Dimanche 12 avril
Des entrées maritimes et une légère brume enveloppent les Baisses et le Grau de Piémanson. Le soleil se lève et fait une brève apparition entre l’horizon et la couche de nuages. L’ambiance est assez feutrée jusqu’à ce que les cris perçants d’un Busard des roseaux paradant haut dans le ciel viennent rompre la tranquillité. Il exécute toute une série de festons puis rejoint la femelle au dessus de la roselière. C’est au tour d’une Bouscarle de se mettre à chanter dans le fourré voisin. Les oiseaux se réveillent petit à petit. Des cris de Mouettes mélanocéphales retentissent et ceux de sternes. Nous parcourons les abords des baisses et le constat est là ! Pas de limicoles. Les bécasseaux qu’ils soient minutes, variables ou cocorlis sont absents ! Sur la dernière baisse, un groupe mixte de Goélands railleurs et de Mouettes rieuses se partagent une petite langue de vasière. Le soleil fait son apparition juste au bon moment. Les Mouettes s’envolent, seuls les railleurs restent pour poser.
Nous sommes arrivés la veille de nuit en Camargue, après avoir passé une journée en Crau. Malgré la ciel dégagé, les rainettes et les grenouilles sont nombreuses à traverser la route.
Au petit matin, les buissons le long de la route se révèlent être calmes. Un Pouillot fitis et un Rougequeue à front blanc. De l’autre côté du Grau, nous entendons les Bruants des roseaux chanter dans la roselière qu’ils partagent avec des Panures à moustaches. Un petit peu plus loin, c’est un Bruant ortolan qui se met à chanter dans un tamaris mais nous ne parviendrons pas à le voir. Un Roitelet triple bandeau se faufile discrètement dans un buisson.
Puisque nous y sommes, nous en profitons pour regarder en mer. La brume est présente au large mais pas la moindre trace d’un oiseau marin. Nous repérons un petit passereau rasant les vagues et se rapprochant de la terre qu’il parvient à atteindre sans encombre. Il fonce droit sur nous et se pose à moins de 10m. Nous pensons qu’exténué, il se laissera photographier sans rechigner. Et bien non, pas le temps de l’approcher qu’il décolle se réfugier sous l’un des nombreux camping-car stationnant sur la plage. Plus de 1000 km de traversée de mer n’ont pas entamé ses capacités de fuite. Sous un autre camping-car, c’est un mâle de Fauvette passerinnette qui s’y réfugie, utilisant les essieux comme les branches d’un buisson. Finalement nous parvenons à voir en mer un oiseau marin. C’est un adulte de Labbe parasite. Il traverse notre champ de vision d’est en ouest tout en effectuant une petite halte. Nous quittons la plage, passons devant les baisses et observons 3 Courlis corlieux, avant de rallier une autre zone à passereaux.
Dans les tamaris, des Pouillots fitis, siffleur et de Bonelli, de la Fauvette à tête noire, à lunettes et mélanocéphale, du Rougequeue à front blanc, de la Huppe fasciée, du Pipit des arbres et farlouse, de la Grive muscienne, du Gros-bec, du Torcol ainsi que nos premiers Gobemouches noirs. Pas trop mal au final !
Les oiseaux ne sont pas les seuls à fréquenter ces milieux dunaires. Un petit lézard y trouve également refuge : le Psammodrome d’Edwards ainsi que le Crapaud calamite. Ce-dernier, aux mœurs plutôt nocturnes, passe ses journées à dormir sous les rochers ou autre abri, mais cet individu semble décidé à se balader sous le soleil …
Détour par le Fangassier mais en ce beau dimanche de printemps, le site est envahi de touristes. Nous fuyons rapidement l’endroit, d’ailleurs, il n’y avait pas le moindre limi visible. Vers la Palunette de Fiélouse nous croisons une Cistude d’Europe en train de s’insoler. Ce petit arrêt est l’occasion d’observer deux Glaréoles dont très certainement une à ailes noires. Pas de blanc sur le bord de fuite des secondaires et lorsqu’elle a tourné, uniquement du noir sous les ailes … mais on sait que parfois, le rouge des couvertures sous alaires n’est pas facile à voir. Elle s’éloigne sans nous laisser plus de chance d’affiner l’identification.
Un busard a la silhouette effilée fait son apparition au ras de la végétation à plus de 400m à contre-jour. Le temps de le rattraper avec la voiture, il a pris de bons thermiques et vole à présent haut dans le ciel. Nous le détaillons à la longue-vue et identifions un busard pâle 2ème année grâce notamment à son collier. Contents de notre obs, nous passons par le Grenouillet où les oiseaux, fidèles à leurs habitudes ici, sont loin, au milieu des brumes de chaleur.
Nous terminons la journée sur les marais du Mas d’Agon qui sont un vrai petit paradis pour l’ornitho en cette période de l’année. Des hérons cendrés et pourprés, des bihoreaux, des Ibis falcinelles, des Combattants, des Barges à queue noire, des Chevaliers sylvains par dizaines, des aboyeurs, des Guifettes moustacs, des Sternes pierregarins … Bilan de ce we Crau-Camargue, 112 espèces d’oiseaux.
3 Comments
Lucas B.
112 espèces !!! J’adore la photo du Crapaud calamite, on dirait qu’il part à l’aventure en escaladant ce monticule de sable !
Sinon les premiers coucou gris sont (enfin) arrivés à la Lieurette !
admin
Cool pour les coucous ! Je te souhaite de passer de bonnes vacances avec de nombreuses observations !!
Lucas B.
Merci beaucoup, à vous aussi ! 🙂 Et bon voyage en Hongrie avec plein d’obs aussi ! On attend tous impatiemment un futur compte-rendu avec plein de super photos 😉 !