Virée dans l’archipel des Glénan. À quelques milles seulement de la côte bretonne, l’archipel des Glénan offre un dépaysement saisissant. Eaux turquoise, plages de sable blanc et îlots battus par les vents composent un paysage presque tropical, unique en Bretagne. Mais derrière cette carte postale se cache un territoire fragile, façonné par la mer, la lumière et une biodiversité remarquable, où l’homme a appris à composer avec les éléments. Explorer les Glénan, c’est découvrir un archipel à la fois sauvage, lumineux et profondément maritime.
L’archipel des Glénan : patrimoine naturel et culturel
L’archipel des Glénan se compose d’une dizaine d’îlots principaux disposés en cercle autour d’un lagon central aux eaux translucides. L’île Saint-Nicolas, point d’arrivée des bateaux, est la plus connue, avec ses plages de sable blanc, son ancien fort. Le phare de Saint-Nicolas qui balise l’entrée de l’archipel.
En face, l’île de Bananec abrite l’école de voile des Glénans, tandis que Penfret, la plus vaste des îles. Il se distingue par son phare élancé et ses vastes étendues herbeuses. Plus sauvages et rarement accessibles au public, les îlots de Cigogne, Brunec, Drenec, Guiriden ou encore Quignenec forment un chapelet minéral battu par les vents et les courants. Ils offrent un refuge précieux pour les oiseaux marins. L’ensemble est étroitement réglementé afin de préserver ce paysage maritime unique et sa biodiversité fragile.
Comment visiter les Glénan ?
L’archipel des Glénan se visite principalement à la journée, au départ de plusieurs ports du sud Finistère comme Concarneau, Bénodet, Fouesnant ou Loctudy. Des liaisons maritimes régulières permettent de rejoindre l’île Saint-Nicolas, la plus fréquentée et la seule équipée d’infrastructures d’accueil. Une fois sur place, la découverte se fait à pied, en prenant le temps d’explorer les plages, les sentiers côtiers et les points de vue sur les îlots environnants.
Les navettes de l’Odet : Probablement l’excursion la plus populaire qui propose des excursions avec ou sans escale. Il s’agit de gros bateaux. Je n’ai pas testé cette formule à laquelle j’ai préférée des excursions en petit comité. Cela reste malgré tout un moyen pratiques de découvrir l’archipel.
Archipel Pro : Une petite structure qui propose également des excursions avec ou sans escales mais avec une touche naturaliste. C’est avec cette compagnie que j’ai fait une virée en fin de journée sans escale pour observer les oiseaux, les dauphins et les phoques. Les explications étaient pointues et les observations de qualité. Je vous fait un petit topo un peu plus bas dans l’article.
Catamaran Caseneuve : J’avais déjà réservé avec cette compagnie l’année précédente pour découvrir le golfe du Morbihan. Les bateaux sont très confortables et la navigation agréable. Nous avons fait escale sur l’îlot Penfret, assez peu fréquenté.
Traversée en catamaran pour les Glénan et escale sur Penfret
11 août 2025. Nous quittons le petit port de la Forêt-Fouesnant au petit matin. L’eau est particulièrement clame est s’étale devant le catamaran. Le ciel, tout d’abord bien gris, finit par se dégager et dévoile les eaux turquoise de l’archipel. Quelques dauphins communs filent au loin et disparaissent. Les îlots commencent à se dessiner sur l’horizon. Nous hissons la grand voile et profitons de la quiétude de la traversée.

Escale sur Penfret
Nous faisons escale sur l’île Penfret. Un Goéland marin nourrit ses jeunes sur la jetée.

Penfret est le plus vaste et l’un des plus sauvages îlots de l’archipel des Glénan. Dominé par son phare emblématique, visible de loin, il offre aux visiteurs des paysages ouverts de landes rases, de rochers battus par les vents et de larges points de vue sur l’ensemble de l’archipel. La découverte de Penfret se fait à pied, en restant sur les zones autorisées, notamment autour du phare et des chemins balisés. Une partie de l’île est cependant strictement interdite au public, en particulier pendant la période de reproduction des oiseaux marins, afin de préserver les colonies nicheuses très sensibles au dérangement.
Ses landes basses, pelouses maritimes et falaises rocheuses constituent des habitats privilégiés pour de nombreuses espèces d’oiseaux marins, comme les sternes, les goélands, les cormorans huppés ou encore les gravelots à collier interrompu. Le sentier permet d’accéder à un petit sommet qui offre une vue magique sur l’île et le lagon. Un petit goût de Pacifique !



