De la baie des trépassés à la pointe du RazÀ l’extrême ouest de la Bretagne, là où la terre semble se briser contre l’Atlantique, la pointe du Raz offre l’un des paysages les plus spectaculaires du littoral français. Falaises vertigineuses battues par les vents, courants marins parmi les plus puissants d’Europe, phare de la Vieille défiant les éléments : ce site sauvage et emblématique incarne toute la force et le mystère du Finistère. Entre nature préservée, légendes maritimes et panoramas à couper le souffle, la pointe du Raz invite à une immersion saisissante au bout du monde.

Les falaises du Cap Sizin

Nous commençons notre virée sur la pointe du Raz par un stop au Cap Sizin. Un sentier aménagé permet d’accéder à la pointe dominant les falaises. La réserve naturelle du cap Sizun constitue l’un des sanctuaires ornithologiques majeurs de Bretagne, protégeant des falaises parmi les plus sauvages du Finistère. Ces abrupts rocheux, difficilement accessibles, accueillent d’importantes colonies d’oiseaux marins venues nicher à l’abri des perturbations humaines. Goélands argentés et marins, cormorans huppés, fulmars boréaux ou encore guillemots de Troïl trouvent ici des conditions idéales, portées par la richesse des eaux du Raz de Sein.

Localisation

Les oiseaux de la réserve du Cap Sizin
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Retrouvez plus d’informations sur le site Cap Sizin, Grand site de France

Principales espèces et effectifs estimés

  • Mouette tridactyle (Rissa tridactyla) : l’une des espèces marines emblématiques, niche sur les corniches des falaises. Les colonies historiques ont fortement diminué, mais la Pointe du Raz et la Pointe du Van accueillent encore une colonie regroupant environ 800 à 900 couples (74 % des effectifs bretons récents).
  • Fulmar boréal (Fulmarus glacialis) : petit pétrel marin nichant aussi sur les corniches, avec environ 30 couples sur le Cap Sizun, ce qui constitue une part significative des effectifs régionaux.
  • Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis) : présents en nombre variable selon les secteurs, nichant sur les falaises et îlots.
  • Goélands :
    • Goéland argenté (Larus argentatus) : plus abondant, avec environ 480 couples.
    • Goéland marin (Larus marinus) : environ 115 couples.
    • Goéland brun (Larus fuscus) : autour de 60 couples.
  • Guillemot de Troïl (Uria aalge) : aujourd’hui très rare au Cap Sizun, avec seulement quelques couples nicheurs (≈3–4), reflet du déclin historique subi par l’espèce.
Espèces terrestres mais associées au littoral
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En plus des oiseaux marins, la réserve abrite aussi des espèces rares associées aux falaises et landes littorales :

  • Faucon pèlerin : ~8 couples.
  • Crave à bec rouge : ~12 couples, espèce emblématique du Cap Sizun.
  • Grand Corbeau : ~3 couples
Quand observer les oiseaux au Cap Sizin ?

Le printemps est la saison phare pour découvrir toute la richesse ornithologique du cap Sizun. L’automne est intéressant pour la migration.

La meilleure période : le printemps et le début de l’été

De mars à juillet, le cap Sizun est au cœur de la saison de reproduction des oiseaux marins.
C’est le moment idéal pour observer :

  • les colonies nicheuses sur les falaises (mouettes tridactyles, goélands, fulmars boréaux, cormorans),
  • les parades nuptiales, les allers-retours des adultes vers les nids,
  • puis, à partir de mai-juin, le nourrissage des poussins.

Avril, mai et juin offrent le meilleur compromis entre diversité d’espèces et intensité d’activité.

Fin d’été et automne : migration

D’août à octobre, les colonies se dispersent, mais le cap Sizun devient un excellent site pour la migration postnuptiale :

  • passage de sternes, labbes, fous de Bassan,
  • observation possible d’espèces pélagiques lors de conditions météo favorables (vents d’ouest ou nord-ouest).
Hiver : espèces hivernantes et tempêtes

De novembre à février, l’activité de nidification est absente, mais les tempêtes peuvent rapprocher de la côte :

  • des oiseaux marins au large (fous, fulmars, cormorans),
  • ainsi que des espèces hivernantes et occasionnellement rares.

