Aujourd’hui je vous emmène sur la côte Est du Caillou, plus précisément à Hienghène, pour visiter l’îlot Hyega avec le club de plongée Babou côté Océan. Cela faisait un moment que je voulais faire cette excursion, annulée le week-end précédent en raison de la pluie, cette fois-ci les conditions sont parfaites ! C’est parti !

Samedi 6 août

Je quitte Pouembout en fin de matinée pour emprunter la Konetiwaka, cette transversale qui permet de relier les côtes Ouest et Est. J’ai beau l’avoir empruntée régulièrement, je continue à admirer les paysages que j’ai l’impression de redécouvrir à la sortie de chaque virage comme si c’était la première fois. La Calédonie me semble bien changeante et les ambiances varient radicalement en fonction de l’heure de la journée et de la saison. Malgré les pluies des jours précédents, nous rentrons doucement dans la saison sèche et la végétation si verdoyante il y a quelques semaines se teinte de couleurs plus chaudes, accentuées par la lumière de ce début d’après-midi un peu dure. Après un repas pris à l’aire de pique-nique surplombant les chutes de Pombéi, je redescends sur la côte. En route vers le Nord ! Il faut encore une heure pour rejoindre Hienghène où j’arrive alors que la lumière devient un peu plus douce. C’est le moment de sortir l’appareil, enfin des photos de la poule et du sphinx sous le soleil !

La Poule de Hienghène

Comme j’ai un peu de temps, je pousse jusqu’au bac de la Ouaième, il y a décidément des endroits dont on ne se lasse pas. Cette route longeant l’océan au pied des falaises de la chaîne est probablement l’un des endroits que je préfère en Calédonie.

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Route pour le Nord

Le bac, habillé aux couleurs de la Kanaky est déjà plongé dans l’ombre du Mont Panié. En effet, tous les 4 du mois, le FLNKS fait campagne pour le oui au référendum dans des endroits différents du Caillou. Aujourd’hui c’était ici, sur la côte Est.

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En route le long de la côte Est
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Bac de la Ouaième

Les journées commencent à s’allonger à nouveau et c’est au crépuscule que je repasse devant la poule. Nouvelles lumières, nouvelle image.

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La Poule de Hienghène au crépuscule

Il fait totalement nuit quand j’installe la tente dans l’agréable camping de Babou. L’ambiance est calme et la nuit claire. Vivement demain matin !

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Camping de Babou Océan

Dimanche 7 août

Quoi de plus agréable qu’être réveillée par le bruit des vagues et le chant des oiseaux ? Quelques corbeaux calédoniens poussent leurs cris rauques au sommet des cocotiers tandis qu’un Polochion moine, espèce de méliphage endémique et commune de Calédonie vient se percher à portée de l’objectif.

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Polochion moine dans le camping de Babou Océan

Le RDV est fixé à 7h40 au centre. Le ciel est bien dégagé, ça va être top 🙂 J’embarque avec un couple de métros en vacance et 2 accompagnateurs du centre.

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En route pour l’îlot Hyega avec Babou Océan
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Les roches Lindéralique

Nous nous éloignons de la côte Est et des roches de Lindéralique éclairées dans la douce lumière du matin. Au loin, le mont Panié, toujours la tête dans les nuages, semble veiller sur la quiétude du lagon.

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Les roches de Lindéralique
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Les roches de Lindéralique

Il faut environ 20 mn pour rejoindre Hyega, appelé également Hienga, inhabité. Cette escapade est une véritable ronbinsonnade !

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Ilot Hyega, robinsonnade

L’îlot Hyega et une partie du lagon attenant a été classé en Aire marine protégée (AMP). Les aires marines protégées sont des espaces délimités en mer qui répondent à des objectifs de protection de la nature à long terme. Le code de l’environnement reconnait aujourd’hui 15 types d’aires marines protégées. Elles permettent de concilier les enjeux de protection et le développement durable d’activités. En 2006, 3 AMP ont été créées sur la côte Est de la Calédonie grâce au travail conjoint du WWF et de la Province Nord : l’AMP de Hyabé/ Lé-Jao (Yambé/Diahoué) sur la commune de Pouébo, et les deux autres sur la commune de Hienghène : l’AMP de Dohimen et celle de l’îlot Hyega qui constitue également le premier parc provincial de Province Nord.

