3h du matin, le réveil sonne. C’est avec peine que je parviens à l’extirper du lit. Il faut vraiment être motivée pour faire des images ! Il faut une heure de route pour atteindre la propriété d’un ami qui m’accompagne dans le paysage vallonné de la brousse calédonienne. Nous arrivons tout juste pour admirer le soleil levant sur la chaîne. Le ciel rosé finit par s’embraser.
Les oiseaux qui avaient commencé à chanter encore plus tôt s’activent. Les siffleurs à ventre roux poussent leur cri sonore tandis que les langrayens à ventre blanc, appelés ici hirondelles bussières, se perchent sur les piquets à l’affût des criquets.
Trois cerfs s’alimentent sur le versant opposé, ils finissent par nous repérer et déguerpissent sans attendre.
En cette heure matinale, les couleurs sont encore contrastées. Le vert des jameloniers tranche avec les tons fauves de l’herbe séchée par le soleil. Ces arbres importés sont considérés ici comme une véritable peste végétale. Ils se développent rapidement et sous leur dense feuillage, les autres plantes finissent par périr par manque de lumière.
Nous longeons les crêtes foulées par le bétail tandis que sous mes yeux la savane calédonienne se déploie jusqu’au lagon turquoise …
La chaleur commence à se faire sentir et les oiseaux ont fait silence, à l’exception des martins-chasseurs perchés au sommet des niaoulis. Il est temps de rechercher un peu de fraîcheur en fond de vallon. Les oiseaux sont ici encore actifs. Les groupes d’astrilds ondulés passent de buisson en buisson. Plus discrète une gérygone mélanésienne grimpe le long d’une branche à la recherche d’insectes.
Des insectes, il y en a des caisses ! mais certains bien trop grands pour elle comme ces nombreux monarques ou encore cette libellule.
La chaleur s’intensifie, et cette fois-ci les passereaux finissent par tous se mettre à l’abri. Seul un milan siffleur plane dans le ciel blanchi, signal du départ !