l’île de Ré, un paradis pour les oiseaux. À l’automne, l’île de Ré se transforme en un véritable refuge pour la faune sauvage. Les plages s’apaisent, les marais retrouvent leur quiétude, et les migrateurs en profitent pour faire halte sur ce territoire préservé. Entre lumière douce, paysages changeants et rencontres ornithologiques inoubliables, l’île de Ré offre une expérience naturaliste unique à tous ceux qui aiment observer la nature au rythme des saisons.
L’île de Ré est un joyau naturel
Située au large des côtes charentaises, l’île de Ré est un joyau naturel où se mêlent dunes, plages sauvages, forêts de pins et vastes marais salants. Classée en partie réserve naturelle et intégrée au réseau Natura 2000, elle constitue l’un des sites majeurs de biodiversité du littoral atlantique. Son architecture discrète et la présence de nombreux espaces protégés permettent à une faune riche de s’épanouir tout au long de l’année.
À l’automne, l’île devient un carrefour migratoire essentiel pour des milliers d’oiseaux venant du nord de l’Europe ou en route vers l’Afrique. Avocettes élégantes, spatules blanches, courlis, bernaches cravants et limicoles se concentrent dans les marais et sur les vasières, offrant un spectacle exceptionnel aux passionnés d’ornithologie. Grâce à ses pistes cyclables, ses observatoires et ses secteurs préservés, l’île de Ré constitue un terrain privilégié pour les balades naturalistes, où chaque détour peut mener à une nouvelle découverte.

Les reposoirs de limicoles à marée basse
Le ciel est bien gris ce matin et les lumières douces. A peine avons nous passé le pont que nous apercevons de nombreux oiseaux rassemblés sur la plage Nord nous invitent à faire halte. Je passe un long moment à photographier les jolis groupes de limicoles où se mêlent grands gravelots, bécasseaux sanderlings et tournepierres à collier.

Au fur et à mesure que la mer monte ils se rassemblent sur de petits îlots. Ils ne sont pas les seuls à fréquenter cette baie à l’abri du vent. Tout comme sur l’île d’Oléron, un imposant groupe de bernache cravant a élu domicile ici pour leur halte migratoire voire pour y passer l’hiver. N’hésitez pas à jeter un coup d’œil sur mon article consacré à l’observation des oiseaux sur l’île d’Oléron.
Venue tout droit de l’Arctique, la Bernache cravant trouve sur le littoral charentais l’un de ses plus grands sites d’hivernage en France. Chaque automne, plusieurs milliers d’individus arrivent dans les pertuis charentais pour se nourrir des herbiers de zostères et des vasières, offrant un spectacle naturel impressionnant.

Au final, je resterai ici un long moment, allongée dans le sable humide, à photographier les oiseaux défilant devant mon objectif.

Le phare des Baleines
Nous continuons notre matinée au phare des baleines, sous une météo toujours aussi menaçante.
Un site emblématique entre océan et histoire
Situé à l’extrémité ouest de l’île de Ré, à Saint-Clément-des-Baleines, le Phare des Baleines est l’un des monuments les plus emblématiques du littoral atlantique. Dressé face à l’océan depuis le XIXᵉ siècle, il guide les marins et attire chaque année des milliers de visiteurs. Son est architecture remarquable, ses panoramas grandioses et son environnement naturel exceptionnel. Entouré de dunes, de plages sauvages et de forêts de pins, le site offre une immersion complète entre patrimoine et nature.
Un phare monumental chargé d’histoire
Inauguré en 1854, le Phare des Baleines fut construit pour moderniser le système de signalisation maritime de la région. Il complète ainsi la Tour des Baleines, son aînée du XVIIᵉ siècle édifiée sous Vauban. Avec ses 57 mètres de hauteur et ses 257 marches, c’est aujourd’hui l’un des plus hauts phares de France. Son nom, « Baleines », ferait référence aux cétacés qui venaient autrefois s’échouer sur cette partie du littoral. Il est aussi attribué aux remous impressionnants que créent les courants marins au large de la pointe extra-occidentale de l’île.

