Dernière étape dans le Kwazulu Natal : le parc de M’kuze, le paradis pour l’ornitho en Afrique du Sud et le royaume du nyala. Une heure trente de route après avoir quitté le parc de Sainte-Lucie, nous atteignons la réserve. Les derniers 18 km sont parcourus sur une piste semblant ne mener nulle part et l’on est surpris de trouver une portion bitumée donnant sur un portail matérialisant l’entrée de la réserve.
Nous payons l’entrée 125 rd et trouvons une place au camping pour les deux nuits suivantes. La réception est fermée, nous payerons demain. Alors que l’on monte la tente à la nuit tombante, 4 Nyalas nous rendent visite et paissent à proximité. Près des toilettes, il n’y a ce soir qu’un hémidactyle, des grenouilles et des crapauds. Alors que l’on retourne à la tente, débarquent les participants du night drive que l’on s’empresse de rejoindre afin de les questionner sur les obs de la soirée. Genette, Nyalas, Hyène tachetée… le programme nous convient, demain nous nous assiérons à notre tour dans le 4×4.
15 août 2014
Quelle journée ! Beaucoup de gens nous avaient parlé de M’Kuze. Avant le départ pour l’Afrique, des ornithos français qui avaient déjà parcouru ce site, à Wilderness, c’est un ornitho sud africain et le bouquin « birdfinder », notre bible à nous, qualifie ce site de “Mecque de l’ornithologie sud africaine”. Que demander de plus ! Au total, c’est plus de 400 espèces qui ont été répertoriées dans cette réserve du Kwazulu natal. Nous entamons cette journée avec une grande motivation ! Comme d’habitude, nous avons mis le réveil très tôt pour profiter au maximum de la journée que nous avons alloué au site. C’est une des rares fois du voyage où l’on ne démonte pas la tente. Au programme, passage par les deux observatoires de la « Sand Forest » puis la boucle par Ensumo pan et remonter ensuite vers la réception pour se faire enregistrer et réserver le night drive pour ce soir. Bref, le programme est chargé ! La porte de la Game area s’ouvre à 6h00 et nous la franchissons 3 minutes plus tard. Notre campement était situé dans une zone de collines et c’est une fois la porte franchie, que nous découvrons une magnifique savane. Beaucoup d’arbres dont des acacias et visiblement de nombreuses autres essences que nous ne connaissons pas. Après quelques centaines de mètres, nous tombons sur des Nyalas. Nous prenons le temps de les observer car cette espèce peut être confondue avec des petites femelles de Koudous ou avec celle des Guibs harnachés. Nous reprenons la route puis très rapidement, nous devons nous arrêter. Des petites troupes d’Impalas, magnifiques antilopes graciles, se déplacent dans la végétation à proximité de la route. Deux mâles attirent particulièrement notre attention. Ils sont à moins de 5 m de la route et se font face. Ils se défient quelques instants, se donnant quelques coups de cornes puis chacun reprend sa quête de nourriture. La route descend dans le lit d’une rivière puis remonte et l’on atteint une zone de savane fraichement brulée. Comme sur le parc de Ste Lucie, la pratique de l’écobuage est ici aussi employée. Elle permet de limiter la fermeture des milieux en éliminant la strate arbustive et en favorisant la repousse de vertes graminées. De quoi ravir les nombreux herbivores de la réserve. Au début de la zone brulée, une voiture est arrêtée sur le bas côté. Ses occupants semblent focaliser leur attention sur quelque chose de précis. Nous les interrogeons et ils nous indiquent des … lions ! A 100 m de la voiture, deux lionnes et un lion sont couchés près des buissons parfaitement dissimulés dans ce milieu. Une femelle se lève, s’approche d’une carcasse. C’est un zèbre, fraichement tué, probablement dans la nuit, qui lui sert maintenant de petit déjeuner.
Elle déplace légèrement la carcasse puis se couche à proximité. A une cinquantaine de mètres de là, une silhouette au déplacement léger tente une approche. C’est un chacal à flancs rayés. Réaction immédiate de la lionne qui s’élance vers lui en quelques bonds. Le chacal ne fait pas le poids, il s’enfuit. Pas très loin, puisqu’il se couche à son tour pour observer la situation. Il y a de la nourriture à proximité et il veut sa part. il semble prêt à patienter d’autant plus qu’il est rejoint par un congénère. Nous passons ainsi plus d’1h30 à observer le manège. Quelle chance de tomber de bon matin sur ce petit groupe de lions dont nous apprendrons plus tard qu’il s’agit de deux sœurs et d’un frère.
