Aqaba, la station balnéaire de la Jordanie. Après avoir quitté le Wadi Rum, nous gagnons la dernière escale de notre séjour : la zone franche d’Aqaba. Zone incontournable pour les naturalistes pour y observer les oiseaux marins et passer du temps dans la réserve ornithologique à la frontière avec Israël. Malheureusement, nous n’avons pas beaucoup de temps à consacrer à cette zone. En effet, nous n’avons qu’une journée pour visiter Aqaba et remonter pour Amman en longeons la mer morte. Je serais bien restée une journée de plus pour tester le snorkeling !

Aqaba, la station balnéaire de la Jordanie

Nous filons en direction de la mer rouge et passons une frontière avant de pénétrer dans la zone franche. Des militaires vérifient les voitures et ce qu’elles transportent, mais en tant que touristes, on nous laisse passer. Il n’en va pas de même pour les locaux. Comme nous le racontaient nos guides dans le wadi rum, les allers-venus des bédouins et les échanges commerciaux avec la zone franche sont très contrôlés.

La journée touche déjà à sa fin. Notre hôtel se situe sur l’esplanade du port. D’ailleurs, avant notre arrivée, notre hôte nous avait prévenu qu’il y aurait beaucoup de bruit et nous avait proposé de nous loger dans le centre-ville. Mais le bruit ne nous dérange pas et nous préférons la vue mer. En effet, c’est la fin d’un week-end festif et les familles sont nombreuses à se balader sur le port. Les bars à chicha sont pleins. Nous partons également balader pour profiter de l’air marin de cette agréable fin de journée.

Les bateaux à fond de verre remplissent vite et partent faire un tour dans la rade. La lumière est déjà bien basse et je ne sais pas ce qu’ils peuvent voir dans ces conditions. Mais ils semblent plus s’amuser et faire la course en faisant des pointes d’accélération. Les éclats de rire des passagers parviennent jusqu’à nous. Au loin, se dressent dans le soleil couchant les buildings de la ville israélienne d’Eilat au pied d’un vaste massif montagneux.  Nous finissons par nous attabler dans l’un des petits restaurants devant notre hôtel. Repas local vue mer. Une merveilleuse façon de finir cette journée que nous avions commencée eu cœur du Wadi Rum.

Petit déjeuner sur la place de la révolte arabe.

Au petit matin, l’effervescence de la veille s’est évanouie. Nous marchons jusqu’à la place de la révolte arabe et dégustons un bon café, sans cardamone accompagné d’un muffin. Au milieu de la place, se dresse la hampe du drapeau d’Aqaba. Haute de 132m, elle arbore souvent le drapeau de la révolte arabe qui eut lieu le 6 juillet 1917. La Révolte menée par Aouda Abou Tayi et Lawrence d’Arabie conduisit à La défaite de la garnison ottomane et permit aux rebelles de prendre le port. Retour à la civilisation occidentale. Nous longeons le fort d’Aqaba, l’un des points d’intérêt de la ville. Peu d’oiseaux marins, seuls quelques goélands railleurs s’approchent assez pour se laisser identifier.

La réserve ornithologique d’Aqaba

Nous reprenons la voiture et gagnons la réserve ornithologique. Cette zone complètement artificielle constitue une halte pour les oiseaux au printemps et à l’automne. Celle-ci est située sur la frontière et l’accès est barré par des militaires qui surveillent l’accès. Tout est en règle nous pouvons passer. L’entrée du site est payant et des jumelles nous sont fournies à l’accueil. Je n’aurais décidément pas compris la logique des jumelles en Jordanie. Je ne pensais pas qu’on nous prêterait des jumelles dans ce site sensible survolé par de nombreux hélicoptères militaires !

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Aqaba, un hot spot pour la migration

Située juste en face d’Eilat, la réserve ornithologique d’Aqaba bénéficie d’une situation tout autant stratégique pour les oiseaux. La région d’Arava, en Israël, est une importante voie de migration entre l’Europe et l’Afrique. On estime qu’entre cinq cent millions et un milliard d’oiseaux sillonnent son ciel pendant les saisons de migration. Nombre d’entre eux font escale ici. En automne, en route vers l’Afrique, les oiseaux font une pause pour se reposer et reprendre des forces avant de traverser les déserts qui s’offrent à eux ; et au printemps, en route vers l’Europe, ils s’arrêtent pour récupérer après leur odyssée dans le désert. Il s’agit du seul pont terrestre reliant l’Eurasie et l’Afrique et au bord du désert du Sahara.

En savoir plus sur la réserve d’Eilat

Une partie de la zone est encore en travaux d’aménagements. Il s’agit de bassins artificiels qui attirent en fonction des niveaux d’eau et de la saison de nombreux limicoles et des reposoirs de goélands. Un petit observatoire est installé devant l’un des bassins. Il y a effectivement de très nombreux goélands railleurs auxquels se sont mêlées quelques mouettes rieuses. Quelques goélands bruns sont aussi de la partie. Malheureusement ce sont les seuls goélands que j’observerai. A ce groupe d’oiseaux s’ajoute des spatules blanches, quelques sternes caspiennes et une guifette moustac.