Un panorama exceptionnel sur l’île et l’océan
Gravir l’escalier en colimaçon du phare est une expérience en soi. La montée est régulière, rythmée par la lumière des meurtrières, et débouche sur une vue spectaculaire. Au sommet, le regard embrasse la côte sauvage et ses plages bordées de dunes, la forêt du Lizay, le Pertuis Breton et les villages rétais, et, par temps clair, la silhouette du continent ou même l’île d’Oléron au loin. La pointe des Baleines est également un lieu privilégié pour admirer le coucher de soleil.

Seawatch depuis le phare
C’est aussi un excellent site pour observer les oiseaux marins qui fréquentent les abords rocheux. Nous nous installons au pied du phare. Mais le vent de sud semble peu propice aux observations. Seule une macreuse noire passera à proximité, quelques fous de Bassan, des goélands argentés et un labbe parasite. Le migration des oiseaux marins commence visiblement à toucher à sa fin.

Un site naturel préservé à explorer
Au-delà du patrimoine, la zone autour du phare est un espace naturel riche. La plage de la Conche, à proximité, est l’une des plus sauvages de l’île. Les dunes abritent une végétation fragile typique du littoral atlantique. Les zones rocheuses découvertes à marée basse deviennent un terrain de découverte idéal pour la faune marine . Les amateurs de balades peuvent prolonger l’exploration vers la forêt du Lizay. Il est également possible d’emprunter les pistes cyclables qui serpentent le long de la côte jusqu’au village d’Ars-en-Ré.

La réserve de Lilleau des Niges
Pour le pique-nique, nous retournons sur la face nord abritée du vent. Nous avons de la chance car petit à petit les nuages se dissipent, laissant place à un beau soleil. Nous sommes tout près de la réserve de Lilleau des Niges et le temps est à présent idéal pour une balade.

Située au cœur des marais du Fier d’Ars, sur la côte nord de l’île de Ré, la réserve naturelle de Lilleau des Niges est l’un des hauts lieux de biodiversité du littoral atlantique. Gérée par la LPO, elle protège plus de 200 hectares de marais salants, prairies humides et vasières. Ils offraet un refuge indispensable à une multitude d’oiseaux migrateurs. À l’automne, ces espaces s’animent du passage des limicoles, canards, bernaches cravants et échassiers en quête de repos ou de nourriture. Dotée de chemins aménagés et d’observatoires discrets, la réserve permet de découvrir ces paysages façonnés par l’eau et le sel. C’est un excellent site pour l’observation ornithologique dans un cadre calme et préservé.
La Maison du Fier
La Maison du Fier, située sur le port des Les Portes-en-Ré (Route du Vieux-Port, 17880 Les Portes-en-Ré), est le point de départ idéal pour découvrir la Réserve de Lilleau des Niges. Elle abrite un espace muséographique consacré à la faune, la flore et les milieux naturels de l’île de Ré, ainsi qu’une boutique nature. Pour en savoir plus sur les horaires, les tarifs et les sorties guidées, RDV sur le site de La maison du Fier.
Randonnée dans la réserve de Lilleau des Niges
Nous choisissons de faire la boucle de 8km qui nous permet de faire un beau tour entre les marais, la plage et les dunes. Un parcours parfait pour découvrir les oiseaux et les différents milieux de la réserve.
Ascent/Descent: | Distance: 8.18 km |
Au milieu des marais
Le sentier commence par traverser les zones de marais répartis en multiples bassins. Alors que la marée est descendante, les oiseaux commencent à quitter la zone pour rejoindre le bord de mer. Il reste malgré tour quelques bernaches et tadornes de Belon.