Aujourd’hui nous sommes le 14 août. Il est déjà trop tard pour la reproduction et la grande majorité des oiseau a déjà déserté le site. Il ne reste que quelques fulmars boréaux et leur poussins déjà bien gros. Au loin, quelques fous sillonnent la zone. Des cormorans huppés, perchés sur les rochers telles des sentinelles, profitent du soleil pour sécher.

La Baie des trépassés

Nous reprenons la voiture et roulons jusqu’à la baie des trépassés. Les parkings sont pleins. Nous avons vraiment beaucoup de chance et finissons par trouver une place, mais c’était totalement inespéré. Je vous conseille donc vivement de vous y rendre de bonne heure si vous espérez vous garer près de la plage.

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Nichée entre la pointe du Raz et la pointe du Van, la baie des Trépassés déploie une large anse de sable clair bordée de hautes falaises, offrant un contraste saisissant entre douceur de la plage et puissance de l’océan. Longtemps associée aux légendes bretonnes et aux récits de naufrages, elle séduit aujourd’hui par son caractère sauvage et préservé. Exposée aux vents et à la houle de l’Atlantique, la baie est un spot réputé pour le surf et les sports de glisse, tout en restant un lieu propice à la contemplation. Entre lumière changeante, nature brute et horizon ouvert, la baie des Trépassés incarne l’âme indomptée du Cap Sizun.

Nous passons un bon moment sur la plage avant d’attaquer la balade. Au moins tout le monde profite de la journée. Le soleil est au beau fixe et nous en profitons pour courir dans les vagues et faire des châteaux de sable. Au loin, les phares et l’île de Sein émergent de la brume qui se dissipe peu à peu.

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Mon itinéraire à la pointe du Raz

Voici l’itinéraire que nous avons parcouru pour découvrir la pointe du Raz. Comptez environ 2h30 pour ce trajet. Attention, il s’agit d’un aller simple ! Pour le retour, l’un de nous est retourné chercher la voiture à pieds. Pendant ce temps j’ai dégusté une crêpe au beurre salé avec mon fils à l’entrée du site de la Pointe du Raz.

Ascent/Descent:
203 m 151 m
Distance:
4.39 km
Comment s’équiper pour le sentier du littoral

Baie des Trépassés – Pointe du Raz : Ce tronçon du sentier côtier (GR®34) longe des falaises exposées aux vents et aux embruns. Même si l’itinéraire est bien balisé, un équipement adapté garantit confort et sécurité.

De la baie des trépassés à la pointe du Raz
  • Chaussures : Chaussures de randonnée ou de trail avec semelles adhérentes.
  • Vêtements : Coupe-vent et veste imperméable (le temps change vite), Vêtements respirants et couches modulables, casquette
  • Protection et confort : Sac à dos léger, Eau en quantité suffisante (peu de points de ravitaillement), Encas énergétiques, Lunettes de soleil et crème solaire
Randonnée sur le sentier littoral

Le sentier du littoral entre la baie des Trépassés et la pointe du Raz offre une randonnée courte mais spectaculaire, au cœur de l’un des paysages les plus emblématiques du Cap Sizun. Dès le départ, le chemin s’élève au-dessus de la grande plage de sable, dévoilant de vastes panoramas sur l’Atlantique et les falaises découpées par les vents.

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Le tracé suit ensuite une succession de landes rases, ponctuées de bruyères et d’ajoncs, où le regard se perd entre ciel et mer.

À mesure que l’on progresse vers l’ouest, l’ambiance devient plus minérale et plus sauvage. Les falaises se resserrent, l’océan se fait plus présent, et l’on devine la puissance des courants du Raz de Sein. Le sentier, bien balisé mais parfois caillouteux, longe des à-pics impressionnants offrant de nombreux points de vue sur la baie, l’île de Sein et le phare de la Vieille au large.

