Présentation
Le Sanctuaire Pélagos est un espace maritime de 87500 km2 faisant l’objet d’un accord entre l’Italie, Monaco et la France pour la protection des mammifères marins. Mais les espèces vivantes fréquentant cet espace ne se limitent pas aux seuls cétacés. En effet plus de 8500 espèces animales macroscopiques ont été recensés dans le Sanctuaire.
Les cétacés se divisent ainsi en deux grands groupes : les odontocètes, ou baleines à dents (dauphin, cachalot …), et les mysticètes, baleines à fanons (rorqual …). Six espèces peuvent alors être croisées de façon assez régulière au large des côtes provençales.
Pour en savoir plus sur les études menées et sur ces espèces, n’hésitez pas à consulter le site du GECEM (Groupe d’étude des cétacés en Méditerranée)
Comment observer la faune du sanctuaire Pélagos ?
Des sorties de « whale watching », observation des baleines et dauphins, sont organisées tous les dimanches de juin à octobre depuis le port de Sanary par la structure Découverte du Vivant et ce dans le respect des règles de bonne conduite.
Pour tout renseignement ou réservation :
- Consultez le site Internet de Découverte du Vivant : decouverteduvivant.org
- Mail : info@decouverteduvivant.fr
- Tel : 06 10 57 17 11
Les espèces du sanctuaire Pélagos
Le Rorqual commun Balaenoptera physalus
Deuxième plus grand animal au monde après le rorqual bleu, le rorqual commun peut en effet atteindre 27 mètres. Son corps hydromorphique est très allongé et de couleur grisâtre. Son aileron dorsal est assez petit est falciforme. Bien visible lors de la sonde, le souffle est haut et droit. La sonde peut durer une vingtaine de minutes.
La population de Méditerranée semble montrer un certain degré d’isolement génétique par rapport aux populations de l’Atlantique Nord. Les individus méditerranéens sont alors de taille plus réduite. De plus, ils sortent rarement la caudale lors de la sonde. Les rorquals peuvent également effectuer des sauts lors desquels la totalité de leur corps est visible.
Il n’est pas rare de croiser cette espèce dès que l’on gagne le large. Scrutez donc l’horizon à la recherche de leur souffle.
Le Cachalot Physeter macrocephalus
Avec une taille pouvant atteindre 18 m de long, le cachalot ne fait pas pâle figure à côté du rorqual. Mais il s’en distingue par son aileron dorsal très peu marqué, une peau sombre et ridée. Sa tête est rectangulaire et imposante. Son souffle en buisson est toujours dirigé à l’oblique vers la gauche, l’évent étant situé sur le haut à gauche. Cette caractéristique permet ainsi, à distance, de le distinguer du rorqual dont le souffle est droit à l’horizontal. Le cachalot sonde à la verticale entre 40 mn et 1h et ressort à peu près au même endroit.
Ces géants se nourrissent de calmars qu’ils pêchent en profondeur en plongeant « en canard » grâce au spermaceti, organe aidant la flottabilité. Ainsi, avant la plongée, l’eau froide entre dans l’organe et la substance cireuse se solidifie. L’augmentation de la densité permet alors à l’animal de plonger avec moins d’effort. Au cours de la chasse, la consommation d’oxygène produit de la chaleur qui fait fondre le spermaceti, ce qui augmente la flottabilité et permet ainsi au cachalot de remonter à la surface plus facilement.
Cette espèce fréquente plus particulièrement les canyons, comme par exemple le canyon de Toulon ou le canyon des Stoechades qui s’étend entre le Levant et le Cap Lardier.
Le Dauphin bleu et blanc Stenella coeruleoalba
Il est le plus commun des cétacés fréquentant le large de nos côtes. Il ne doit cependant pas être confondu avec le Dauphin commun, rare dans les eaux provençales, que l’on rencontre le long des côtes atlantiques et au sud de la Méditerranée. Le dauphin bleu et blanc s’en distingue en effet par la flamme pâle sur les flancs, signe caractéristique de l’espèce. Le Dauphin bleu et blanc, également appelé Dauphin rayé en raison des lignes dessinées l’œil et le ventre, est un animal grégaire pouvant former des groupes pouvant atteindre plusieurs centaines d’individus. Peu farouche, il nage souvent à l’étrave des bateaux. Espèce pélagique il s’alimente de petits poissons et de céphalopodes qu’il capture lors de ses sondes jusqu’à 700 m de profondeur.
