Direction le Nord de Sao Miguel
Partons à la recherche du priolo le long de la piste de Tronqueira au nord de l’île de Sao Miguel. Derniers refuges de la laurisylve.
Lundi 7 août
Direction le Nord par la route principale. Le soleil est au beau fixe et la mer calme. Une buse variable vole haut dans le ciel. Nous arrivons à Nordeste, jolie ville à l’autre extrémité de Sao Miguel. C’est au coeur du village que nous quittons la voie principale pour nous engager sur la piste de Tronqueira. Pas vraiment tracée sur le GPS, mais elle est réputée dans le monde ornitho pour être un bon spot pour observer une espèce endémique : le bouvreuil des Açores. Je prendrai le temps de vous parler plus longuement de cet oiseau dans un autre article.
Le cèdre du Japon
Nous traversons de vastes forêts. Mais leur charme est un peu diminué lorsque l’on sait qu’il s’agit d’une espèce exotique plantée. En effet, la grande majorité des terrains de l’île ont été déboisés pour l’exploitation agricole et l’élevage lors de la colonisation. Les effets, comme partout, érosion de la biodiversité et des sols. La laurisylve originelle composée comme aux Canaries de lauriers et de bruyères arborescentes a pratiquement disparu. Des programmes de restauration ont vu le jour mais ces essences mettent malheureusement beaucoup de temps pour atteindre leur maturité. Pour accélérer le processus de reboisement, ce sont des “cèdres” du Japon (Cryptomera japonica) qui ont été importés. Ces forêts artificielles ont ainsi permis de sauver le priolo. Il y trouve de quoi se nourrir et parvient à y nicher.
Le mirador de Tronqueira
Nous ne tardons pas à apercevoir des priolos. Au total 3 individus dont l’un vient s’alimenter des plantes en bord de piste. Malheureusement la brume ne permet pas de faire de photos potables mais je me rattraperai dans un autre article.
Nous finissons par sortir de la forêt et arriver au mirador de Tronqueira où les données de priolos sont nombreuses. Je me contenterai de faire quelques images du roitelet des Açores que certains considèrent comme une espèce à part entière.
Ici, la laurisylve a survécu. Cette forêt subtropicale que nous avions pu admirer sur La Gomera est soumise aux brumes des alizées et à une température comprise entre 15° et 19°C. Il s’agit d’une relique de la forêt qui s’étendait sur toute la Macaronésie et le bassin méditerranéen durant une grande partie de l’ère tertiaire. Elle disparut du continent lors de la dernière glaciation. Hotspot de biodiversité, elle est le refuge de nombreuses espèces endémiques.
Face à nous se dresse le sommet de Sao Miguel, Pico da vara, qui culmine à 1103m. Classé en réserve naturelle, il est l’un des derniers refuges des espèces endémiques de l’île. La végétation du Pico da Vara est composée, au sommet, d’une prairie de Deschampsia foliosa et, sur ses pentes, d’une dense Laurissilva qui présente un indice d’endémisme très élevé. On y trouve les espèces Ilex azorica (houx), Laurus azorica (laurier), Prunus azorica, Erica azorica (bruyère), Vaccinium cylindraceum, Viburnum treleasei et la fougère indigène Culcita macrocarpa.
Espèces observées sur la piste de Tronqueira
- Bouvreuil des Açores 3
- Roitelet des Açores
- Bergeronnette des ruisseaux 1
- Pinson des Açores
- Rougegorge familier
- Pigeon ramier
Retour côté Sud
Après le pique-nique, nous poursuivons la piste qui redescend à travers la forêt de cèdres. Cette partie exploitée se révèle bien moins intéressante. Nous atterrissons sur la route EN1 à proximité de Faial da Terra. Un rapide stop au mirador pico dos bodes nous permet d’admirer la vue sur la côte. Nous gagnons le village de pêcheur pour faire la balade jusqu’à la cascade Salto do Prego.
La cascade de Salto do Prego
Il faut compter environ 1H A/R pour atteindre cette jolie cascade au milieu de la forêt. Sous bien des rapports, cette île me rappelle Hawaï ! La balade ne présente aucune difficulté, sauf si vous avez peur des poules ! On peut observer cependant d’autres espèces comme le pinson des Açores, la bergeronnette des ruisseaux, le rougegorge et la buse variable.
Pour en savoir plus sur la flore des Açores, je vous conseille ce joli reportage sur le site La terre est un jardin