L’îlot Signal est probablement l’un de mes îlots préférés en Calédonie : un lagon protégé qui accueille une faune riche et variée qui évolue autour d’un récif en bon état de conservation, un site important pour la reproduction des oiseaux marins, le tout dans un cadre idyllique.
[wc_fa icon=”map-marker” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Localisation23 mars 2018 Découverte de l’îlot Signal avec la SCO
Les cours terminés, le temps de repasser à la maison chercher les affaires et c’est reparti, direction Nouméa. Au programme, week-end avec la société calédonienne d’ornithologie sur l’îlot Signal pour observer les oiseaux marins ainsi que les limicoles en halte migratoire. Malheureusement, la météo annoncée fait bien moins rêver … une dépression tropicale devrait prendre d’assaut le caillou. J’allume la radio, bulletin météo alarmiste, c’est le week-end où il faut rester chez soi. Dernier check des mails, la sortie est pourtant confirmée. J’hésite, il y a tout de même un peu plus de 3 heures de route et lors des fortes pluies la route est souvent, voire systématiquement, coupée au niveau de Bourail. Mais le programme est bien trop alléchant pour renoncer. C’est donc parti pour le sud ! Escale à La Foa chez des amis pour récupérer une tente (merci !!) et passer la nuit. Au petit matin, je me lève sans un bruit pour finir la route jusqu’à Nouméa. Quelques gouttes de pluie, mais pour l’instant, ça passe ! Arrêt en cours de route, café et pain au chocolat à emporter et dégustés en roulant … il faut savoir apprécier les plaisirs simples ! Au bout d’une petite heure, me voilà baie de l’orphelinat, point de RDV. Pour l’instant personne … Suis-je au bon endroit ?? Mes inquiétudes s’estompent rapidement tandis que les autres participants arrivent. Nous sommes un petit groupe, 7 au total. Le ciel est très sombre, j’interroge sur la météo … Casse pas la tête ça devrait passer ! Notre taxi-boat signé Marcel Duchamp finit par arriver. Voir cette Joconde ici était assez improbable ! Nous embarquons donc sur le fameux LHOOQ qui fait toujours bien rire les élèves lors du cours sur l’art.
Nous embarquons les sacs, pour ma part je voyage un peu léger, d’un côté le sac photo, et de l’autre un grand sac à dos avec tente, PMT, quelques fringues (y compris pantalon long et veste en cas de pluie et/ou moustiques) et un de quoi se nourrir … une baguette 2 boîtes de thon et une salade en conserve, quelques biscuits … il va falloir que j’investisse dans une glacière, l’ustensile indispensable en Calédonie. Une fois tout le matos chargé, c’est parti pour environ 45 mn de navigation au milieu du lagon. Nous débarquons au bord de la plage paradisiaque et cherchons immédiatement un emplacement pour installer les tentes. Pas de camping ici, juste quelques farés, ces huttes en bois couvertes, et des tables de pique-nique, chacun est libre de s’installer où il veut. Nous prenons possession d’un emplacement et, avant même de monter nos tentes, nous partons faire le tour de l’île guidés par un membre actif de l’association. Le soleil n’est pas vraiment au RDV, mais le point positif est qu’on ne souffre pas de la chaleur, pas trop ! Enfin, je peux faire quelques images d’un oiseau très commun ici, le premier que j’avais vu en arrivant sur le territoire, mais bien moins commun dans le nord : la mouette argentée, appelée également mouette australienne. C’est bon, je crois qu’elle est dans la boîte ! Bien entendu, je ne me suis pas contentée d’une seule image, j’en ai fait toute une série … pas facile de résister quand on a une espèce coopérative, en plus je la trouve assez photogénique, bon pas autant que le railleur, faut pas exagérer quand même !
Un peu plus loin, c’est reparti pour une nouvelle série d’images, cette fois-ci pour des tournepierres à collier … Vous me direz, ça valait pas le coup d’aller si loin pour faire des photo de tournepierres, mais quand même, les oiseaux en plumage nuptial au milieu des débris de coraux, avec le lagon turquoise en fond, quand on se dit qu’ils ne tarderont pas remonter pour rejoindre leurs sites de reproduction dans le nord de l’Europe, c’est un peu la classe !
