Samedi 11 août 2018 Arrivée à Papeete
Après avoir regagné Nouméa vendredi soir, retour à la Tantouta. Je continue ma découverte du Pacifique avec cette fois-ci la Polynésie française et ses noms qui font rêver Bora Bora, Rangiroa, Tahiti … J’embarque à bord de Aircalin, pour un vol de 5h, véritable voyage dans le temps : partie le samedi matin, j’arrive le vendredi soir !
Malgré l’hiver austral, je suis saisie par la chaleur humide et l’ambiance tropicale qui, en Calédonie, avaient cédé la place à une espèce de fraîcheur. Je suis accueillie par mes amis à l’aéroport de Papeete avec colliers de fleurs au milieu de danses traditionnelles. C’est avec Anne-Laure, amie venue de métropole et bénévole au GECEM (Groupe d’étude des cétacés en Méditerranée) que je ferai ce voyage. De belles retrouvailles !!
Samedi 11 août 2018 encore … On est arrivé à Tikahau !
Nous sommes réveillées par les chants des coqs (en fait ils ont crié toute la nuit !) qui ne nous lâcheront pas de tout le séjour. L’aéroport de Papeete n’est pas très grand mais assez bondé ce matin, les destinations étant nombreuses, les touristes sont orientés dans des files différentes en fonction des îles. Pour nous, nous commencerons par les Tuamotu, plus au nord. Destination Tikehau.
C’est sous la pluie que nous débarquons dans le minuscule aéroport de l’atoll.
Nous sommes accueillies par le personnel de la pension de famille Hakamanu lodge à qui nous laissons nos bagages. Pour l’instant nous restons sur place pour visiter le village et gagnerons le motu en fin d’après-midi. Nous baladons à pieds au milieu des maisons et des allées fleuries sous une pluie fine qui se transforme en averse.
Nous nous réfugions dans le petit restaurant au bout du village où nous dégustons une excellente salade de poisson en écoutant Te manu hoata J . La pluie cesse et le soleil fait son apparition. Nous marchons jusqu’à la cloche de Hina. En Polynésie, chaque île possède un endroit emblématique où il faut se rendre pour pouvoir affirmer qu’on est arrivé. On arrive vraiment à Tikehau lorsqu’on se baigne sous la cloche de Hina. Malheureusement l’extrémité calcaire qui formait la cloche s’est brisée en 1989, mais la légende subsiste toujours.
[su_note note_color=”#cefad3″ radius=”9″]Légende de la cloche de Hina, racontée par Taneturira Toarii Gabriel HAOA :
Hina Tefauroa est une très belle jeune fille humble de coeur. Sa devise de chaque jour : aimer et respecter autrui. Aimer, respecter et protéger aussi la faune et la flore qui n’ont point de secret pour elle. C’est pour cela que les habitants avaient beaucoup d’estime pour elle et la considéraient comme la reine de leur île. Hina vivait à la pointe ouest de Tikehau où elle aimait se baigner. Lorsque l’envie la prenait, elle prévenait son père Tefauroa. Ce dernier se saisissait du pédoncule d’une palme de cocotier et s’avançait vers la cavité qui se trouvait au centre de l’énorme bloc de corail qui surplombait la pointe où Hina habitait. Tefauroa frappait une première fois sur la cloche qui produisait un son grave et continu perçu par tous les habitants de l’île. Ils savaient ainsi qu’il ne fallait pas s’aventurer du côté récif et de la pointe où la reine s’apprêtait à se baigner. Le père frappait un deuxième coup sur la cloche : il demandait à la mer de remplir la large vasque de corail qui servait de baignoire à la reine Hina. Lorsque la vasque était pleine, Hina y descendait pour se rafraîchir. Au troisième coup donné la mer se retirait, la vasque se vidait : la reine avait fini de se baigner et les habitants pouvaient circuler librement du côté de la pointe.[/su_note]
Nous retournons vers l’embarcadère pour prendre le bateau qui nous conduira à la pension. Nous passons à nouveau dans le village, cette fois-ci avec plus de lumière, et nous admirons les maisons colorées et leurs jardins luxuriants.
