A la recherche de signes

En ce dimanche 12 juin, j’embarque à nouveau en tant qu’observatrice à bord de La Croix du Sud V avec l’équipe de Découverte du vivant pour une sortie d’observation des baleines. Les conditions météo sont optimales, pas de houle, pas de vent, l’idéal pour repérer les cétacés. A propos, savez-vous ce que l’on recherche ? Si cela vous intéresse je vous rédigerai un petit article à ce sujet. Le moindre signe attire notre attention. Un scintillement peut être le signe d’une baleine. Un souffle, un aileron, un splash, bref tout ce qui se détache au milieu des vagues.

Dans des conditions comme celles-ci on en repère de nombreux et de loin ! Il arrive souvent que l’on soit déçu. En effet, les déchets aussi sont nombreux et il peut arriver que ce que l’on pensait être un dos ou une tortue n’est finalement qu’un tonneau ou un ballon. Quand les conditions le permettent, on récupère ces macro-déchets, cela fera toujours ça de moins dans l’eau …

Qui se cache sous cette nageoire ?

Mais parfois, on a de bonnes surprises. Un scintillement attire mon attention au loin. Dauphins ? Nous prenons la direction de ces petites étoiles jaillissant des eaux. Elles mettent beaucoup de temps à réapparaître. Cela exclut les dauphins. Au fur et à mesure que nous approchons, le diagnostic s’affine selon la classification binaire héritée de Platon. Animal terrestre ou marin ? Sans aucun doute marin. A branchie ou à évent ? A branchie. Poisson osseux ou cartilagineux ? Vraisemblablement osseux ? Thonidé ou poisson lune ? Plutôt thonidé. Thon ou bonite ? Ha là c’est plus difficile !

Mais je ne suis pas une spécialiste et je retiendrai l’avis des experts qui tranchent pour thon rouge. Vous vous rappelez cette espèce en voie d’extinction suite à sa surpêche. Grâce aux mesures de conservation mises en place, la population a pu voir sa courbe remonter. Un bel exemple à suivre. C’est donc toujours avec un grand plaisir que nous observons ces poissons dans nos eaux. Nous passons un petit moment à essayer de les photographier. Pas facile de les saisir au vol alors qu’il jaillissent à l’improviste !

Petit thon

Nous reprenons la route vers le sud et apercevons un nouvel aileron. Poisson-lune ? C’est en effet assez courant d’en observer dans la zone. Négatif. Cette fois-ci l s’agit d’un espadon. Il vient tourner autour du bateau et se laisse admirer par transparence.

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Espadon

Peu de temps après nous en croisons un autre. Cette fois-ci il effectue plusieurs sauts avent de disparaître définitivement.

Espadon
Espadon

Le diable de mer

Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. En fin de journée, un autre aileron fait son apparition. Parfois entièrement blanc, parfois entièrement sombre. Non ce n’est pas un requin !

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Nageoire du diable de mer

Cette fois-ci, l’œil avisé d’Aurélien, notre guide de Découverte du Vivant, identifie spontanément l’animal : un diable de mer. Il s’agit d’une espèce de raie, proche de la raie manta, endémique à la méditerranée. Cette espèce est assez peu connue et fait depuis la semaines dernière l’objet d’une étude. Pélagos recèle décidément de nombreux secrets !

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Diable de mer

Au milieu des baleines

Vous me direz que ce sont déjà de belles observations mais le plus grand moment de la journée a été l’observation des baleines. Nous commençons par croiser un individu. Ce rorqual se montre assez peu coopératif, ne prenant que deux fois son souffle avant de sonder. Nous le laissons pour en chercher d’autres éventuellement plus démonstratifs.

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Souffle

Des souffles sont repérés à l’horizon. Un, deux, trois ? Encore un ? Pas toujours facile à compter … Au final, nous nous retrouvons au milieu de 6 rorquals, sondant tour à tour, se rapprochant puis s’éloignant à nouveau pour effectuer quelques sauts …

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Groupe de rorqual commun

Pas de dauphin alors ? C’est pourtant l’espèce la plus commune lors de ces sorties. Et bien, pour rajouter une touche de magie, nous n’avons vu que deux dauphins, mais au milieu des rorquals. En effet, on trouve des vagues où on peut ! Ces deux dauphins n’ont rien trouvé d’autre à faire que surfer la vague formée à l’avant de la baleine lorsqu’elle remonte à la surface. Et oui, ils attendent la vague !

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Rorqual et dauphin

Nous laissons ces animaux à leurs interactions. Il reste encore pas mal de route à faire ! Nous apercevrons encore plusieurs rorquals sans prendre leur direction. Au final nous atteignons le nombre de 16 rorquals, le record étant de 19 !

Bref, une sortie d’observation des baleines exceptionnelle. Ce sont précisément ces instants hors du temps et un peu hors du monde qui me transportent dans l’observation de la nature. Il est clair que l’on se rappellera longtemps de cette sortie !

Liens utiles

Si vous voulez participer à une sortie d’observation des baleines et des dauphins, RDV sur le site de Découverte du Vivant.

En savoir plus sur les espèces au large des côtes provençales

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