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Ces falaises constituent le milieu privilégié du faucon pèlerin. Nous finissons par en repérer un, posté sur un petit promontoire.

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Le crave à bec rouge

D'autres oiseaux posés dans les landes attirent notre attention : des craves à bec rouge. Un petit groupe s'alimente dans les landes. Emblématique des falaises du Cap Sizun, le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax) est l’un des oiseaux les plus remarquables de la pointe du Raz. Facilement reconnaissable à son plumage noir lustré, à son long bec rouge vif et à ses pattes écarlates, il fréquente assidûment les falaises, les pentes herbeuses rases et les landes littorales battues par les vents.

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Espèce protégée et relativement rare en France, le crave trouve ici des conditions idéales : cavités rocheuses pour la nidification et sols pauvres riches en invertébrés qu’il sonde avec son bec recourbé. Présent toute l’année sur le site, il se montre souvent en petits groupes, exécutant des vols acrobatiques au-dessus des falaises.

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La pointe du raz

L’arrivée à la pointe du Raz marque l’aboutissement de cette marche : un paysage grandiose, battu par les vents, où la terre bretonne semble s’arrêter net face à l’immensité de l’océan.

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Mais nous ne nous attardons pas. Nous étions plutôt peu nombreux sur le GR, mais ici la foule est dense. La pointe du Raz est en effet l'un des sites les plus touristiques de Bretagne. La veille du 15 août avec un grand soleil, forcément, nous ne sommes pas seuls ! Nous gagnons à pieds l'entrée du site et je m'installe sur la terrasse d'une crêperie avec mon fils en attendant que mon compagnon reparte à pieds chercher la voiture.

Comment visiter la pointe du Raz : parkings, navettes et conseils pratiques

Site naturel classé Grand Site de France, la pointe du Raz attire chaque année de nombreux visiteurs venus admirer l’un des paysages les plus spectaculaires de Bretagne. Afin de préserver ce milieu fragile, l’accès au site est strictement organisé, notamment en matière de stationnement et de circulation.

Retrouvez toutes les informations pratiques ici.

Stationnement : des parkings aménagés à l’écart du site

L’accès en voiture se fait jusqu’à la zone d’accueil située en amont de la pointe. Plusieurs parkings paysagers ont été aménagés à distance raisonnable du promontoire afin de limiter l’impact sur l’environnement. Depuis ces parkings, l’accès à pied est obligatoire pour rejoindre la pointe du Raz. La marche d’approche fait partie intégrante de la visite et permet une immersion progressive dans les paysages de landes et de falaises du Cap Sizun.

En haute saison, notamment d’avril à septembre, le stationnement est réglementé et payant. Les parkings sont équipés de sanitaires, d’un point d’information et de services de restauration à proximité de la Maison du Site.

Les navettes : une alternative pratique en saison

Pour limiter la circulation automobile, des navettes sont mises en place pendant la période touristique, principalement en été. Elles relient les parkings les plus éloignés, certains villages alentour et parfois la baie des Trépassés à la zone d’accueil du site. Cette solution est idéale pour éviter l’affluence, réduire la fatigue liée à la marche ou visiter le site sans voiture.

Les navettes fonctionnent à horaires réguliers en journée, avec une fréquence renforcée lors des pics de fréquentation. Elles permettent également de combiner randonnée sur le GR®34 et retour facilité.

Accès à pied et découverte du site

Depuis les parkings ou les arrêts de navette, un sentier aménagé et balisé conduit jusqu’à la pointe du Raz. La marche dure environ 20 à 30 minutes, selon le rythme et les points d’arrêt. Le chemin traverse des paysages ouverts, offrant déjà de superbes points de vue sur l’océan, la baie des Trépassés et, par temps clair, l’île de Sein.

Une fois sur la pointe, plusieurs chemins permettent de circuler en toute sécurité tout en respectant les zones protégées. Il est essentiel de rester sur les sentiers balisés, notamment au printemps, période sensible pour la faune et la flore.

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