De Bella Coola à Port Hardy en Ferry. Nous quittons la magnifique vallée de Bella Coola. Direction l’île de Vancouver pour la dernière partie de ce voyage en Colombie Britannique.
Départ de Bella Coola
3h du matin … le réveil sonne. L’embarquement commence vers 6h et il convient d’être 2h avant au port … ça fait tôt et j’avoue n’avoir qu’une envie : boire un café. Mais il faudra attendre d’être sur le ferry. L’attente est un peu longue, ou plutôt l’impatience intense. Cette traversée de près de 10h est en effet un point fort de ce voyage en Colombie Britannique. J’ai toujours rêvé de traverser ces fjords, le royaume des orques.
Enfin, le soleil commence à pointer et nous nous embarquons. Le sac avec l’appareil photo est prêt, quelques biscuits et le repas pour midi. Nous oublions chapeau et crème solaire et nous nous en mordrons les doigts ! La voiture est enfin garée et nous gagnons immédiatement le pont supérieur pour admirer le départ. Nous ne quitterons d’ailleurs plus notre place de tout le trajet. Il paraît que le trajet dure 10h … on ne les a pas vu passer. Les moteurs du ferry vrombissent et le départ annoncé au haut-parleur. Quelques phoques veau-marins plongent devant le navire survolé par quelques goélands cendrés. C’est parti ! En route direction l’océan.
Orques en vue !
Nous glissons le long du fjord, au pied de sommets enneigés qui dominent des forêts luxuriantes. La grande forêt humide côtière, véritable sanctuaire s’étire devant nous. Ce sont ces paysages qui ont alimenté mon imagination de naturaliste pendant tant d’années. Quand on parle de « wildlife » ce sont ces paysages mystiques qui me venaient à l’esprit. Et m’y voilà ! Je ne lâche pas mes jumelles. Scrutant les berges en espérant y apercevoir un ours ou un loup, scrutant les flots dans l’espoir de voir surgir un aileron. Quand enfin le rêve se fait réalité. J’aperçois à plusieurs kms des ailerons. Bien trop loin pour que des dauphins soient détectables.
Je garde la zone en ligne de mire. Il me semble bien voir à nouveau les animaux. Je pense immédiatement à des orques. Au fur et à mesure que nous approchons, cela se confirme et je finis par les montrer aux autres passagers. Mais ils sont encore loin et peu visibles. Il faudra pas mal de temps pour se rapprocher du groupe. C’est confirmé ! 4 orques et un mâle isolé du reste du groupe. Le capitaine passe une annonce pour avertir tout le monde. Véritable effervescence sur le pont ! Les orques passent à proximité. Première observation du voyage dans un cadre magique. Voilà le genre d’images qui s’impriment de façon indélébile dans l’esprit.
Au milieu des baleines
Nos yeux ont beau rester attachés sur les orques, le bateau quant à lui suit inlassablement sa course vers l’océan. Les grands ailerons finissent par s’évanouir dans le lointain. Mais après le passage furtif de deux dauphins à flancs blancs, ce sont les baleines à bosse qui vont accaparer notre attention. Nous en observerons plus d’une vingtaine sur l’ensemble du trajet. Certaines sont particulièrement démonstratives et ne cessent de jaillir hors de l’eau. D’autres voyagent en groupe, chacune soufflant tour à tour. Pas toujours facile de les dénombrer jusqu’au moment où elles sondent. Nous finissons par sortir des fjords pour gagner la haute mer. Les baleines à bosse se font ici moins nombreuses. En cette saison, il serait possible de croiser dans cette zone les baleines grises, mais nous n’en verrons pas. Le bateau fait à présent cap au sud, direction Port-Hardy.
Arrivée sur Vancouver Island
Au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l’île de Vancouver, les îlots se font plus nombreux et attirent d’innombrables oiseaux. Je cherche désespérément aux jumelles les macareux huppés, mais je devrai me contenter des macareux rhinocéros qui sont quant à eux innombrables. Un océanite à queue fourchue trace à toute allure au-dessus des radeaux de centaines phalaropes à bec étroit. Ces-derniers se rassemblent en mer une fois leur nidification terminée. Des observatrices à côté de moi s’écrient tout à coup « tufted puffin ! ». Je donne un petit coup de jumelles, mais il s’agit d’un groupe de macreuses à front blanc. Bien tenté mais non ! Parmi tous ces oiseaux exotiques, les quelques guillemots de Troïl semblent dénoter.
Dernière surprise avant de débarquer : une otarie de Steller fait une brève apparition. Ces otaries se reproduisent dans les roqueries traditionnelles des îles Scott (au large de la pointe nord de l’île de Vancouver), du cap St. James (à l’extrémité sud des Îles de la Reine-Charlotte) et des rochers North Danger (au large de la portion nord de la côte continentale). Cette espèce, la plus grande otarie au monde, est ici sédentaire.
En savoir plus sur l’otarie de Steller : Télécharger le PDF
Informations pratiques
La compagnie BC ferries opèrent régulièrement des traversées entre l’île de Vancouver et le reste de la Colombie Britannique. RDV sur le site BC ferries pour réserver vos trajets. Vous trouverez à bord un restaurant et un café.
Papiers d’identité Jumelles / appareil photo Lunettes de soleil Chapeau Crème solaire Polaire + coupe-vent Eau |
Espèces observées durant la traversée
Espèces d’oiseaux
Macreuse à front blanc | Surf Scoter | Melanitta perspicillata |
Océanite à queue fourchue | Fork-tailed Storm-Petrel | Oceanodroma furcata |
Phalarope à bec étroit | Red-necked Phalarope | Phalaropus lobatus |
Guillemot de Troil | Common Murre | Uria aalge |
Macareux rhinocéros | Rhinoceros Auklet | Cerorhinca monocerata |
Goéland cendré | Mew Gull | Larus canus |
Goéland de Californie | California Gull | Larus californicus |
Goéland argenté | Herring Gull | Larus argentatus |
Espèces de mammifères
orque, baleine à bosse (une vingtaine), lagénorhynque à flancs blancs (2), marsouin commun, otarie de Steller, phoque veau marin.
Quatse Estuary Willife management area
L’appel à rejoindre les voitures marque la fin de cette journée inoubliable en mer. Nous approchons de Port-Hardy qui marque le début de la deuxième partie de ce voyage en Colombie Britannique : exploration de Vancouver Island. A peine avons-nous débarquer que nous joignons Nuit Quatse Estuary Willife management area, occasion de faire une petite balade. Nous observons quelques limicoles : chevalier à pattes jaunes, chevalier criard ainsi que des pygargues à tête blanche. Alors que nous rejoignons la voiture, des cris stridents attirent notre attention. Il s’agit d’un écureuil roux d’Amérique qui ne semble pas du tout effrayé par notre présence.
Mais il est temps pour nous de chercher un endroit pour passer la nuit ce qui s’avère plus compliqué que sur les autres spots où nous sommes passés jusque-là. Nous sommes en effet plus proches de Vancouver et tous les camps grounds semblent déjà occupés. Nous finissons par arriver alors que le soleil se couche à Cluxewe resort. La réception est fermée et nous nous installons sur un emplacement semblant libre. Nous réglerons l’administratif demain. Le camping situé en bord de mer est très sympa. Des panneaux avertissent les campeurs de prendre garde aux pumas … nous on aimerait bien en croiser un ! Nous nous contenterons de loutres de mer se laissant flotter devant le camping dans la pénombre. Cadre idéal pour clore cette journée que nous ne sommes pas prêts d’oublier.