Je continue dans ma série de limicoles, dans les enrochements, des chevaliers un peu plus exotiques pour nous : le chevalier errant. J’en avais déjà observé un au début de mon séjour, tout au nord, sur la plage de Paagoumène. Mais cette fois-ci il y a tout un groupe et certains commencent également à revêtir leur plumage nuptial strié.
Parmi eux, se dissimule un oiseau, pratiquement identique mais gris clair, il s’agit cette fois-ci du chevalier de Sibérie. Pas vraiment facile de les distinguer sur le terrain ! Il est à droite sur la photo.
Le sentier quitte ensuite la plage pour passer au milieu de l’îlot et de la colonie de puffins. Les caillebotis permettent de préserver les terriers et les oiseaux. L’ambiance pour l’instant est bien calme, mais le nombre de nids laisse présager une soirée animée !
L’îlot est classé en réserve pour protéger les formations récifales et les colonies d’oiseaux marins. Plusieurs espèces sont présentes, outre le puffin fouquet, le plus commun, l’îlot accueille la reproduction du pétrel à ailes noires mais également celle de la sterne bridée. Malheureusement pour ces dernières, les poussins ont déjà pris leur envol. Il faudra revenir plus tôt en saison, dès novembre, pour observer ces gracieux oiseaux.
Seuls quelques siffleurs à ventre roux, passereau commun sur l’îlot, poussent leur chant sonore, perchés sur les chênes gris.
Nous débouchons à nouveau sur la mer, elle n’est jamais bien loin, au pied du fameux signal qui indique aux bateaux la passe de Dumbéa pour sortir du lagon et qui a donné son nom à l’îlot.
Nous continuons à longer la plage où grâce aux mesures de protection, la végétation s’est reformée : palétuviers gris, bois matelot et pisonia. Il est en effet interdit de couper les arbres ici, et ce qui ont besoin de bois pour les grillades doivent emporter le leur avec eux.
Dans la baie devant nous, l’herbier attire de nombreuses tortues vertes dont on devine la silhouette sombre affleurer sous la surface avant qu’elles ne sortent la tête pour prendre la respiration. ça donne vraiment envie de se mettre à l’eau, mais chaque chose en son temps, finissons d’abord notre tour.
Nous passons à proximité d’une aire de balbuzard australien, mais l’oiseau reste branché à distance, je repasserai plus tard pour les photos. En revanche, deux sternes huppées patientent sur le bord avant de prendre leur envol à notre approche.
Dans l’après-midi, nouveau tour de l’îlot accompagnée par une jeune en ornitho en herbes, prometteur ! Nous tombons sur un joli tricot rayé, tentant de rejoindre la mer.
Le tricot rayé est commun en Nouvelle-Calédonie. Son venin est particulièrement puissant et mortel. Par chance, il n’est pas agressif, même s’il se montre parfois très curieux … Selon la légende urbaine, sa petite bouche ne pourrait pas mordre ailleurs qu’entre les doigts … Mais bon … dans la réalité … mieux vaut ne pas les taquiner !
Les tortues vertes sont toujours présentes dans la baie, mais ce ne sont pas les seules à profiter de la marée : un requin pointe noire nage en surface, laissant émerger dorsale et caudale. Pas facile de faire la mise au point … petit coup de chance !
Côté balbu, la chance nous sourit également : il passe près de nous avant de s’éloigner sur le lagon.
C’est également l’heure où les pigeons à collier blanc s’activent et viennent s’alimenter sur les bois jaunes, appelés également oliviers en raison des nombreuses baies qu’ils portent.
Snorkeling autour de Signal
Nous partons au bout du wharf, le ponton, vers la gauche, et là festival ! De belles patates de corail, des loches, des murènes et surtout plusieurs tortues cette fois-ci plus coopératives, certaines sommeillant tranquillement au fond de l’eau. Je teste le mode photo avec ma petite caméra sous-marine … ça donne quand même envie d’investir dans du vrai matos !!
