Mardi 23 octobre
Après les contre-temps à l’aéroport, nous finissons par arriver sur Tanna alors que le soleil passe derrière l’horizon. Nous sommes récupérés par Louis, responsable d’un gîte avec cabanes dans les arbres au pied du volcan, également réservé par l’intermédiaire de Zaza. Un petit arrêt en ville pour faire quelques courses pour les prochaines journées avant de parcourir l’heure de route qui nous sépare de notre point de chute. Tandis que nous approchons, les lueurs rougeoyantes du volcan éclairent la nuit. Impressionnant ! Une fois le véhicule arrêté, nous entendons même les grondements de Yasur rappelant les détonations d’un orage. Nous installons nos affaires dans une cabane dans les arbres, vue panoramique sur le volcan. Nous réservons l’excursion pour le lendemain. Il faudra se lever tôt ! Départ 3h !
Mercredi 24 octobre.
Réveil à 3h, ça pique ! Mais l’excitation est au RDV. Nous gagnons l’entrée du site et grimpons en 4X4 dans l’obscurité sur une piste chaotique pour arriver au pied du cratère de 400m de diamètre. A partir de là il faut grimper à pieds mais l’ascension est assez courte. Pas de réel briefing de sécurité, les guides portent un imper digne des pêcheurs bretons, claquettes aux pieds. Les détonations sont violentes et nous détournons notre regard lorsque les retombées de cendre sont trop importantes. La fumée est parfois irritante, l’ambiance un peu angoissante. Je ne peux m’empêcher de penser aux collègues du lycée qui étaient également venus en vacance ici en juin … Le vent étant parfois imprévisible, ils avaient reçus des projections de lave avant d’être rapatriés en urgence. Il y a donc des risques, mieux vaut le savoir, mais difficile de passer à côté de l’occasion de découvrir un volcan en éruption. Avec une altitude d’à peine 361m et en éruption permanente, Yasur est l’un des volcans les plus accessibles au monde, pas étonnant que ce site soit l’un des plus touristiques du Vanuatu. Appartenant à la ceinture de feu du Pacifique, ce stratovolcan est né de la subduction de la plaque australienne sous la plaque du Pacifique. Il fait encore nuit et l’ambiance tient du sublime.
Petit à petit le soleil se lève et nous découvrons le paysage. De vastes coulées de cendre cèdent peu à peu la place à la forêt verdoyante. Malheureusement le ciel est gris et les lumières peu contrastées.
Nous redescendons au gîte, c’est bientôt l’heure du petit déj !
En milieu de matinée, Louis nous dépose à Port Résolution, toujours sous un ciel maussade. La plage prend des allures de côte atlantique alors que les vagues viennent s’abattre sur les dunes.
Nous prenons le temps de flâner dans le village où les habitants se livrent à leurs occupations courantes. Les gamins jouent dans la cour de l’école anglophone, l’école française est un peu plus loin sur la piste. Nous terminons la matinée par un petit café local dans l’un des deux restaurants. Accueil chaleureux et moment de partage bien agréable.
La datura (Datura stramonium) possède de nombreux noms assez évocateurs : herbe aux fous, herbe du diable, endormeuse, pomme poison, trompette de la mort … Elle a la réputation d’être utilisée dans les rites liés à la magie noire. Son fruit, une pomme épineuse, est toxique et source d’hallucinations.
Nous retournons au gîte pour le repas. Petite balade digestive pour patienter, je pars en direction de la plaine de cendre qui s’étend au pied de la montagne. Quelques pandanus ont su résister à ces conditions extrêmes. Le paysage est désolé mais magnifique.
C’est aussi l’occasion de faire quelques obs et je parviens à faire une image de zostérops à front jaune, espèce endémique du Vanuatu.
Je reviens sur mes pas pour arriver à temps pour la montée du soir au volcan. Maintenant qu’on est ici, autant en profiter, ce n’est pas tous les jours que l’on peut admirer un tel spectacle ! L’ambiance du soir est totalement différente. Les touristes sont plus nombreux, nous avons droit à un exposé sur les risques encourus cette fois-ci ainsi qu’à des danses traditionnelles.
Nous voilà à nouveau au pied du cratère. L’ambiance est finalement plus angoissante que le matin et les nuages de fumée plus denses. Pas facile de se protéger des nuées de vapeur et des projections. Le soleil décline petit à petit et finit par se coucher alors que les projections de lave rougeoient dans l’obscurité.
Mais je ne suis pas encore pleinement satisfaite de mes photos … je décide de réserver pour le lendemain matin. Cela serait dommage de se priver … le tarif de la balade est en effet dégressif : 9750 VAT la première montée, 6500 la seconde et la dernière gratuite …
Jeudi 25 octobre
2h45, à nouveau le réveil sonne à nouveau. Cette fois-ci je descends à pieds, accompagnée d’Emilie, jusqu’à l’entrée du volcan. La nuit est étoilée et le volcan gronde au loin, les explosions semblent nombreuses … Nous avons pris la bonne décision ! Nous voilà grimpant une dernière fois au sommet du volcan Yasur. Cette fois-ci je suis prête, et je monte dans les ISO, les photos de la veille étaient trop sombres ! Nous avons droit à un beau spectacle !
Petit à petit le soleil se lève, et cette fois-ci, pas de nuages pour le dissimuler ! Nous redescendons dans une belle lumière rasante et profitons enfin du paysage !
De retour au lodge, en attendant le petit dêj, j’en profite pour faire quelques images d’oiseaux. Un rhipidure gris balade à proximité tandis qu’un couple de monarque mélanésien de tient à l’ombre de la végétation.
Nous finissons la matinée par une balade dans la plaine de cendre au pied su volcan en marchant jusqu’à un canyon. Paysage désertique et désolé très photogénique.
L’heure du départ arrive. Retour au Whitegrass airport en jetant un dernier regard sur la montagne sacrée dont le cône se découpe sur un ciel enfin bleu !
Vol pour Port Vila où nous passons notre dernière nuit au Vanuatu. Demain, retour en Calédonie.
2 Comments
Cedric
Dingue !
Sophie
Ben oui, je t’ai dit que ça valait le détour 😉