Les oiseaux s’activent, quelques frégates ariel prennent de l’altitude tandis que des gygis blanches se câlinent dans les arbres.
Nous avons encore un peu de temps avant que le bateau n’arrive. Les requins pointe noire sont nombreux à tourner au bord de la plage, je tente une première mise à l’eau mais celle-ci, alors qu’elle semblait très claire depuis la surface est en réalité des troubles et les requins peu coopératifs. Je parviendrai malgré tout à faire quelques images.
Il est temps d’embarquer, direction la pension qui se trouve à 20 mn de navigation de Tuherahera, le motu principal. Nous filons sur les eaux calmes su lagon longeant les différents motus. Quelques fous bruns et à pieds rouges pêchent tandis que se forment des groupes des noddis noirs.
C’est la fin d’après-midi quand nous posons les pieds sur le motu où se dressent les quelques bungalows de la pension dans un cadre paradisiaque.
Des kayaks sont mis à disposition et nous en profitons pour faire un tour.
La journée touche à sa fin et le ciel s’embrase tandis qu’une barque de pêche s’éloigne sur le lagon.
Le ciel prend tour à tour des tons différents, véritable invitation à la contemplation !
Dimanche 12 août 2018 Tikehau et les raies mantas
Après un petit déj à la pension, nous prenons le bateau vers 8h45 pour nous rendre au spot à raie manta situé à 20 mn sur le site de l’ancienne ferme perlière.
Auparavant les raies étaient plus régulières et plus nombreuses, nous expliquent les gérants de la pension, mais elles tendent à se faire plus rares ces dernières années. L’année passée elles n’avaient pas été observées. Le lagon de Tikehau, qui était réputé pour être le plus poissonneux au monde semble, d’après les locaux, avoir perdu un perdu cette abondance. Le site reste malgré tout exceptionnel, ce lagon de 26km de diamètre, bordé de sable rose, constitue un immense aquarium naturel. Quand nous arrivons, 3 raies sont déjà présentes et nous nous mettons à l’eau. Un moment vraiment magique et un rêve réalisé ! Que dire de plus, les images parlent d’elles-mêmes ! Le voyage commence bien !
Elles finissent par disparaître dans les profondeurs troubles du lagon. Arès quelques photos sur le bout de récif nous revenons à la pension. Nous consacrons l’après-midi à balader sur le motu. Les nombreuses passes ne facilitent pas la tâche ! Nous gagnons la piscine naturelle à l’arrière de la pension, creusée au milieu du récif corallien, se remplissant au gré des marées.
J’en profite pour faire quelques images d’oiseaux. Quelques sternes huppées passent de temps à autre, un poisson dans le bec. Une aigrette sacrée pose au bord de l’eau, il s’agit d’une forme blanche. En Calédonie, c’est la forme sombre la plus commune.
Les journées passent vite et, déjà, le soleil se couche sur le lagon au milieu de nuages sombres, tandis que les nombreux requins à pointe noire longent la plage.
Lundi 13 août
Je profite de cette dernière matinée sur Tikehau pour faire du snorkeling dans le lagon. Quelques patates isolées attirent de nombreux poissons. Mais il faut préparer les bagages et retourner à l’aéroport. Nous quittons Tikehau et son vaste lagon. Cette première escale était magique, juste un petit regret : ne pas avoir pu faire la sortie sur l’île aux oiseaux, faudra revenir !
[su_spoiler title=”Oiseaux observés sur Tikehau” style=”fancy”]
Frégate ariel | Lesser Frigatebird |
Fou brun | Brown Booby |
Fou à pieds rouges | Red-footed Booby |
Aigrette sacrée | Pacific Reef-Heron |
Pluvier fauve | Pacific Golden-Plover |
Noddi brun | Brown Noddy |
Noddi noir | Black Noddy |
Gygis blanche | White Tern |
Sterne huppée | Great Crested Tern |
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