Une belle diversité d’espèces

En bordure de l’eau, les limicoles s’affairent. Parmi eux quelques bécasseaux variables et minutes, des chevaliers combattants ainsi que des sylvains et des gambettes. La diversité des espèces est sympa même si le cadre est particulier.

A proximité se dresse un mirador affichant le drapeau de la Jordanie tandis que toute la zone est encerclée par des grillages dans lesquels une buse des steppes vient d’ailleurs s’emmêler les pinceaux.

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Nous sommes en effet en pleine période de migration et de nombreuses bondrée filent dans ce siel sillonné par les hélicos.

Côté canard, les souchets sont les plus nombreux et un groupe d’une cinquantaine d’individus passe au-dessus de nos têtes. Les sarcelles d’été sont en revanche plus discrètes.

Les bergeronnettes printanières cherchent des insectes. Parmi elles, s’est glissé un pipit à gorge rousse. La dernière fois que j’ai pu observer cette espèce d’était dans la toundra. Changement d’ambiance !

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Un groupe de flamants roses

Nous faisons tout le tour des ponds et apercevons un groupe de flamants qui décolle au passage de chaque hélico …Nous retournons à l’accueil rendre les jumelles. Le guide nous demande avec un grand sourire si nous avons vu les flamants, c’est exceptionnel apparemment en cette saison. Nous acquiesçons mais sans partager son enthousiasme.

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La matinée est déjà bien avancée et nous avons pas mal de route pour rejoindre la mer morte. Pensez à faire quelques emplettes à Aqaba car si vous espérez manger sur la route, ni comptez pas… Il n’y a rien jusqu’aux hôtels de la mer morte.

Liste des oiseaux observés à la réserve ornithologique d’Aqaba

On sent bien qu’il y a un fort potentiel ici et j’ai un peu le sentiment de ne pas l’avoir exploité dans sa totalité. J’espérais vraiment voir des guêpiers d’Orient, espèce emblématique du site que nous n’avons pas eu la chance de croiser. Mais il faudra revenir dans ce fabuleux pays. Malheureusement, je rédige cet article 2 mois après mon retour alors qu’un conflit armé a éclaté entre l’Iran et Israël. Il ne nous reste que l’espoir, l’espoir que la Jordanie et son peuple soient épargnés.

Liste des oiseaux observés à la réserve ornithologique d’Aqaba

Ouette d’EgypteEgyptian Goose
Canard colvertMallard
Canard souchetNorthern Shoveler
Sarcelle d’étéGarganey
Grèbe castagneuxLittle Grebe
Grèbe à cou noirEared Grebe
Flamant roseGreater Flamingo
Grand CormoranGreat Cormorant
Héron cendréGray Heron
Héron pourpréPurple Heron
Grande AigretteGreat Egret
Aigrette garzetteLittle Egret
Héron garde-bœufsCattle Egret
Crabier cheveluSquacco Heron
Bondrée apivoreEuropean Honey-buzzard
Buse des steppes 
Echasse blancheBlack-winged Stilt
Vanneau éperonnéSpur-winged Lapwing
Grand GravelotCommon Ringed Plover
Chevalier guignetteCommon Sandpiper
Chevalier culblancGreen Sandpiper
Chevalier sylvainWood Sandpiper
Chevalier gambetteCommon Redshank
Combattant variéRuff
Bécasseau variableDunlin
Bécasseau minuteLittle Stint
Goéland railleurSlender-billed Gull
Mouette rieuseBlack-headed Gull
Goéland brunSlaty-backed Gull
Guifette moustacWhiskered Tern
Sterne caugekSandwich Tern
Martinet noirCommon Swift
Guêpier d’EuropeEuropean Bee-eater
Perruche à collierRose-ringed Parakeet
Hirondelle de rivageBank Swallow
Hirondelle rustiqueBarn Swallow
Hirondelle de fenêtreCommon House-Martin
Bulbul d’ArabieWhite-spectacled Bulbul
Fauvette à tête noireBlackcap
Bergeronnette printanièreWestern Yellow Wagtail
Pipit à gorge rousseRed-throated Pipit

Que faire à Aqaba ?

Située au bord de la mer rouge, la ville d’Aqaba est bordé par un important parc marin. Le parc créé en 2004 s’étend sur 7km de long. Il regroupe environ 20 sites de plongée. Je n’ai qu’un petit regret en quittant la ville : ne pas avoir eu le temps de mettre la tête sous l’eau. N’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire si le cœur vous en dit !

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  • Snorkeling
  • Plongée
  • Bateau à fond de verre
  • Le souk
  • Le château d’Aqaba
  • Les ruines d’Ayla
  • Le musée archéologique
  • La réserve ornthologique
  • La mosquée Sharif Hussein Bin Ali
  • Les plages publiques d’Aqaba
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Où dormir à Aqaba ?

Vous trouverez de nombreux logements à Aqaba à tous les prix. Nous avions réservé un hôtel directement sur le port, modeste mais vue mer. Certes, il y avait du bruit mais au moins on était plongé dans l’ambiance.

Combien de temps passer à Aqaba ?

L’idéal est de passer 3 jours à Aqaba. Vous aurez ainsi le temps d’explorer la ville, visiter la réserve ornithologique et faire de la plongée.

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