Suite du Compte-rendu en Afrique du Sud. Découverte du Parc National de West Coast au Nord du Cap, le long de la côte atlantique. Un nouvel endroit magique ! Des plages de sable blanc d’où l’on observe les baleines à bosses et les dauphins d’Heaviside … des élanions et des Zèbres de montagnes, dans un paysage splendide !
Dimanche 10 août 2014
Le réveil sonne tôt ce matin à 5h15 car nous avons décidé de mettre à profit l’absence de sortie en mer pour filer cap au nord en direction de la West coast, cette côte sud africaine de l’océan atlantique qui s’étire jusque vers la Namibie. Nous ne monterons pas si haut, nous n’avons pas le temps, mais nous avons prévu de faire escale dans le West Coast National Park. Ce n’est pas une étape que nous avions particulièrement travaillée, juste lu quelques informations à son sujet : Il est possible de voir des oiseaux d’eau et il y a des observatoires. Ce parc est normalement situé à une heure de route de la ville du Cap, pour peu que l’on ne se perde pas dans l’entrelacs des autoroutes et des routes qui partent en tous sens en sortie de la ville. Nous parvenons à notre grande surprise à nous en sortir pas trop mal sachant que l’on ne dispose pas d’une carte détaillée de la ville du Cap. Nous trouvons la bonne sortie et nous roulons de nuit sur la R27 pour arriver au petit matin à l’entrée du parc.
Dès les premiers mètres, de nombreux oiseaux chantent dans la végétation arbustive qui s’étend à perte de vue. Serin de Sainte-Hélène, Serin à gorge blanche, Bruant du Cap, Cisticole à sonnette, Agrobate du Karoo … se succèdent le long de la route qui s’enfonce dans le parc.
Nous prenons notre temps pour observer chacune de ces espèces. Le 1er arrêt se fait sur un observatoire qui donne sur un petit plan d’eau. Quelques canards, des Tisserins du Cap et une coche, un râle à bec jaune qui se faufile dans la végétation riveraine. Si le soleil dominait jusqu’à maintenant, les nuages qui font leur apparition voilent petit à petit le ciel. Pas de photos possibles ! Nous reprenons la route pour arriver à une intersection. La route de droite permet de s’enfoncer au cœur du parc, celle de gauche de rejoindre le bord de l’océan et longer l’estuaire jusqu’à son extrémité. Nous optons pour la version côtière qui se révèlera un bon choix.
La route suit un paysage vallonné avec sur notre gauche de belles dunes de sable blanc masquant l’océan. Un Busard maure se perche à proximité de la route ce qui nous donne l’occasion d’une jolie séance photo lorsque le soleil fait quelques timides apparitions.
Un peu plus loin, c’est un Bontebok solitaire qui broute au milieu de ces vastes étendues, puis un Raphicère champêtre dont les hormones doivent le travailler, vu la façon dont il maltraite les branchages des arbrisseaux et saute dans tous les sens.
Dans le ciel, un petit rapace au vol curieux attire notre attention. On dirait un cerf volant qui se déplace, les ailes figées au dessus du corps, il se laisse glisser puis fait un surplace lorsqu’il repère une proie. C’est un Elanion, rapidement rejoint par deux de ses congénères. L’espèce semble apprécier ces milieux dunaires puisque sur de Hoop nous l’avions aussi croisé en bordure de dunes. Après une dizaine de kilomètres, la vue se dégage sur l’estuaire. La marée est basse et la vasière à l’air libre semble bien vide. Il faut dire que nous sommes encore en été dans l’hémisphère nord et les limicoles migrateurs n’ont, malgré leurs fantastiques aptitudes au voyage, pas encore atteint l’Afrique du sud. Ce sera pour dans quelques semaines et le plus gros des effectifs se concentrera ici durant les mois de novembre et décembre. Dans les pâturages limitrophes, il y a bien quelques grands herbivores, essentiellement des Elands du Cap, mais bien trop loin pour réaliser de belles observations. Derrière nous, des petits cris inconnus, ce sont deux Hirondelles à collier, sortes d’Hirondelle de rivage en version plus grande avec un masque sombre plus contrasté et deux petits sourcils blancs. Probablement des pionnières ou des hivernantes car l’espèce n’est, selon les guides, présente en Afrique du sud que durant l’été austral.
La route se transforme en piste et nous emmène dans la partie consacrée aux paysages de Vlei, sorte de prairies où fleurissent quantité de fleurs au mois de septembre. On retrouve ici des paysages proches de ceux du Namaqualand (région plus au nord) qui sont réputés pour l’explosion de fleurs multicolores qui s’étendent à perte de vue, ou comment transformer un désert en un kaléidoscope de couleurs.