Vers 7h45, nous les quittons et après deux kilomètres, nous passons devant la réception où nous décidons d’attendre l’heure de l’ouverture. Petit coup d’œil autour, pas de clôture … et dire qu’il y a des lions en liberté dans la savane voisine ! On réfléchit à deux fois avant de sortir de la voiture. Pour nous faire patienter, des impalas et un affut à oiseaux juste à côté du bâtiment. Non les oiseaux ne viennent pas aussi près des maisons ! Et bien si, et en plus ils sont nombreux. En moins de 10min, c’est une dizaine de nouvelles espèces que nous rajoutons à notre liste. Moineaux, bruants, barbicans … le tout à moins de 5m de l’observatoire. Nous sommes aux anges.
230 rd la nuit, nous en prenons deux et l’on profite aussi pour s’inscrire pour le night drive de ce soir. L’heure avance mais grâce au ciel couvert, les oiseaux et les mammifères restent actifs. Nous empruntons la piste qui mène vers l’observatoire Sappi. Celle-ci est très pierreuse mais en roulant doucement, c’est praticable avec une simple voiture. Un rapace au dessus des arbres, il s’éloigne rapidement mais nous avons le temps de voir et de reconnaitre cette silhouette si caractéristique. Des ailes oui mais pas de queue. C’est un Bateleur des savanes. Encore une espèce mythique qui tombe ! Dans une petite clairière, de nombreux oiseaux volettent. Encore des nouveautés dont le Blue waxbill. Nous atteignons enfin le parking pour rejoindre l’observatoire. Nous laissons la voiture et suivons un chemin qui serpente entre les buissons. Une empreinte sur le sol sableux nous fait froid dans le dos. C’est un gros chat qui est passé par là, type … lion. On se sent petit et l’on évite de faire du bruit, histoire de passer incognito.
Le sentier se poursuit à présent mais entre des palissades plus rassurantes, l’occasion de profiter pleinement des ambiances sonores de la savane. Il semble y avoir des oiseaux de partout, car en tout sens, on entend chanter. La plupart de ces chants nous sont totalement inconnus. Au bout du chemin, nous atteignons un observatoire construit en bois. Celui-ci est spacieux et donne sur un petit point d’eau qui semble être le point de ralliement de toutes les espèces des environs. Des nyalas par dizaines, des impalas par centaines, des zèbres, des gnous viennent tour à tour s’abreuver par troupeaux. Durant deux heures, c’est un défilé non stop auquel nous assistons. Combien y a-t-il d’herbivores dans cette savane ?
Les mammifères ne sont pas les seuls à apprécier, les oiseaux sont aussi de la partie et en nombre aussi ! Cordon-bleus, Tourtelettes émeraudines, Bulbuls tricolores, Colious quirivas déferlent littéralement en vagues. Ils se perchent d’abord sur les buissons des environs, observent, se rassurent puis descendent au bord du point d’eau pour boire et s’envolent très rapidement. Sous la cadence des déclenchements, la carte de 32 Go se remplit très vite. Vers 11h20, le défilé s’arrête et le calme revient sur le point d’eau. C’est l’heure où arrive une classe de scolaires …
Nous levons le camp, direction Ensumo pan. Beaucoup d’impalas, un autre Bateleur, du zèbre, on ne s’ennuie pas tout le long de la route. Ensuma pan est un grand étang maintenant relié à la rivière M’Kuze. L’eau y est donc permanente. 3 observatoires permettent de se faire une idée des espèces présentes. La première que nous contactons est un bec-ouvert, une cigogne au plumage noir qui tient son nom de la forme particulière de son bec.
Des oies-armées, des ouettes d’Egypte, des dendrocygnes veufs, des hérons cendrés (ridicule à côté d’un héron goliath), une colonie de spatules africaines avec de grands jeunes, quelques pélicans, du pygargue vocifère et une touche paléarctique avec ce chevalier guignette. Voila une liste non exhaustive de ce que l’on peut voir. L’espèce la plus surprenante sera ce balbuzard pêcheur. Probablement un individu qui aura préféré rester en Afrique plutôt que de remonter se reproduire en Europe. L’espèce n’est pas signalée comme hivernante en Afrique du sud. Nous nous déplaçons de quelques km pour trouver un nouveau point de vue et en profitons pour manger avec une vingtaine d’hippopotames devant nos yeux.
Derrière nous, surgit de la végétation un énorme éléphant. Il longe durant quelques mètres la route dans notre direction avant de bifurquer en direction de la roselière où il semble avoir ses habitudes pour prendre un bain de boue.
