31 juillet
Réveillés par le chant d’un Bruant fou, nous embarquons rapidement dans le sac à dos quelques galettes et une bouteille d’eau. Nous voilà partis pour la forteresse d’Amberd. La balade n’est pas très longue, seulement 3,36 km. Cela ne devrait pas trop nous prendre de temps ! Le soleil est déjà levé et ses rayons illuminent les contreforts de l’Ararat. Juste devant, sur le buisson, une Pie-grièche à poitrine rose profite de la douce chaleur matinale.
Le début de la balade traverse une zone ouverte parsemée de buissons, propice aux pies-grièches.
Nous ne tardons pas à nous enfoncer dans une gorge boisée, essentiellement formée de chênes. Et tandis qu’une famille de Bruant fou se nourrit sur le chemin, les premiers cris de Gobemouche à demi-collier se font entendre. Ils sont plus d’une dizaine à se répondre.
Nous suivons les gorges de la rivière Arkashen survolées par 3 Vautours moines. Dans les buissons, 2 discrètes Iranies à gorge blanche se nourrissent.
La forteresse et le monastère d’Amberd ont été construits au XI° siècle sur un éperon rocheux par la dynastie princière des Pahlavouni. Après bien des péripéties, passage aux mains des Turcs, raids mongols … la forteresse fut finalement abandonnée au XIV° siècle. Aujourd’hui, le monastère abrite la nidification des Hirondelles de rochers, nombreuses à se poser sur ses corniches.
Il est de coutume de nouer un bout de tissu dans un arbre lors d’un souhait ou d’une prière.
Les zones enherbées autour des monuments sont un vrai paradis pour les fauvettes grisettes, épervières, pies-grièches, Bruants mélanocéphales …
De nombreux Lézards se faufilent dans les interstices des murailles tandis qu’un gros Lézard vert se fait dorer au soleil. Il n’en faut pas moins pour attirer un Circaète Jean-le-Blanc, le premier du voyage.
Sur le chemin du retour, nous croisons Armen, le berger que nous avons croisé à l’aller et qui nous a gentiment invité à boire le café. Endormi sous un chêne, nous le laissons à ses rêves.
Nous continuons notre chemin en silence. Dans la chênaie, nous observons un discret Pouillot du Caucase, partageant son arbre avec une Fauvette babillarde.
Il est finalement déjà 13h quand nous arrivons à la voiture. Nous quittons les sommets de la montagne et prenons la route en direction de l’est. Les prairies que nous traversons sont jaunies par le chaud soleil d’été. Sur ces contreforts de l’Aragats, les densités de criquets sont impressionnantes. Ce sont des nuées d’ailes roses qui croisent notre chemin. Les rares buissons dans ces paysages secs accueillent foule d’oiseaux : bien entendu les pies-grièches sont omniprésentes, mais on trouve aussi des Fauvettes grisettes, des Fauvettes épervières et 2 Iranies.
Profitant des thermiques, un adulte de Vautour percnoptère parcourt ces vastes étendues.
Nous redescendons dans la plaine, sur la route principale (M3) qui file vers le Nord.
Nous choisissons une vaste zone agricole pour manger. Les prairies, fraichement fauchées, attirent bon nombre de rapaces : Buses féroces, Buses des steppes, 2 Aigles bottés et, clou du spectacle 3 Aigles pomarins.
Nous quittons le site vers 17h30 car il reste encore pas mal de route à parcourir ! Nous contournons l’Aragats par le Nord dont les pics acérés se dressent majestueusement.
Arrêt à Aparan pour se réapprovisionner dans un supermarché bien achalandé ainsi qu’une grande boulangerie. Il est également possible de retirer de l’argent et de remplir les bouteilles (pour se laver, pas pour boire !).
Nous filons toujours vers le NW tandis que la nuit tombe, Spitak, puis Gyumri et enfin la piste menant à Amasia où nous passons la nuit, toujours dans la voiture.