Le Grand dauphin Tursiops truncatus
Les Grands dauphins vivent en petits groupes, assez joueurs ils effectuent des sauts acrobatiques et nagent à l’étrave des navires. Dauphin côtier, il fréquente des eaux de 200 m de profondeur. Pouvant atteindre près de 4 m de long, le tursiops est l’un des plus grands dauphins au monde. Son bec est tronqué et sa livrée d’un gris uniforme. Même si les groupes ne sont pas sédentaires le long de la côte varoise, contrairement aux groupes corses, l’espèce semble affectionner certaines zones comme les côtes des îles d’Hyères, la presqu’île de Giens ou le Cap Sicié. Depuis ces sites, il est même possible de les observer depuis la côte, avec un peu de chance …
Le Dauphin de Risso Grampus griseus
Ce dauphin peut mesurer jusqu’à 4 m, ne possède pas de bec et se distingue à sa tête bulbeuse et son grand aileron dorsal falciforme. Mais ce sont sans doute les nombreuses cicatrices qu’il porte sur le corps qui le caractérisent le plus. Ces morsures proviennent de morsures de ses congénères et des autres interactions au sein du groupe. Certains individus âgés semblent ainsi entièrement blancs. Cette espèce n’est cependant pas observée de façon très régulière sur les côtes varoises. Il semble que le mois de juin soit plus propice pour observer cette espèce qui fréquente le talus continental
Le Globicéphale noir Globicephala melas
Le globicéphale doit ce nom à son melon en forme de globe. Le bec est quasi absent et son corps noir. Il présente une marque ventrale blanche en forme d’ancre. L’aileron dorsal est long à la base par rapport à sa hauteur, bas et falciforme. L’animal peut mesurer au maximum 7,6 m. Très grégaire, il doit ainsi son nom anglais « Pilot whale » à sa tendance à venir au contact des navires. Il nage tranquillement, se reposant souvent en surface sans mouvement.
Mais les espèces vivantes fréquentant le sanctuaire Pélagos ne se limitent pas aux seuls cétacés. Plus de 8500 espèces animales macroscopiques ont été recensés dans le Sanctuaire.
La Tortue caouanne Caretta caretta
Oui, il est possible d’observer des tortues de mer sur les côtes varoises. C’est le cas de la Tortue caouanne. Elle fréquente le plus généralement des eaux tempérées et peut parcourir de très grandes distances en mer. Les individus que nous observons au large des îles d’Hyères peuvent provenir de sites de ponte lointains comme ceux de Virginie. Il existe également des sites de nidification sur les côtes méditerranéennes comme en Grèce, en Turquie ou à Chypre. La sur-fréquentation des plages en période estivale ainsi que les macro-déchets sont de lourdes menaces pesant sur ces populations fragilisées.
Le Poisson-lune Mola mola
Ce poisson est bien connu de tous ceux prennent le large. Il n’est en effet pas rare de croiser cet impressionnant poisson qui peut mesurer jusqu’à 3 m de haut et peser plus de 1000 kg ! Malgré ses dimensions, c’est un poisson placide, nageant souvent en surface pour se nourrir des méduses peu riches en énergie, il s’économise, en quelque sorte. Mais ne vous laissez pas surprendre, il lui arrive parfois d’accélérer, voire même d’effectuer des sauts hors de l’eau.
Le Diable de mer Mobula mobular
Cousin de la réputée Raie manta, le Diable de mer est une espèce endémique de Méditerranée. Mais la biologie de cette espèce est encore bien mal connue et recèle de nombreux mystères. Ils se déplacent généralement en petit nombre mais peuvent former des groupes bien plus importants pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines.