Samedi 29 août
Je prends la mer au départ de Nouméa à bord du catamaran Django de Dal Océan. Enfin j’ai le sentiment de retrouver mon élément. Jumelles en bandoulière et téléobjectif à portée de main. Le ciel est certes un peu gris mais le vent ne s’est pas levé et les conditions d’observation optimales. Après un un briefing sur les mesures de sécurité, nous avons droit à une présentation précise et pédagogique de l’espèce cible du jour : la baleine à bosse. Cette espèce très populaire vient en effet se reproduire durant l’été austral dans le lagon calédonien. Les premiers individus sont observés au mois de juin avant de se concentrer dans le lagon sud où on peu les croiser jusqu’au mois d’octobre.
Mais ce ne sont pas les seuls cétacés à fréquenter la zone. A peine après avoir dépassé l’île aux canards, nous croisons un aileron aux allures étranges. Ce n’est pas un grand dauphin. Cela se rapproche le plus d’une baleine à bec, éventuellement une baleine à bec de Longman. Assez furtif, nous le perdons vite de vue, un peu frustrée de ne pas avoir pu prendre d’image mais nous devons continuer la route pour rejoindre les zones plus propices aux baleines à bosse. Nous croisons également grand nombre de grands dauphins de l’Indo-Pacifique ainsi que des dauphins à long bec.
La chance nous sourit assez rapidement car un souffle est repéré à l’horizon, puis une deuxième . Pas de doute, il s’agit bien de baleines à bosse. Reste à savoir combien elles sont ! Au moins deux … mais un souffle et une sonde décalée par rapport au deux premières nous permettent de conclure qu’elles sont bien 3. Nous prenons le temps de les observer de loin pour évaluer leur comportement et attendre un quatrième bateau de whalewatching avant de rentrer dans la zone d’observation. La réglementation en Province sud est en effet très stricte pour éviter un dérangement trop important sur les cétacés. L’observation de femelle avec jeune est en effet interdite, le temps d’observation dans un rayon de 300 mètres est limitée à une heure et à 4 navires, sous le regard de la protection du lagon.
Il s’agit des mêmes individus qui avaient été observés sur zone les jours précédents. En effet, il est possible de reconnaître individuellement chaque baleine à bosse grâce à leur caudale qui est un peu notre empreinte digitale. Un programme de photo-identification est d’ailleurs mené afin de constituer un catalogue des baleines calédoniennes. Ces recherches ont permis de mettre en évidence que les individus nés en Calédonie y reviennent chaque année. La population reste donc strictement calédonienne.
Nous finissons par rentrer en observation. C’est parti pour une heure de spectacle. Nous n’aurons droit qu’à un saut, non photographié car inattendu. Les animaux font route et nous avons de jolis points de vue avec les îlots en fond, comme ici Grand Mato.
Nous les laissons et continuons notre route en espérant trouver d’autres baleines. D’autres animaux sont signalés par les observateurs du Cap Ndua, mais ils sont trop loin pour nous. Nous sillonnons la zone en scrutant les flots. Le vent s’est levé et la mer est à présent plus agitée. Les oiseaux s’activent. Quelques fous bruns tournent haut dans le ciel avant de fondre sur leur proie tandis qu’une frégate ariel harcèle une sterne huppée.
Il est temps de faire demi-tour, ces journées en mer passent si vite ! 9 heures en mer malgré tout, mais 9 heures de bonheur et de surprises ! Une petite dernière en arrivant au port : un bihoreau cannelle.
Espèces observées
Baleine à bosse (3), Baleine à bec de Longman (1?), Grand dauphin de l’Indopacifique, Dauphin à long bec, Sterne huppée, Fou brun (3), Frégate ariel (1), Balbuzard pêcheur, Mouette argentée, Bihoreau cannelle (1 dans le port)