La Plaine de Cuers se situe à l’Ouest de la grande dépression permienne. Celle-ci sépare la Provence cristalline à l’est et la Provence calcaire à l’ouest. Le paysage se compose de pinèdes, d’agrosystèmes à vignes, de cours d’eau bordés de ripisylves, de prairies de fauche ainsi que de parcelles agricoles et viticoles. L’aérodrome du soleil occupe une partie du site. De nombreux oiseaux y trouvent alors refuge. C’est le cas, en particulier, de l’Outarde canepetière.
Quelques espèces emblématiques
- Outarde canepetière
- Rollier d’Europe
- Hirondelle rousseline
- Pipit rousseline
- Pie-grièche écorcheur
- Pie-grièche à tête rousse
- Cochevis huppé
- Chevêche d’Athéna
Statut
Le site est classé depuis 2010 en ZNIEFF terrestre de type II. ZNIEFF N° 83-165-100 « AERODROME DE CUERS-PIERREFEU ET PLAINE DE PUGET ». Les ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique) sont des zones naturelles décrites pour l’intérêt de leur richesse biologique et le bon état de leur conservation. Les ZNIEFF de type II correspondent en effet à de grands ensembles naturels riches et peu modifiés. Ils offrent des potentialités biologiques importantes. Ainsi, on peut observer près d’une centaine d’espèces d’oiseaux. Parmi elles certaines sont remarquables comme l’Outarde canepetière, la Chevêche d’Athéna ou encore le Rollier d’Europe.
Les oiseaux migrateurs
Les milieux ouverts autour de l’aérodrome de Cuers offrent des sites particulièrement intéressants pour la halte migratoire de nombreux oiseaux. Chaque année, les Pies-grièches à têtes rousses ainsi que des Pies-grièches écorcheurs y font halte. Le milieu est certes propice à leur nidification mais elle n’a pu être prouvée. Elles se posent régulièrement aux abords et sur les piquets des vignes. Mais plus exceptionnelle, la pie-grièche à poitrine rose. Cette espèce, en effet rare dans le département du Var, a été contactée le 14 juin 20012 près de l’aérodrome.
D’autres espèces peu communes ou rares sont de passage sur le site en période migratoire. Citons l’Aigle botté, le Faucon kobez ou le Pipit à gorge rousse.
Les oiseaux hivernants
En hiver, la zone de Cuers est cependant bien plus calme. Les outardes sont toujours présentes et se regroupent. L’herbe de l’aérodrome est rase et attire les groupes de Vanneaux huppés mais également de Pluviers dorés.
Les oiseaux nicheurs
Les soirs de mars, la Chevêche d’Athéna, la chouette aux yeux d’or, pousse son miaulement perchée sur un cabanon. La population de chevêche dans le Var est assez morcelée en raison de la reforestation. Aussi, les milieux ouverts de la plaine de Cuers-Pierrefeu permettent-ils d’accueillir un petit noyau de population.
En avril, la plaine semble enfin s’éveiller. Les mâles d’outardes commencent alors à revêtir leur plumage nuptial et se dispersent sur l’aérodrome. Ils prennent ainsi possession de leur place de chant qu’elles poussent au petit matin et le soir. Il n’est pas rare alors de les voir se promener en évidence le long de la piste de l’aérodrome.
C’est aussi l’époque où les espèces migratrices reviennent. Le soir, Martinets noirs, à ventre blancs, Hirondelles de fenêtre, Hirondelles rustiques mais aussi rousselines, chassent au-dessus des zones des milieux de fauche. La plaine de Cuers acceuille également la reproduction de l’Hirondelle rousseline. La région abrite environ 55 couples soit 55 % de la population nicheuse française. Le seul département du Var en compte entre 35 et 38. La première preuve de nidification certaine y remonte à 1972.
Le Rollier d’Europe niche dans les zones boisées et les ripisylves à proximité de la BAN. Il l’utilise d’ailleurs comme terrain de chasse. Ce n’est pas rare de le voir posé sur le grillage qui délimite le site. Il le partage avec les Huppes fasciées et les nombreux Bruant proyers.
Plus discrets que ces oiseaux, deux autres passereaux remarquables sont également nicheurs sur la BAN de Cuers. Il s’agit du cochevis huppé et du pipit rousseline. Ils présentent un intérêt particulier quant à leur statut dans le département du Var. Le Cochevis huppé a pratiquement disparu du Var. Il ne niche de façon certaine qu’autour de Brignoles et sur les salins d’Hyères.
Suivi de l’outarde canepetière sur la base aéronavale de Cuers
Le département du Var ne compte que trois sites d’hivernage de l’espèce. Il s’agit de l’aérodrome de Vinon-sur-Verdon, l’aérodrome du Luc – Le Cannet des Maures et l’aérodrome de Cuers-Pierrefeu. Ce-dernier est le plus important des trois. Pour la nidification s’ajoute un quatrième site : la plaine de Pourrières.
L’aérodrome de Cuers accueille entre 8 et 10 mâles chanteurs chaque année et une quinzaine d’individus en hivernage. Un maximum de 30 a été noté en février 2012. Un suivi de la population a été mis en place par les bénévoles de la LPO PACA. Nous avions publié un bilan téléchargeable en cliquant sur le lien suivant :