Avant d’entrer dans la zone, nous prenons la piste qui part vers la plage et surtout vers les toilettes. Excellent choix, non pas pour les toilettes (qui sont vraiment bien intégrées dans le paysage) mais pour la vue sur la plage qui est simplement magnifique. Du sable blanc, des blocs de granite, une eau turquoise …un petit paradis.
De nombreux barbecues son installés sur l’arrière plage et ils sont littéralement pris d’assaut par des familles qui viennent passer leur dimanche au bord de l’océan dans un cadre exceptionnel. Une grillade dans une main et une bière dans l’autre, on sent ici un mode de vie très décontracté et sportif comme ce gars qui passe à côté de nous, sa planche de paddle sous le bras et qui nous demande ce que l’on observe avec notre longue-vue. Il faut dire que le ciel s’est bien dégagé et qu’à présent la température avoisine les 25 °C. Ce que l’on observe ce sont des petits rongeurs qui se nourrissent avidement mais restant toujours à proximité des buissons où ils se réfugient à la moindre alerte.
Parmi leurs prédateurs, il y a le Crécerelle des rochers, l’Elanion mais aussi ce Grand-duc africain posé en plein jour sur un petit cabanon abandonné à environ 200m. Nous nous approchons de l’océan que nous scrutons. Quelques puffins indéterminés croisent au large, et puis plus près de nous, des Manchots dont nous ne voyons que la tête qui disparait régulièrement derrière les hautes vagues. Ils ne sont pas les seuls à profiter de ces eaux poissonneuses car de temps en temps, ce sont des nageoires puis des dos d’Otaries visiblement en chasse.
Un petit coup d’œil à la longue-vue sur l’île qui s’étire à 300m devant la plage et l’on comprend d’où elles viennent ! D’une pointe à l’autre, du bord de mer aux crêtes de l’ile, les otaries sont partout. Probablement un millier à se prélasser au chaud soleil.
Pas le temps de trop les détailler, dans le champ de vision, de l’écume et un gros souffle apparaissent sur l’horizon. C’est une baleine qui ressort à une cinquantaine de mètres plus loin. A y regarder de plus près, elle n’est pas seule, ce sont 4 à 5 souffles différents qui sont visibles, certains très puissants. Le groupe de baleines est en déplacement rapide. On distingue parfois un aileron dorsal « cassé » sur l’arrière du corps. L’observation d’une nageoire pectorale et d’un immature bondissant hors de l’eau ne laisse plus planer de doute sur l’identification, il s’agit de baleines à bosse qui tracent plein sud en direction des eaux antarctiques. Superbe observation qui durera une quinzaine de minutes et que l’on partagera avec une mamie sud-africaine, installée sur le barbecue voisin. L’heure de manger arrive, un œil dans la longue-vue et un sur le sandwich de jambon. Ce repas s’enrichira d’un met sud africain, car en guise de remerciement, la mamie nous offrira une brochette constituée d’une saucisse grillée entourée de lard et arrosée régulièrement pendant la cuisson d’huile sucrée … spécial et très diététique ! On apprécie quand même le geste. On a bien fait de garder un œil en mer car deux ailerons font leur apparition entre les vagues. Requins ? Dauphins ? Après les avoir vus plusieurs fois, nous identifions deux Dauphins de Heaviside au dos bicolore. C’est une espèce côtière, endémique de cette côté baignée par le courant de Benguela. Que d’émotions et d’observations !
On ferme cette parenthèse seawatch et l’on poursuit notre route dans la partie fleurie du parc, cap sur la pointe ! De belles pelouses nous entourent et en ce début de saison de floraison, elles se couvrent de fleurs orange, jaunes, violettes … on imagine ces mêmes paysages au plus fort de la floraison.
Au milieu de toutes ces fleurs, de petits rochers noirs se déplacent lentement. En y regardant de plus près, on s’aperçoit que ce sont des Tortues anguleuses dont la forme de la carapace est typique. Au milieu des prairies, sur la piste, elles sont partout ! Nous en dénombrerons au total une vingtaine.
Un Bontebok, un Springbok, le site a l’air calme en grand mammifère, et nous atteignons la pointe de la presqu’ile.
Encore une superbe plage qui s’offre à nous. Dans l’eau une otarie s’amuse avec son poisson à moins de 50 m du rivage. Plus au large, une pêcherie se forme. Des fous du Cap percutent la surface de l’eau à grande vitesse alors qu’apparaissent dans l’écume, des nageoires d’otaries et de dauphins. Ils sont 5 en pêche active et la forme de leur aileron ne ressemble pas à celui d’Heaviside. Un bond et nous reconnaissons un Dauphin commun. Quelle journée ! Nous reprenons la piste qui fait une grande boucle sur la presqu’ile à la recherche des gros mammifères que nous ont indiqués les rangers. Effectivement, nous ne tardons pas à trouver des groupes d’Oryx, de Bonteboks, de Spingboks, d’Elands … mais aussi des zèbres des montagnes au milieu des prairies. Un peu loin pour les photos. Nous suivons la piste circulaire au milieu des blocs granitiques. Sur chacun d’eux, un gros lézard noir veille. Il s’agit du Girdled Lizard, probablement celui du Karoo. Cette espèce est assez polymorphe, sa coloration variant du orange au noir pour les individus côtiers.
