Week-end coches partie 1 : Pouillot brun et Fuligule à tête noire

Le Pouillot brun est un petit pouillot d’environ 11cm à l’allure assez corpulente et à large queue souvent tenue écartée à la fin du vol avant de se percher. Originaire du centre et de l’est de la Sibérie, ses plus proches territoires de nidification se situent dans l’extrême Est du Kazakhstan. Pour le trouver en hivernage, il faut se rendre dans le sud-est asiatique. C’est donc une espèce qui ne se montre que rarement en France. Parmi les espèces de pouillot soumises à homologation dans notre pays, le Pouillot brun est la deuxième espèce la plus classique après le Pouillot de Pallas (52 données contre 106)*. Le Finistère est le département le plus riche en observation puisqu’il truste 63 % des données. Le sud de la France par contre est beaucoup plus pauvre en observation. Seules trois données proviennent de la Camargue et rien dans le Languedoc Roussillon.

Le samedi 10 janvier, c’est donc le premier Pouillot brun de l’histoire ornithologique de cette région qui a été découvert par Benoit Nabholz aux salines de Villeneuve les Maguelonne au sud de Montpellier (Réf. Obsmedit). Le 31 janvier, nous décidons de faire une incursion dans l’Hérault avec deux objectifs. Le Fuligule à tête noire près de l’aéroport de Montpellier, que nous observons assez rapidement, et le Pouillot brun. Nous aurons, comme de nombreux autres observateurs, la chance de pouvoir l’observer par cette belle journée ensoleillée agrémentée d’un vent de nord modéré. Depuis sa découverte, le Pouillot brun est assez localisé à une bande côtière d’environ 200m le long de l’étang des Moures. Il affectionne une petite haie de cannes de Provence ainsi que les tamaris adjacents. A l’occasion, il s’observe aussi dans les salicornes au pied de ces derniers.

D’un naturel discret, il se faufile avec facilité à travers la végétation et peut passer inaperçu durant plusieurs dizaines de minutes. Heureusement de temps en temps il pousse une petite série de 2 ou 3 « tek tek » durs qui aident à le localiser. Nous devons nous contenter un certain temps des nombreux Pouillots véloces, mais, après deux heures de recherche, nous trouvons enfin l’oiseau vers 15H15. Nous aurons la chance de l’observer plusieurs fois jusque vers 16h. Sympa avec nous, il se laissera photographier ! Une journée à deux coches, ce n’est pas tous les jours ! Mais le week-end n’est pas terminé … en route vers le sud pour la suite de ce périple à coches !

* Références du CHN

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