La sortie du Fier
Nous finissons par arriver au niveau de l'embouchure du Fier. La marée descend et les oiseaux sont particulièrement nombreux à s'être rassemblés ici. Les effectifs de bernaches sont déjà importants ainsi que les limicoles. Les huîtriers pie sont agglutinés sur un îlot. Quelques pluviers argentés dévoilent leurs aisselles noires au décollage. Les promeneurs sont nombreux. Tout le monde semble vouloir profiter de l'éclaircie. Les bernaches se montrent assez farouches et se tiennent à bonne distance du bord.





Entres plages et pinèdes
La fin du parcours traversent plages et pinèdes. Une barge à queue noire parcourt la grève à la recherche de mollusques à se mette sous le bec. Elle court au bord des vagues, juste à la limite de la mer.

Sur la plage, de nombreux tournepierres à collier se dissimulent dans les laisses de mer. Leur plumage particulièrement cryptique les rend quasi invisibles. Ils se tapissent au passage des promeneurs, confiants dans leur mimétisme.

Alors que la lumière devient plus rasante, le sentier quitte la plage, traverse la route pour revenir dans les marais. Un martin pêcheur file en criant tandis que d'autres barges à queue noire semblent préférer la quiétude de la réserve. Nous suivons tranquillement la piste qui nous ramène au parking de la maison du Fier.
J'ai pu faire cette boucle avec mon enfant de 4 ans. Certes 8 km c'est déjà pas mal mais le parcours ne présente aucune difficulté. Je vous conseille vivement cette balade si vous voulez découvrir librement la réserve de Lilleau des Niges et du Fier d'Ars. Un site incontournable lors de votre séjour sur l'île de Ré si vous aimez les oiseaux et la nature. N'oubliez pas de vous munir de vos jumelles pour pouvoir observer les oiseaux à distance sans les déranger. N'hésitez pas à consulter mon article Bien choisir sa paire de jumelles si vous voulez quelques bons plans et conseils.
Liste des oiseaux observés sur cette journée sur l'île de Ré
Liste des espèces
- Bernache cravant Brant
- Tadorne de Belon Common Shelduck
- Canard colvert Mallard
- Macreuse noire Common Scoter
- Perdrix rouge Red-legged Partridge
- Faison de Colchide Ring-necked Pheasant
- Fou de Bassan Northern Gannet
- Grand Cormoran Great Cormorant
- Héron cendré Gray Heron
- Aigrette garzette Little Egret
- Héron garde-bœufs Cattle Egret
- Epervier d'Europe Eurasian Sparrowhawk
- Buse variable Common Buzzard
- Foulque macroule Eurasian Coot
- Huîtrier pie Eurasian Oystercatcher
- Pluvier argenté Black-bellied Plover
- Vanneau huppé Northern Lapwing
- Grand Gravelot Common Ringed Plover
- Chevalier culblanc Green Sandpiper
- Chevalier gambette Common Redshank
- Courlis cendré Eurasian Curlew
- Barge à queue noire Black-tailed Godwit
- Tournepierre à collier Ruddy Turnstone
- Bécasseau sanderling Sanderling
- Bécasseau variable Dunlin
- Labbe parasite Parasitic Jaeger
- Mouette rieuse Black-headed Gull
- Goéland argenté Herring Gull
- Goéland brun Slaty-backed Gull
- Goéland marin Great Black-backed Gull
- Sterne caugek Sandwich Tern
- Pigeon ramier Common Wood-Pigeon
- Tourterelle turque Eurasian Collared-Dove
- Martin pêcheur d'Europe Common Kingfisher
- Faucon crécerelle Eurasian Kestrel
- Pie bavarde Eurasian Magpie
- Corneille noire Carrion Crow
- Mésange charbonnière Great Tit
- Roitelet huppé Goldcrest
- Pouillot véloce Common Chiffchaff
- Cisticole des joncs Zitting Cisticola
- Rougegorge familier European Robin
- Tarier pâtre European Stonechat
- Etourneau sansonnet European Starling
- Bergeronnette grise White Wagtail
- Pipit farlouse Meadow Pipit
- Pinson des arbres Common Chaffinch
- Moineau domestique House Sparrow