Sur la fin de la boucle, nous repassons dans les prairies et par chance, les zèbres sont descendus des hauteurs, se sont rapprochés de la piste et la lumière est parfaite. Petite séance photo tandis qu’un Elanion vient se percher dans l’arbre devant la voiture. Lui aussi aura droit à son portrait.
Nous quittons les prairies fleuries pour profiter des dernières lueurs du jour sur la plage à présent désertée par les locaux. La brume s’est levée et l’océan s’est formé. Quelques otaries chassent toujours au milieu des manchots tandis que les Huîtriers de Moquin font luire leur plumage noir sous le soleil couchant.
Nous devons quitter le parc pour 18h, heure où les portes se referment. Nous reprenons la piste où nous croisons un Faucon pèlerin immature perché au sommet d’un pylône.
Nous finissons par rejoindre la route en direction du Cap après une nouvelle journée exceptionnelle. Le courant de Benguela, ce courant froid qui remonte des eaux antarctiques et amène la vie sur ces côtes désertes aura tenu ses promesses et invite à d’autres voyages … West Coast National Park vaut bien 4 étoiles !
Liste des espèces d’oiseaux : Agrobate coryphée – Karoo Scrub Robin 7, Astrild ondulé – Common Waxbill 2, Autruche d’Afrique – Common Ostrich 5, Avocette élégante – Pied Avocet 3, Bergeronnette du Cap – Cape Wagtail 1, Bruant du Cap – Cape Bunting 3, Bulbul du Cap – Cape Bulbul 6, Busard maure – Black Harrier 1, Canard à bec rouge – Red-billed Teal 2, Canard de Smith – Cape Shoveler 7, Cisticole à sonnettes – Levaillant’s Cisticola 2, Cochevis à gros bec – Large-billed Lar 1, Coliou à dos blanc – White-backed Mousebird 1, Corbeau pie – Pied Crow 7, Cormoran à poitrine blanche – White-breasted Cormorant 3, Cormoran couronné – Crowned Cormorant 10, Cormoran du Cap – Cape Cormorant 20, Cossyphe du Cap – Cape Robin-Chat 2, Élanion blanc – Black-winged Kit 7, Étourneau caronculé – Wattled Starling 16, Euplecte à croupion jaune – Yellow Bishop 2, Faucon pèlerin – Peregrine Falcon 1, Flamant rose – Greater Flamingo 10, Fou du Cap – Cape Gannet 10, Foulque caronculée – Red-knobbed Coot 2, Francolin criar – Cape Spurfowl 28, Gladiateur bacbakiri – Bokmakieri 2, Goéland dominicain – Kelp Gul 10, Grand-duc africain – Spotted Eagle-Owl 1, Grèbe castagneux – Little Grebe 2, Grue de paradis – Blue Crane 1, Héron garde-boeufs – Western Cattle Egret 1, Héron mélanocéphale – Black-headed Heron 2, Hirondelle à collier – Banded Martin 2, Huîtrier de Moquin – African Oystercatcher 10, Huppe d’Afrique – African Hoopoe 1, Ibis hagedas – Hadada Ibis 12, Manchot du Cap – African Penguin 6, Martinet des maisons – Little Swift 1, Moineau mélanure – Cape Sparrow 3, Mouette de Hartlaub – Hartlaub’s Gull 10, Oie-armée de Gambie – Spur-winged Goose 2, Ouette d’Égypte – Egyptian Goose 2, Pie-grièche fiscale – Southern Fisca 4, Pigeon roussard – Speckled Pigeon 1, Pintade de Numidie – Helmeted Guineafowl 2, Prinia du Karroo – Karoo Prinia 3, Râle à bec jaune – Black Crake 1, Serin à gorge blanche – White-throated Canary 5, Serin de Sainte-Hélène – Yellow Canary 7, Souimanga chalybée – Southern Double-collared Sunbird 4, Spréo bicolor – Pied Starling 2, Sterne huppée – Greater Crested Tern 10, Tadorne à tête grise – South African Shelduck 1, Tarier africain – African Stonechat 1, Tisserin du Cap – Cape Weaver 9,, Tourterelle du Cap – Ring-necked Dove 4, Vanneau couronné – Crowned Lapwing 1, Zostérops du Cap – Cape White-eye
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anonymous
Dwarf Karoo girdled lizard Cordylus aridus