Observation rapide d’un Aigle martial perché dans un grand arbre qui s’envole dès que nous le repérons. Nous terminons la boucle et repassons par la réception où l’on confirme le night drive de ce soir. Les lions sont toujours là près du Zèbre et quelques centaines de mètres plus loin, près de la rivière asséchée, c’est une hyène qui se tient tapis dans la végétation. Elle semble hésiter entre curiosité et crainte devant notre présence. Elle finit par disparaitre dans le fouillis des buissons.
Arrivés au campement, on se prépare pour le night drive (200 rd par pers). La pluie se met à tomber, heureusement Patrick, notre ranger, est un homme de terrain et cette pluie ne lui fait pas peur. Nous partons donc récupérer les autres participants qui nous attendent dans un autre campement. Au passage près de la rivière asséchée, nous retrouvons l’Hyène mais cette fois-ci accompagnée de 4 autres individus. Superbes observations. Les hyènes semblent se préparer à partir en expédition, comme pour aller disputer aux lions une part de la carcasse du zèbre. Nous récupérons les autres passagers sud-africains, qui semblent des habitués du site. Ce sont des ornithos, des jumelles et des lampes en plus, c’est parti. Difficile de tout énumérer mais nous rencontrons les mêmes espèces que durant la journée. Nyalas, impalas on ne s’attarde pas. Plus intéressantes sont les observations de genettes africaines, de mangoustes et de lièvres des buissons. Côté oiseaux, nous découvrons le chant du Petit-duc africain et au détour d’un virage un Oedicnème tachard. Finalement la sortie est réussie et en prime nous sommes passés à travers la pluie. Après deux heures de balade nocturne, nous ramenons les sud africains à leur camp. Le ranger ensuite nous ramène au notre. Sur le chemin, il repère une silhouette qui traverse la piste 100m devant le 4×4. Il accélère puis s’arrête devant une zone d’herbe. Il nous demande de pointer les lampes dans cette direction et là bingo, le 5ème des big-five. Le plus discret, le plus mystérieux au pelage se fondant parfaitement dans son environnement, un mâle de Léopard nous fixe du regard à moins de 10 m de nous. Il est assis, seule sa tête dépasse des herbes. Il est tout simplement impressionnant ! La scène dure une poignée de secondes puis se sentant découvert, il fait demi-tour et s’éloigne vers les buissons voisins où il disparait ! Quelle rencontre ! Quelles sensations !
De retour près de notre tente, nous engloutissons rapidement notre repas avant de s’effondrer dans nos duvets avec beaucoup, beaucoup de superbes images en tête. Difficile de dire qu’elle a été l’obs la plus marquante tellement il y en a eu ! Probablement le Léopard… Une très grande journée africaine s’achève.
16 août 2014
Une longue journée de liaison nous attend aujourd’hui. Mais avant nous souhaitons repasser rapidement voir les lions et si il y a de la lumière, au point d’eau qui hier était si riche.
Pas de lions aujourd’hui ni d’ailleurs d’animaux au point d’eau. On décide donc de partir.
Nous faisons la piste qui rejoint le village de M’Kuze. Sur les fils électriques, nous cochons une nouvelle espèce, le Martin chasseur striée. Pour relier le parc Kruger, nous décidons de couper à travers le Swaziland. Les formalités de douane sont rapidement effectuées. Le pays semble plus pauvre que l’Afrique du sud. Les paysages sont dans l’ensemble moins cultivés mais on retrouve les cultures de cannes à sucre à l’approche des plaines du centre du pays. Cette traversée sera l’occasion de contacter notre premier Calao leucomèle du voyage. Le soir nous arrivons aux portes du parc Kruger et observons nos premiers crocodiles depuis le pont enjambant la rivière éponyme. Pas de place dans les campings du parc, nous dormirons dans un petit lodge a quelques km de là.