Retour vers la côte
Après avoir profiter de l’îlot nous reprenons la mer et faisons un tour dans l’archipel avant de remettre le cap vers la côte. Pas de dauphin cette fois-ci mais deux marsouins communs, particulièrement discrets et furtifs. Quelques oiseaux marins passent assez loin du catamaran : océanites tempête, puffins des Anglais et puffins des Baléares. Une journée tout simplement parfaite, tranquille, où nous avons eu le temps de profiter du rythme de la mer et du vent.

Réservez votre excursion en catamaran dans l’archipel des Glénan
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Découvrir la faune des Glénan
16 août. Nous changeons de formule et optons cette fois-ci pour la structure Archipel Pro pour une sortie d’observation de la faune dans les Glénan, sans escale, depuis du petit port du Guilvinec. Le rendez-vous est donné en fin de journée et nous traçons en direction de l’île aux moutons.
L’archipel des Glénan abrite une faune marine et terrestre remarquable, étroitement liée à la richesse de ses eaux et à la tranquillité de ses îlots. Les rochers isolés et les plages peu fréquentées peuvent accueillir ponctuellement des phoques gris, venant se reposer entre deux phases de chasse. Les Glénan constituent un site majeur pour les oiseaux marins : sternes, goélands, cormorans huppés, y trouvent des sites de nidification strictement protégés. D’autres comme les puffins des Anglais et des Baléares utilisent les eaux de l’archipel comme zones de nourrissage.
Au large, il n’est pas rare d’observer des cétacés tels que le grand dauphin, le dauphin commun ou le marsouin, attirés par l’abondance de poissons. Cette diversité faunistique fait des Glénan un espace naturel d’exception, où la préservation des milieux reste indissociable de l’expérience de visite.
Pour observer les animaux en mer, je vous invite à consulter mon article bien choisir sa paire de jumelles.
Les phoques gris des Glénan
Nous commençons l’excursion en faisant le tour des Etocs, ilots qui servent de reposoirs aux phoque gris. Le phoque gris (Halichoerus grypus) est un visiteur discret mais régulier de l’archipel des Glénan. Il ne s’agit pas d’une colonie installée en permanence, mais de quelques individus isolés, parfois observés seuls ou en très petits groupes, venant se reposer sur les rochers émergents ou chasser dans les eaux poissonneuses autour des îlots. Les observations restent ponctuelles mais reviennent chaque année, principalement du printemps à l’automne.

Les meilleures chances de les apercevoir se situent à marée basse, lorsque les rochers découvrent, notamment autour des îlots les plus sauvages comme Penfret ou Cigogne. Le phoque gris est une espèce protégée : toute approche volontaire est interdite. L’observation doit se faire à distance, en silence, depuis un bateau ou le rivage, afin de ne pas provoquer de fuite ni de stress chez l’animal.

L’île aux moutons
Nous mettons ensuite le cap sur l’île aux moutons. Située à l’ouest de l’archipel des Glénan, l’île aux Moutons se distingue par son caractère résolument sauvage et isolé. Dépourvue d’accès pour le public, elle est principalement connue pour son phare blanc et rouge, posé sur un socle rocheux battu par la houle.

L’île et les îlots environnants constituent un site majeur de nidification pour les oiseaux marins, notamment les sternes et les goélands, qui trouvent ici un refuge à l’écart des perturbations humaines. Les fonds marins alentour, riches et bien préservés, attirent également de nombreuses espèces de poissons et de mammifères marins. Visible uniquement depuis la mer, l’île aux Moutons incarne la dimension la plus brute et protégée de l’archipel, rappelant que certaines terres doivent rester inaccessibles pour préserver l’équilibre fragile de la vie sauvage.
Je dois avouer que le but de ce trip était d’observer la sterne bridée qui depuis quelques années vient passer l’été sur cet îlot isolé. Malheureusement, pas de trace d’elle, je me contenterai des sternes pierregarins avec leurs poussins déjà volants. Nous sommes déjà tard en saison et les colonies ont commencé à se disperser.

