plan. Quelle bonne idée nous avons eu car le parc nous réserve aujourd’hui une jolie surprise. Alors que nous marchons le long de la roselière, un butor décolle pour se reposer au milieu de la végétation. C’est une chance car nous parvenons ainsi à repérer l’endroit où il se pose. Difficile sinon de le retrouver tellement son plumage est mimétique. Regardez la photo suivante, parvenez-vous à le repérer ?
Petit à petit, confiant dans son plumage mimétique, il tend son cou et se place à découvert.
Nous restons tous à l’observer, savourant cet instant rare et il finit par prendre son envol.
Une deuxième image juste pour le plaisr des yeux.
Surprise ! Un deuxième butor que nous n’avions pas repéré décolle au même moment. Ils étaient donc deux à jouer à cache-cache dans la végétation.
Nous continuons notre tour. Quelques rémiz pendulines poussent leurs cris. Un martin-pêcheur se perche en évidence sur une branche. Particulièrement coopératif, il pose pour la photo, jouant au balancier. Une bien belle sortie entre amis !