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29 juillet
Il est 6h30 et le soleil se lève sur le Mont Aragats. Certes moins élevé que le Grand Ararat voisin, l’Aragats n’a pas de quoi rougir. Avec ses 4090 m, ce volcan est le plus haut sommet d’Arménie. Recouvrant 8 000 km2, le Mont Aragats est un incontournable du voyage !
Nous profitons des premières heures pour marcher le long de la rivière, au fond des gorges d’Agarak. Les Sittelles de Neumayer et les Cincles plongeurs se perchent tour à tour sur les rochers du torrent bordé d’arbres où se chamaillent les loriots. L’ambiance est très agréable.
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De retour à la voiture, nous gagnons les zones de prairies, situées juste au-dessus du village d’Antarut. Excellente matinée vouée à l’observation de l’avifaune locale. Sur les nombreux blocs de basalte parsemés à travers la végétation, viennent se poser tantôt un Traquet oreillard de la forme melanoleuca, un jeune Moineau soulcie, des Bruants mélanocéphales, des Bruants ortolans … Les jeunes sont déjà volants mais continuent à solliciter les adultes pour se nourrir. Une jeune Pie-grièche à poitrine rose, postée sur un bosquet, ne cesse de piailler jusqu’à ce que, enfin, un adulte lui apporte une sauterelle.
Nous poursuivons la route en direction du sommet en effectuant de nombreux arrêts .
Au fil de l’ascension, le milieu devient plus arboré et les Gobemouches à demi-collier remplacent peu à peu les bruants. Mais c’est au-dessus de nos têtes que se déroule le véritable spectacle. Tandis que le soleil monte et réchauffe l’atmosphère, les rapaces dessinent des cercles de plus en plus larges dans le ciel : deux jeunes Buses des steppes, suivies par un Aigle botté clair, filent au-dessus de la forêt. Mais des ombres bien plus grandes traînent sur les flancs de l’Aragats où pâturent de nombreux troupeaux. Ici pas de système d’équarrissage, les bêtes sont laissées dans la nature et font le festin des vautours : 2 Vautours fauves, 2 Vautours moines et 1 Gypaète barbu, sillonnent le site à la recherche de cadavres.
Nous poursuivons notre ascension. Les arbres s’effacent petit à petit et nous atteignons de vastes steppes où se sont établis pour l’été les camps yézidis. Ce peuple nomade originaire d’Iran est le descendant de Zarathoustra. La religion yézidie peut être considérée comme l’héritière du paganisme des Anciens Perses. Autour des tentes, les enfants jouent tandis que les femmes étendent le linge. Les hommes quant à eux, conduisent leurs bêtes à travers la montagne. Ici, on se croirait arrivés en Mongolie.
Au bord d’une mare, des couleuvres à collier en compagnie d’une Grenouille du Caucase se font dorer au soleil. La tâche claire à l’arrière de la tête de la couleuvre est ici d’un jaune clair alors que d’autres individus arborent une superbe couleur orange.
Les zones de pâtures que nous traversons sont le royaume de la Buse féroce. Régulièrement nous en voyons postées sur les rochers, scrutant le sol à la recherche des mircomammifères.
Après une averse de grêle, l’air se fait plus frais, et tandis que la journée avance, le vent se lève, comme chaque soir ici. Au milieu des pierriers les oiseaux s’activent. Nous contactons des espèces plus montagnardes : Alouette haussecol, Roselin à ailes roses, Monticole de roche, Rougequeue noir, Pipit spioncelle (coutelli) …
La route est de plus en plus abîmée, ce qui ne nous empêche pas d’aller à son terme : un petit parking devant un restaurant perdu au bord du lac Kari. Dans les eaux noires du lac se reflète le quadruple sommet de l’Aragats. Nous sommes déjà à 3200m et des plaques de neige subsistent sur les pentes. Nous prenons des forces en goûtant les spécialités arméniennes du petit restaurant. La viande grillée et les french fries maison y sont excellentes, en revanche la soupe arménienne, os bouilli accompagné de l’incontournable lavash et d’ail n’obtient pas notre adhésion !
Après ce festin, nous reprenons la route pour passer la nuit à plus basse altitude. Alors que le crépuscule s’installe, les Alouettes haussecols profitent de la chaleur de la route et du sable que l’on rencontre par endroits pour prendre un bain de poussière. Nous sommes contraints de les faire décoller pour pouvoir passer !