Espèces d’oiseaux : Agrobate brun – Brown Scrub Robin 2, Aigle martial – Martial Eagle 1, Aigle ravisseur – Tawny Eagle 3, Anhinga d’Afrique – African Darter 3, Apalis de Rudd – Rudd’s Apalis 1, Astrild à queue noire – Grey Waxbill 2, Balbuzard pêcheur – Western Osprey 1, Barbican à collier – Black-collared Barbet 4, Barbican oreillard – White-eared Barbet 5, Barbion à croupion jaune – Yellow-rumped Tinkerbird 1, Bateleur des savanes – Bateleur 1
Beaumarquet melba – Green-winged Pytilia 1, Bec-ouvert africain – African Openbill 11, Bruant à poitrine dorée – Golden-breasted Bunting 2, Brubru africain – Brubru 1, Bulbul à poitrine jaune – Yellow-bellied Greenbul 5, Bulbul tricolore – Dark-capped Bulbul 100, Calao couronné – Crowned Hornbill 7, Calao trompette – Trumpeter Hornbill 1, Camaroptère à tête grise – Green-backed Camaroptera 1, Chevalier guignette – Common Sandpiper 1, Choucador à épaulettes rouges – Cape Starling 10, Cisticole striée – Croaking Cisticola 1, Coliou quiriva – Red-faced Mousebird 60, Cordonbleu de l’Angola – Blue Waxbill 200, Cubla boule-de-neige – Black-backed Puffback 2, Dendrocygne veuf – White-faced Whistling Duck 15, Échasse blanche – Black-winged Stilt 2, Élanion blanc – Black-winged Kite 1, Francolin huppé – Crested Francolin 2, Gladiateur de Blanchot – Grey-headed Bushshrike 2, Gladiateur soufré – Orange-breasted Bushshrike 1, Gobemouche mésange – Grey Tit-Flycatcher 1, Gobemouche sud-africain – Southern Black Flycatcher 6, Grande Aigrette – Great Egret 1, Guifette moustac – Whiskered Tern 1, Héron cendré – Grey Heron 1, Héron garde-boeufs – Western Cattle Egret 1, Hirondelle à longs brins – Wire-tailed Swallow 2, Hirondelle isabelline – Rock Martin 1, Hirondelle striée – Lesser Striped Swallow 1, Huppe d’Afrique – African Hoopoe 2, Ibis hagedash – Hadada Ibis 10, Irrisor namaquois – Common Scimitarbill 3, Jacana à poitrine dorée – African Jacana 1, Martin triste – Common Myna 20, Martin-chasseur strié – Kingfisher 3, Martin-pêcheur pie – Pied Kingfisher 1, Merle kurrichane – Kurrichane Thrush 1, Mésange nègre – Southern Black Tit 1, Moineau bridé – Yellow-throated Petronia 15, Moineau sud-africain – Southern Grey-headed Sparrow 2, OEdicnème tachard – Spotted Thick-knee 2, Oie-armée de Gambie – Spur-winged Goose 60, Ouette d’Égypte – Egyptian Goose 10, Pélican blanc – Great White Pelican 20, Petit-duc africain – African Scops Owl 6, Pigeon rameron – African Olive Pigeon 3, Pintade de Pucheran – Crested Guineafowl 15, Piqueboeuf à bec rouge – Red-billed Oxpecker 12, Pririt du Cap – Cape Batis 1, Pririt molitor – Chinspot Batis 2, Pygargue vocifère – African Fish Eagle 1, Sentinelle à gorge jaune – Yellow-throated Longclaw 1, Spatule d’Afrique – African Spoonbill 1, Tantale ibis – Yellow-billed Stork 2, Tchagra à tête noire – Black-crowned Tchagra 1, Tisserin bicolore – Dark-backed Weaver 1, Touraco à huppe splendide – Purple-crested Turaco 1, Tourtelette émeraudine – Emerald-spotted Wood Dove 55, Tourterelle du Cap – Ring-necked Dove 1, Vautour africain – White-backed Vulture 22, Veuve de paradis – Long-tailed Paradise Whydah 6
Mammifères : Zèbre des plaines 100, Gnou 45, Céphalophe du Natal 2, Phacochère 10, Grand Koudou 2, Hippopotame 30, Impala 365, Nyala 55, lion 3, Céphalophe de Grimm 3, Girafe 3, Babouin chacma 10, Vervet bleu 10, Lièvre des rochers 6, Hyène tachetée 4, Genette d’Europe 4, Léopard 1, Eléphant 1
Partie 3 : Le Parc National du Kruger En route pour la suite du voyage à travers le parc national du Kruger. Dernière étape de notre voyage en Afrique du Sud. |
3 Commentaires
Lucas B.
Juste pour signaler: le zoom de la 54ème image ne fonctionne pas. 😉
Sinon des photos juste sublimes. J’adore les couleurs de la Pintade de Pucheran sur la 64ème image et les gnous dans la poussière sur la 40ème image !
admin
Merci beaucoup Lucas pour ton commentaire !
Lucas B.
De rien ! Les photos et les couleurs sont vraiment superbes ! Elles sont prises avec quel appareil photo ?