Où observer les orques en Colombie Britannique ? Pour ceux qui suivent ce blog depuis longtemps, vous savez que ma passion pour les espaces sauvages remontent à mon enfance. Certaines images m’ont profondément marquée. C’est le cas d’un reportage photo sur les orques de Colombie Britannique dans Terre Sauvage. Ces impressionnants orques, portant fièrement leur gigantesque dorsale, dans ces paysages sauvages de la côte ouest du Canada, hantent mes rêves depuis. Leur rencontre a été l’un des moments les plus forts en émotion lors de mes voyages. Voilà donc quelques conseils si vous aussi vous souhaitez avoir la chance d’observer ces orques au Canada.

Les orques, présentation générale

L’orque Orcinus orca est un mammifère marin du sous-ordre des odontocète, c’est-à-dire des cétacés à dents. Contrairement à son surnom “baleine tueuse”, l’orque n’est pas une baleine mais plutôt un gros dauphin. Les mâles peuvent mesurer entre 6 et 9,50m. Les femelles sont plus petites avec une taille allant 5 à 7m.

Leur structure sociale est très complexe. Ce système matriarcal témoigne de véritables comportements culturels. Les orques sont en effet capables de transmettre leur savoir-faire d’une génération à la suivante. Les techniques de chasse peuvent ainsi varier d’un groupe à l’autre de même que leur langage. Les orques passent de longues heures à communiquer.

On distingue ainsi 3 grands groupes d’orques :

  • Les orques nomades : plutôt silencieuses, elles communiquent principalement lorsqu’elles s’alimentent. Elles chassent d’autres mammifères : baleines, dauphins, phoques, otaries …
  • Les orques résidentes : elles communiquent sans cesse et chaque groupe possède son propre dialecte. Piscivores, elles suivent les poissons et reviennent chaque année dans la même zone.
  • Les orques offshore : si morphologiquement elles ressemblent plus aux orques nomades, elles semblent en revanche plutôt piscivores.

Parmi des 3 grands groupes, on rencontre de nombreux écotypes. On peut ainsi observer deux types d’orques sur les côtes de Colombie Britannique.

Deux types d’orques en Colombie Britannique
Les orques résidentes du Sud – Southern resident orcas

Les orques résidentes du Sud sont piscivores mais très sélectives. En effet le saumon de la race chinook constitue environ 90% de leur régime alimentaire. Elles sont donc très dépendantes des migrations des saumons et reviennent ainsi chaque été dans les mêmes zones.

On peut les distinguer grâce à leur aileron dorsal plus arrondi et une allure plus fine et courte que les transient. Leur saddle patch, marque blanche sur le dos qui permet de les reconnaître individuellement, peut être fermé ou ouvert avec du noir à l’intérieur.

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Outre ces différences morphologiques et alimentaires, les orques résidentes communiquent sans arrêt et les autres mammifères peuvent alors les reconnaître à leurs sons. Sachant qu’ils n’ont rien à craindre de ce types d’orques, il est même possible de les observer chassant dans la même zone.

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Les orques nomades ou orques de Bigg – Transient Orcas

Les orques de Bigg se nourrissent quant à elles de mammifères marins, otaries, dauphins et marsouins, plus occasionnellement de baleines. Elles sont plutôt silencieuses et de reconnaissent à leur aileron fin et pointu et une allure plus massive. Leur saddle pacth est souvent fermé.

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Où observer les orques en Colombie Britannique ?
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Telegraph Cove

Le meilleur spot pour observer les orques en Colombie Britannique est Telegaph Cove. Situé à proximité de la réserve écologique de Robson Bight où les orques ont l’habitude de se rendre pour se frotter le ventre contre les galets, ce charmant petit village de pêche est le point de départ de sorties d’observation des cétacés. On peut y voir les deux types d’orques ainsi que de nombreuses baleines à bosse.

On estime qu’environ 300 orques et 70 baleines à bosse fréquentent chaque été les eaux du Johnstone Stait. Avec un peu de patience, il est possible d’observer les orques depuis la côte. Quelques jours avant notre passage deux orques étaient même rentrées dans le port. Une étape incontournable lors de votre séjour sur la côte Ouest du Canada. J’ai pu passer 3 jours à Telegraph Cove et participé à deux sorties avec la Compagnie Prince of Whales. Je vous fais un bilan des ces deux excursions un peu plus bas.

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Traversée en Ferry depuis Bella Coola

Il est également possible de croiser les orques lors des traversées en ferry. Nous avons en effet croiser un groupe d’orques lors de notre voyage entre Bella Coola et Port Hardy.

Tofino

Des sorties en mer sont également organisées depuis la ville de Tofino, sur la côte Ouest de l’île de Vacouver. Les orques résidentes du sud fréquentent régulièrement la côtes du parc national de Pacific Rim. J’ai eu la chance d’en apercevoir un depuis la côte en scannant l’océan à la longue-vue. C’est aussi une zone intéressante pour observer les baleines grises lors leur migration en été vers le nord. L’inconvénient de cette zone est le brouillard très fréquent en cette saison.

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Nanaimo

Sur la côte ouest de l’île de Vancouver, Nanaimo propose également des excursions que nous n’avons pas testées. Il s’agit d’une importante ville, loin du charme de Telegraph Cove. Mais si vous ne disposez pas d’assez de temps pour monter jusqu’au nord de l’île c’est une bonne option.

Victoria et Vancouver

Victoria est sans doute le spot le plus réputé pour observer les orques en Colombie Britannique. En particulier si vous disposez de peu de temps, vous pouvez y accéder rapidement depuis Vancouver par ferry ou en avion. Galiano Island est un spot propice pour les observer depuis la plage.

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Quand observer les orques en Colombie Britannique ?

