Une île privée ouverte au public

Véritable invitation à la flânerie, l’île des Embiez vous transporte dans un cadre sauvage et préservé. En 1950, Paul Ricard acquiert l’île de Bendor. C’est en 1958 c’est au tour des Embiez. Sa volonté : faire partager ces sites au plus grand nombre. D’une superficie totale de 95ha, il s’agit de la plus grande île de ce petit archipel. A seulement 10 mn en bateau du port du Brusc, vous arrivez au petit port de Saint-Pierre. Ici vous trouverez de quoi acheter de quoi manger, quelques bars et restaurants, des magasins de souvenir. Ensuite, vous n’avez plus qu’à emprunter les sentiers et vous laisser transporter par la magie des lieux.

Localisation

L’exploitation du sel

L’exploitation du sel sur l’île remonte au Moyen-Age. En effet les Embiez, qui signifie “l’ensemble des deux”, est en réalité composé de deux îles. L’île de la tour fondue est reliée à Saint Pierre par des alluvions et du limon. Entre les deux, la hauteur de l’eau est très faible. C’est ainsi très propice à l’aménagement de tables salantes. En 1068 les moines de l’abbaye Saint-Victor de Marseille exploitaient déjà le site. Elle se maintient mais est relancée au XIXème. En 1920, l’exploitation est vendue à la famille Gérard, également propriétaire des salins d’Hyères. Mais la concurrence avec les sites de Camargue est dure. 1937 marque alors la dernière année de production.

La lagune

Hotspot de biodiversité

L’île des Embiez est un site qui a été préservé. Il accueille une très grande diversité d’espèces méditerranéennes, aussi bien végétales qu’animales. En effet, elle offre un cortège de milieux : lagune, salins, falaises, garrigue, pinède ou encore espaces agricoles.

Garrigue
Garrigues

Cette richesse a d’ailleurs justifié le classement en ZNIEFF et en natura 2000. Les habitats présents dans l’archipel sont ceux liés au littoral siliceux : formation à Limonium pseudominutum, brousses littorales où abondent le Genévrier rouge et la Thymélée. Les pelouses sur sables souvent calcaires, permettent le développement d’une flore fugace à géophytes. C’est en hiver et au premier printemps
que l’on peut observer l’Ail petit Moly et les Romulées. Les lagunes permettent l’expression d’une végétation à Ruppia et de fourrés à Salicorne ligneuse.

Du point de vue de la faune on peut observer de nombreux oiseaux comme les fauvettes méditerranéennes ou le faucon pèlerin. On peut aussi apercevoir les oiseaux marins comme le rare cormoran huppé de Méditerranée ainsi que les puffins yelkouans et de Scopoli. Parmi les reptiles, une espèce déterminante, le Phyllodactyle d’Europe colonise les affleurements rocheux. Enfin, pour les mammifères, citons le Petit Rhinolophe, espèce remarquable de chauve souris.

La lagune du Brusc

La lagune du Brusc constitue à elle seule un milieu classé en zone Natura 2000. C’est l’un des rares sites de ce type dans la région PACA. Il présente dans sa partie nord un herbier à Posidonia oceanica superficiel avec un récif barrière et dans sa partie sud une lagune avec un herbier à Cymodocea en épiflore. Les herbiers de Posidonies sont particulièrement fragiles. Menacés à a fois par l’algue exogène Caulerpa taxifolia et l’anthropisation. Ainsi des mesures de protection ont été mises en place pour préserver l’herbier. Par exemple des zones sont interdites à la baignade, en particulier entre le Gaou et les Embiez, ou encore la mise en place de bouées pour le mouillage.

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La lagune du Brusc

Des criques sauvages

Les falaises et récifs ont aussi une haute valeur esthétique. Chaque virage dévoile un nouveau paysage comme une invitation à la baignade. Une eau cristalline turquoise contrastant avec les larges tâches sombres des herbiers de posidonie. A l’ombre des pins ou des rochers, j’avoue que le cadre est idyllique et peut largement entrer en concurrence avec ce que j’ai vu dans le Pacifique. L’odeur de la garrigue en prime et le chant des cigales, ça, ça n’a pas de prix.

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C’est d’ailleurs sur cette magnifique île que nous prendrons notre premier bain de l’année avec Manua. Quoi de mieux pour lui faire découvrir la Méditerranée. J’espère que ce petit article vous aura donné envie de découvrir ce site. N’hésitez donc pas à le partager et à le commenter 🙂

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Conseils pratiques

  • Comment aller aux Embiez ?

Vous pouvez réserver à l’avance vos billets sur le site de l’île des Embiez. Des navettes partent régulièrement depuis Sanary et le Brusc.

=> Les îles Paul Ricard

  • Peut-on balader sur les Embiez en poussette ?

Voilà la question que je me posais avant de partir. Je prends le porte-bébé, mais dans ce cas là je galère pour transporter le reste des affaires, ou alors la poussette ? J’ai finalement opté pour cette option, bien plus simple quand on balade seule avec bébé. L’île des Embiez est facilement accessible car une route goudronnée en fait tout le tour. Il est donc facile d’emporter la poussette. Mais le seul inconvénient est de descendre aux petites criques. Il faut alors compter sur une âme charitable qui vous aidera à descendre la poussette !

  • Combien de temps passer sur l’île des Embiez ?

Le tour de l’île peut se faire facilement en deux heures. Je n’y ai passé que la matinée pour que Manua ne prenne pas trop la chaleur de l’après-midi. Mais l’idéal est d’y passer une journée ce qui permet de profiter des criques et du snorkeling.

  • Quelle est la meilleur saison pour se rendre aux Embiez ?

Pour éviter les vagues de touristes et les trop grandes chaleurs, je conseille les mois de mai et juin puis septembre jusqu’à début octobre. Le température est alors idéale est il possible de prendre un bain.

  • Que faire sur l’île des Embiez ?

Certes l’île des Embiez est petite. Il y a cependant pas mal de chose à faire. Comptez deux heures pour faire le tour à pieds. Vous pouvez également louer des vélos. Ce qui coûte d’ailleurs moins cher que de payer la traversée avec son propre vélo. Vous trouverez également de quoi vous restaurer et vous héberger. Découvrez la faune sous-marine en visitant l’institut océanographique Paul Ricard. Sa mission, sous la devise « Connaître, faire connaître et protéger la mer », est double : développer des recherches scientifiques concrètes et innovantes et diffuser l’information scientifique et la rendre accessible au plus grand nombre. Il est possible également de louer des kayaks, ce qui peut être très sympa. Enfin, c’est un site idéal pour le snorkeling ou la plongée. C’est d’ailleurs ici, en 1942, que le trio Tailliez-Cousteau-Dumas tourna le premier film sous-marin français “Par dix-huit mètres de fond”.

Photothèque

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