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Îlot Hyega

Dans l’optique de développer une activité compatible avec la préservation des milieux et de participer à la sensibilisation du grand public aux enjeux de conservation, ont été mis en place sur l’AMP de Hyega un sentier botanique et un sentier sous-marin. C’est par la découverte des plantes de l’îlot que nous entamons notre visite. Attention où vous mettez les pieds ! les terriers de puffin fouquet sont assez nombreux et ces oiseaux ont tendance à utiliser le même nid d’une année sur l’autre, il faut donc prendre garde à ne pas piétiner le tour des entrées pour éviter aux galeries de s’effondrer.

Un magnifique tamanou (Calophyllum caledonicum) marque l’entrée du sentier, cet arbre endémique de la Calédonie, qui, pour les plus vieux spécimens, peut atteindre 30m de haut pour un tronc d’un mètre de diamètre.

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Tamanou sur l’îlot Hyega

Notre guide nous présente de nombreuses plantes ainsi que leurs vertus, ici la fougère scolopendre permettant de guérir les maux du faux manguier, la pomme de terre des vieux ou encore le cycas dont les fruits servent dans la confection de certaines parures des peuples mélanésiens.

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Pomme de terre des vieux, sentier botanique de l’îlot Hyega
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Fougère scolopendre,îlot Hyega
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Cycas, sentier botanique de l’îlot Hyega

Le sentier traverse tout l’îlot au milieu d’une végétation luxuriante où évoluent oiseaux et lézards. Pas facile de faire des images dans ces lumières très contrastées. Un méliphage à oreillons gris se pose quelques instants à découvert, j’ai juste le temps de déclencher une photo avant qu’il ne reprenne son envol. C’est dans la boîte.

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Méliphage à oreillons gris, îlot Hyega

Plus discret, un scinque arboricole à ventre vert (Epibator nigrofasciolatum), espèce que j’avais déjà rencontrée lors de ma rando aux roches de la Ouaième, se faufile le long d’une branche.

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Epibator nigrofasciolatum, îlot Hyega

Nous finissons par aboutir sur la plage, il n’y a plus qu’à longer la côte pour revenir au point de départ. D’autres espèces sont présentes sur la mince frange littorale comme le veloutier vert (Scaevola taccada), aussi appelé patte de pouleen raison de la forme de ses fleurs, que l’on rencontre également fréquemment sur les plages des Mascareignes (Réunion, Maurice, Rodrigues).

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Patte de poule, sentier botanique de l’îlot Hyega

De retour sur la plage, il n’y a plus qu’à enfiler la combi et prendre le matériel mis à disposition par Babou Plongée, et c’est parti pour une randonnée, palmée cette fois-ci.

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Nautile sur l’Îlot Hyega

Le récif est certes abîmé à cet endroit : comme l’explique le panneau à l’entrée du sentier, depuis la désignation du site en 2002, des phénomènes naturels comme les dépressions tropicales, la houle et l’apport de sédiments ont participé à la détérioration de ce récif aujourd’hui en “convalescence”. Néanmoins, la balade reste agréable et certaines patates assez bien préservées et les poissons nombreux. Les informations apportées par notre guide aussi bien sur le site lui-même que sur les différents types de coraux sont, de plus, une véritable valeur ajoutée. Pour ma part, j’ai appris plein de choses et je ne regrette pas d’être venue !

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Sentier sous-marin de l’îlot Hyega
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Sentier sous-marin de l’îlot Hyega
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Sentier sous-marin de l’îlot Hyega

pour clore cet article, un petit montage vidéo. On devine à un moment donné dans le ciel un point noir, ma première frégate observée en Calédonie … malheureusement trop loin pour quelqu’un dans l’eau sans jumelles, impossible de savoir s’il s’agissait d’une ariel ou du Pacifique … pas de coche du coup.

Donc si vous désirez découvrir la côte Est et que vous avez un peu de temps, cette petite escapade qui ne vous prendra que la matinée est vraiment très sympa, enrichissante et dépaysante. RDV donc sur le site Babou plongée – Côté Océan pour réserver à l’avance (lien ci-dessous)

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