Samedi 01 août
Nuit au calme dans le camping. Nous jetons un coup d’œil au point d’eau qui est bien tranquille! Pas le moindre oiseau ne vient s’y abreuver aux premières lueurs du jour. Le temps de démonter la tente, de ranger la voiture et enfin nos premiers oiseaux apparaissent. Des petits groupes de Bulbuls passent en vol et des Martinets des palmes virevoltent au dessus des quelques palmiers. Passage à l’accueil pour régler la note (85 dollars par pers) puis nous quittons le camping alors que le groupe d’ornithologues de la veille se balade devant l’entrée. Nous traversons la petite ville d’Uis et sommes surpris de voir qu’il y a un hôtel, un restaurant et même une superette. A la sortie de la ville, nous obliquons vers la droite et empruntons la piste qui mène vers le Brandberg.
Quelques 4×4 pressés nous doublent. C’est sur que nous n’avons pas la même vitesse de croisière ! là nôtre avoisinant les 20 km/h ! Cette vitesse nous permet de chercher les mammifères et les oiseaux. Il faut dire que ni les uns et ni les autres ne se pressent ce matin sur le bord de la piste. Il y a heureusement quelques Alouettes de Benguela, espèce récemment splittée, pour nous occuper durant les premiers kilomètres.
Une Outarde traverse la piste à plus de 200m mais disparait rapidement dans la maigre végétation du bas côté.
Nous sortons de la voiture et tentons de la retrouver. Elle s’est déjà rapidement éloignée et décolle à plus de 50 m de nous. C’est un magnifique mâle d’Outarde à miroir blanc. Chemin faisant, nous arrivons sur une portion de piste particulièrement riche en Alouettes … enfin ça c’est dans les livres, car si le paysage est superbe à l’approche du massif du Brandberg, les oiseaux sont toujours aussi discrets. Devant le peu de vie, nous laissons libre place à notre imagination. Des guépards, nous verrions bien des guépards dans cette vaste pénéplaine semi-désertique. Dès qu’un point haut permet de dominer, nous nous arrêtons et fouillons jusqu’aussi loin que peuvent porter nos jumelles. Mais il faut se rendre à l’évidence. Il n’y a que très peu d’herbivores, et les densités de prédateurs doivent être très faibles. Seule une Outarde de Ludwig déambule dans le lointain.
Pour nous occuper, nous regardons les Traquets que l’on observe posés au sol ou perchés sur des arbustes. Deux espèces se partagent ces habitats, le Trac trac chat et le Karoo chat. Les deux se ressemblent fortement. De temps en temps nous parvenons à voir les critères permettant une détermination spécifique, parfois non !
Il commence à faire chaud et nous ne voulons pas poursuivre jusqu’au Brandberg pourtant distant de seulement une poignée de kilomètres. Visible de très loin, ce vaste dôme granitique culmine à 2573 mètres, il est le plus haut sommet du pays. Datant de 120 millions d’années, ce massif témoigne des impressionnantes forces qui ont été à l’œuvre au cours de l’histoire de l’Afrique et d’une importante activité volcanique dans le sud du continent Gondwana. Cette histoire géologique mouvementée est à l’origine de concentration en minéraux et en métaux encore aujourd’hui exploités. Pour la plupart des touristes, c’est la visite des milliers de peintures rupestres réalisés par les Bushmens, dont la fameuse White lady, qui les attire dans ce coin perdu de Namibie. Nous, nous n’avons pas le temps et faisons demi-tour. Les petites cabanes construites avec 4 branches de récupération que l’on trouve au bord de la route et qui nous semblaient abandonnées à l’aller sont à présent occupées. Des femmes accompagnées de leurs très jeunes enfants nous hèlent pour nous vendre des pierres et objets de leur confection. L’une d’elle s’approche de la piste, une bouteille en plastique vide à la main. Elle veut de l’eau ! Nous lui transvasons un litre. On mesure bien dans ces paysages arides le bien inestimable que représente un litre d’eau. Elle s’en retourne et donne à boire à son enfant… Le retour vers Uis se fait assez rapidement car plus rien ne bouge. Nos réserves d’eau et de vivres sont basses. Arrêt à la superette. Achat de jerricanes de 5 litres d’eau et de quelques provisions. Nous ne sommes pas les seuls à faire nos courses, des femmes Himbas, poitrine nue et enfant dans le dos se réapprovisionnent également. Elles dénotent dans cet environnement civilisé avec la peau et les cheveux recouverts d’ocre. Cette superette semble être le lieu de vie du village. On y trouve à l’intérieur la Poste et toutes les jeunes filles du village viennent ici recharger les cartes de leur téléphone portable. Un gars passe au milieu du magasin une chèvre dépecée à la main et se dirige vers le coin boucherie … nous ne sommes pas habitués à voir les carcasses d’animaux transportées au milieu des clients ! Nous quittons la ville et prenons la direction de la côte atlantique.
Espèces observées autour du Brandberg : Autour chanteur 1, Outarde de Ludwig (Ludwig’s Bustard) 2, Outarde de Ruppell (Ruppell’s Bustard) 5, Outarde à miroir blanc 1, Tourterelle maillée (Laughing Dove), Crécerelle des rochers, Pie-grièche fiscale (Southern Fiscal) 5, Faucon à iris blanc 1, Coliou kiriva (Red-faced Mousebird) 8, Gladiateur Bacbakiri (Bokmakierie) 2, Alouette de Sabota (Sabota Lark) 1, Alouette de benguella (Benguela Lark) 8, Prinia à plastron (Black-chested Prinia) 1, Gobemouche traquet (Chat Flycatcher) 5, Traquet tractrac (Tractrac Chat) 5, Traquet du Karoo 2, raquet montagnard (Mountain Wheatear) 5, Choucador à épaulettes rouges (Cape Glossy-Starling) 5, Rufipenne Nabouroup (Pale-winged Starling) 35, Bruant cannelle (Cape sparrow) 1, Moineau mélanure 1, Mahali à sourcils blancs (White-browed Sparrow-Weaver) 6, Corbeau pie 1