Le tour de l’archipel
Nous quittions ces ilots sauvages pour prendre la direction du reste de l’archipel. Nous longeons l’îlot de Guiriden, fine bande de sable blanc presque vierge. Il émerge comme un véritable banc au milieu des eaux turquoise de l’archipel des Glénan. Dépourvu de végétation, il se transforme au rythme des marées et des courants. Il offre un paysage aérien digne d’un lagon tropical. Cet îlot est particulièrement sensible. Il sert de refuge pour les oiseaux de rivage, notamment les sternes et les gravelots, qui viennent y nicher à l’abri des prédateurs et du dérangement humain.

A l’approche de l’île Saint-Nicolas, nous croisons les navettes de l’Odet, chargées de touristes. Un petit rappel des risques du tourisme de masse sur ces milieux sensibles.
La « chambre » de l’archipel des Glénan est ce vaste bassin intérieur formé par les îlots entourant le lagon central. Il constitue un véritable sanctuaire pour les algues marines. Ses eaux relativement calmes et peu profondes offrent un substrat idéal à la croissance de nombreuses espèces d’algues. Des laminaires géantes aux algues rouges et brunes, elles jouent un rôle essentiel dans l’écosystème loca. Elles servent de refuge et de nourriture à une multitude d’invertébrés et de poissons.
Autrefois, cette abondance de vie attirait même les requins-pèlerins, venus s’alimenter dans ces eaux riches en plancton et petits poissons. Leur présence a disparu au fil du XXᵉ siècle, principalement à cause de la surpêche et de la perturbation croissante de leur habitat. Aujourd’hui, la chambre des Glénan reste un lieu clé pour la biodiversité marine. La richesse végétale continue de soutenir l’ensemble de la chaîne alimentaire de l’archipel.
Observer les dauphins dans l’archipel des Glénan
Nous nous éloignons de l’archipel pour prendre la direction du retour et nous laisser la chance d’observer des cétacés. Des chasses se forment attirant dauphins communs et oiseaux marins.

Le Puffin des Anglais
Quelques fous, des goélands mais aussi de nombreux puffins des anglais se joignent aux dauphins pour le festin. Le puffin des Anglais (Puffinus puffinus), également appelé puffin cendré, est l’un des oiseaux marins emblématiques des côtes bretonnes et des îlots de l’archipel des Glénan. Ce petit pétrel, au vol vif et gracieux, revient chaque année sur les îles pour y nicher, souvent dans des terriers creusés dans les sols sableux ou herbeux des îlots les plus isolés.
Aux Glénan, sa présence est très localisée et dépend étroitement des zones inaccessibles au public, car le dérangement humain peut compromettre sa reproduction. Plus largement en Bretagne, le puffin des Anglais fréquente les archipels du Ponant et certaines côtes du Finistère et des Côtes-d’Armor, profitant de la richesse des eaux bretonnes en petits poissons et en plancton pour nourrir ses poussins.

Le Puffin des Baléares
Parmi les puffins des Anglais, se sont mêlés quelques puffins des Baléares. Le puffin des Baléares (Puffinus mauretanicus), rare et menacé, est un visiteur exceptionnel des îlots bretons, y compris occasionnellement dans l’archipel des Glénan. Cette espèce est strictement protégée au niveau international. Elle niche principalement dans les Baléares et certaines îles de Méditerranée. Mais ses observations en Atlantique témoignent des mouvements dispersifs de jeunes individus.
Comme le puffin des Anglais, il dépend de zones isolées et peu perturbées pour se reposer ou se nourrir. Il profite des eaux riches en petits poissons et en plancton.

C’est dans la douce lumière du soir que nous rentrons au port. On peut dire qu’on en a pris plein les yeux ! Gros coup de cœur donc pour cette excursion avec Archipel pro qui nous a fait découvrir les richesses naturelles des Glénan. Une équipe passionnée avec une réelle approche naturaliste. Je valide à 100 % ! Un grand bravo à eux pour leur travail !