Et surtout … des requins !! enfin !! des pointes blanches cette fois-ci, 4 posés paisiblement au fond de l’eau, ça ça fait une émotion. Un moment vraiment magique ! Voici un petit montage vidéo réalisé à partie des différentes plongées sur le week-end, il y avait finalement plus d’une heure de film à traiter … Voilà les 4 meilleures minutes !! tortues, requins, murènes, tricot rayé … la totale !
Une nuit au milieu des oiseaux marins
Alors que la journée touche à sa fin, nous nous postons au bout du wharf pour observer l’arrivée des puffins. Le ciel est toujours chargé mais pour l’instant, toujours pas de pluie ! Ce n’est pas le cas de Nouméa que nous apercevons par intermittence au loin entre deux averses. Les lumières se déclinant du gris plomb au turquoise sont vraiment magiques.
Il y a du monde en mer, les puffins sont innombrables, jamais vu ça ! Petit à petit ils se rapprochent tandis que le soleil descend vers l’horizon. Nous avons même droit à quelques rayons de dernière minute et une lumière rougeoyante bien éphémère !
C’est aussi l’occasion de faire une petite photo de groupe ! Une ambiance bien sympa ! Chacune de ces sorties permet de faire de belles rencontres. Dans le groupe, les blogueurs tourdumondistes les Butineurs libres, n’hésitez pas à faire un petit tour sur leur blog, ça vaut le détour !
Les premiers oiseaux finissent par toucher terre. Il est temps pour nous de rejoindre le campement pour prendre le repas … La nuit nous attend ! Alors que l’obscurité enveloppe l’île, les chants des puffins s’élèvent de la colonie. Les locaux n’apprécient pas beaucoup ces lamentations et les puffins ne jouissent pas d’une bonne réputation … Mais moi j’adore, je ferme les yeux et j’ai l’impression de me retrouver à Port-Cros, même si le chant du fouquets est bien différent de celui du yelkouan. Un autre cri plus strident, se fait entendre, il s’agit du pétrel à ailes noires. Voici un enregistrement où l’on peut entendre les deux espèces.
Nous voilà repartis sur le sentier en caillebotis au milieu des puffins. Il y en a vraiment partout ! peu farouches, ils se baladent à nos pieds et restent tranquillement posés aux abords du chemin. Ils ne sont pas stressés !
Quelques poussins déjà bien gros se tiennent à l’entrée du terrier attendant leur pitance !
Nous finissons par tomber sur un pétrel à ailes noires. Bien plus petit et numériquement inférieur aux fouquets, pas facile pour lui de ne pas se faire piétiner et de trouver un terrier disponible. Il récupère les anfractuosités au pied des arbres, trop petites pour les puffins.
Chose assez originale par rapport aux puffins, le pétrel escalade les arbres à l’aide de son bec et des griffes de ses pattes. Une fois au sommet, il pourra prendre son envol. Impossible pour lui de décoller autrement. Mais la tâche n’est pas facile. Certains doivent s’y prendre à plusieurs reprises !
Un petit aller-retour sur le sentier et nous laissons les oiseaux à leur obscurité et regagnons notre tente tout en profitant du concert. Au petit matin, la grande majorité des oiseaux ont quitté le site. Restent quelques retardataires qui, rapidement, prennent leur envol, et des poussins peu pressés de regagner le fond du terrier.
7 décembre 2019 Nidification des Sternes bridées
Il m’aura fallu plus d’un an pour revenir sur cet îlot paradisiaque, mais cette fois-ci j’ai droit à un beau soleil et à la nidification des sternes bridées, l’ambiance est bien différente !
Effectivement les sternes ont pris possession de l’îlot et accueille les touristes dès leur débarquement.
Elles sont partout, tournoient au-dessus de l’îlot et pêchent dans le lagon environnant.
Les sternes ont élu domicile dans les anfractuosités au milieu des rochers, alors pensez à rester sur le sentier balisé pour évitez le dérangement !
[wc_fa icon=”photo” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Photothèque
2 Commentaires
missfujii
Quelle magnifique reportage tu nous offres là. Une très belle invitation au voyage, cet ilot est sublime, merci de ce beau partage
Sophie
Merci beaucoup pour ta visite et ton commentaire 🙂