Si les mouvements des orques transient / nomades sont difficiles à prévoir, il n’en va pas de même pour les orques résidentes dont les déplacements dépendent de la migration des saumons chinook. Elles reviennent donc chaque été entre mai et octobre. Pour maximiser vos chances de les croiser, visez le mois d’août.

Comment observer les orques en Colombie Britannique ?

Les orques du Sud sont malheureusement en voie d’extinction. La sur-fréquentation de leur zone de chasse par les embarcations à moteur a un impact important sur les populations d’orques. La pollution sonore perturbe leur communication et le mouvement des poissons. Les orques rencontrent alors des difficultés à s’alimenter. Il est donc important de pratiquer le whalewatching de façon écologique en participant à des sorties encadrées par des entreprises agrées et en vérifiant la liste dressée par Pacific Whale Watch Association.

Sorties en mer

Plusieurs types de sorties en mer sont organisés par les différents prestataires, zodiac, gros bateau, coucher de soleil …

Zodiac ou bateau d’observation ? Les zodiacs semblent moins bruyants que les autres bateaux d’observation et donc moins impactant. Le deuxième avantage est de pouvoir faire des photos à ras de l’eau. Mais ils vont plus vite et ne favorisent pas la recherche des animaux. Le pilote a généralement déjà les positions des animaux et s’y rend directement.

Tarif : Comptez environ 130€/personne pour 3h

En kayak

Il est évident que le kayak est la manière la plus écologique d’observer les mammifères marins, mais la moins garantie. L’observation est très aléatoire car il n’y a pas de moyen de rejoindre les animaux beaucoup plus rapides que nous. Il faut juste espérer avoir la chance qu’ils passent à proximité. Des sorties en kayak sont organisées à la journée ou à la demi-journée depuis Telegraph Cove. D’autres structures propose même des excursions sur plusieurs jours comme Orca Camp. Pour ma part, j’ai fait 3 sorties depuis Telegraph Cove avec mon propre kayak. L’ambiance était magique et nous a permis d’observer des loutres de mer à proximité, mais nous n’avons pas eu la chance de tomber sur des orques.

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Depuis la côte

Les orques peuvent passer très près de la côte. Il est possible de les voir aux alentours de Telegraph Cove. Certes, la réserve écologique de Robson Bight est interdite d’accès mais vous pouvez vous en rapprocher. Côté Ouest, les plages de Pacific Rim National park sont aussi un bon spot. Il faut juste espérer que le brouillard se dissipe !

Un code de bonne conduite

Que vous soyez en bateau ou en kayak, il est impératif de respecter un code de bonne conduite. La première règle est de ne surtout pas couper la trajectoire des animaux. Il convient aussi de limiter la vitesse et de respecter une distance de sécurité : 300m pour les orques et 200m pour les baleines. Le temps d’observation est lui aussi limité.

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Whalewatching depuis Telegraph Cove

J’ai donc fait deux sorties depuis Telegraph Cove, l’une le matin sur le bateau d’observation, la seconde le soir sur le zodiac. J’ai préféré la première autant pour l’ambiance que pour la qualité des observations. Nous avons eu la chance d’observer des orques lors des deux sorties ainsi que des baleines à bosse.

Sortie du matin en bateau

Dimanche 4 août. Nous partons dans la matinée. Le ciel est bas et la brume se lève à peine. Les orques n’ont pas été vues les jours précédents alors il n’y a plus qu’à espérer qu’elles soient de retour. Peu après notre départ, nous tombons sur un groupe de marsouins de Dall reconnaissables à la pointe blanche sur leur aileron. Je scrute l’horizon quand je finis par apercevoir un aileron immense. Pas de doute, les orques sont de retour ! Nous allons à la rencontre du pod d’environ 6 individus. L’ambiance plongée dans le brouillard est magique. Alors que nous prenons de la distance, des baleines se signalent par leur souffle avant d’effectuer plusieurs sauts. Nous passons également un peu de temps en leur compagnie avant de retomber sur des orques qui cette fois-ci se montrent très actifs et finissent par effectuer d’impressionnants sauts. Tout simplement inoubliable !

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Sortie du soir en zodiac

Mardi 6 août. Changement d’ambiance. Cette fois-ci c’est la fin de journée et on teste le zodiac. Le pilote sait déjà où sont les animaux repérés par l’autre bateau de la compagnie. Il y a donc moins de suspense et allons directement sur le groupe d’orques dont nous resteront assez loin et peu de temps. Petite frustration pour moi qui espérais observer les orques dans le soleil couchant. Nous passerons en revanche plus de temps avec les baleines à bosse dans une belle ambiance.

Voilà juste un petit résumé pour vous donner l’eau à la bouche. Je vous prépare un autre article avec un compte-rendu plus précis.

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Où voir des orques ?

Si vous ne pouvez pas partir voir les orques en Colombie Britannique en été, d’autres destinations moins lointaines peuvent être l’occasion d’en observer.

  • En Espagne : Entre le mois de juillet et le mois de septembre, vous pouvez au départ de Tarifa partir chercher les orques qui suivent les thons dans le détroit de Gibraltar. Plus d’infos sur mon article Observer les orques à Tarifa.
  • En Norvège : chaque hiver, vous pouvez du novembre jusqu’au mois de janvier partir à la recherche des orques dans les fjords au départ de Tromso. Un voyage que je rêve encore de faire
  • En Islande : Au printemps, la péninsule de Snaefellsnes est aussi un bon spot. J’en avais observé depuis la côte le long de la balade sur les orques basaltiques d’Arnarstapi.
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J’espère que cet article vous a plu et vous sera utile. N’hésitez pas à laisser un petit commentaire pour donner votre avis ou partager votre expérience, ça serait sympa !

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