Partir en rando raquettes au col de Larche, c’est s’offrir bien plus qu’une simple balade hivernale. Dans ces vastes espaces enneigés, chaque pas révèle la présence discrète mais fascinante de la faune de montagne : traces de chamois, silhouettes furtives de lagopèdes ou vols silencieux de rapaces. Un véritable rendez-vous avec la nature sauvage, où l’on marche autant pour la beauté des paysages que pour la chance rare d’observer les animaux dans leur habitat préservé.

Mon itinéraire

Nous avons mis 6h avec toutes les pauses (assez nombreuses pour les photos) pour traverser.

Ascent/Descent:
635 m 920 m
Distance:
9.90 km

Où se garer ? Vous trouverez quelques places de parking au début du GR. D'un côté de la route vous montez en direction du col de Gipière, de l'autre vers le lac du Lauzanier. Attention il n'y a que 5 emplacements environ, essayez d'arriver tôt.

Conseil : consultez l'état des routes avant de partir pour vous assurer que le col est ouvert.

Attention : l'itinéraire est une traversée. Le retour depuis Larche se fait en stop. Si vous voulez rentrer à pieds, il faut rajouter 5,5 km sur la route.

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Le Col de Larche : un site préservé

Situé à près de 1 991 mètres d’altitude, le col de Larche – aussi appelé Colle della Maddalena côté italien – est l’un des passages naturels les plus emblématiques entre les Alpes françaises et italiennes. Niché au cœur du massif de l’Ubaye, ce col offre un décor montagnard préservé où grands espaces, sommets arrondis et vallons lumineux composent un paysage d’une grande douceur hivernale. Accessible et ouvert sur de vastes panoramas, il constitue un point de départ privilégié pour les sorties en raquettes, mêlant nature sauvage, tranquillité et découverte du patrimoine alpin. Loin de l’agitation des stations de ski, le col de Larche m'a séduite pour son authenticité.

Montée au col de la Gipière

Après les belles tombées de neige du début de semaine et un grand ciel bleu ensoleillé, les conditions étaient optimales pour cette belle randonnée. Nous partons depuis le début du GR, entre le village de Larche et le col. Par chance, une personne était partie plus tôt que nous et avait laissé une trace fraîche dans la neige, facilitant notre propre ascension. Merci à lui ! Nous le croiserons d'ailleurs plus tard dans la journée ! Toute la première partie de l'itinéraire monte tranquillement le long du vallon de l'Orrenaye.

Une belle rando en raquettes au col de Larche
Vallon de l'Orreneye

L'eau fait fondre la neige par endroit dégageant des zones enherbées qui attirent deux accenteurs alpins. Heureusement qu'ils sont là car il faut avouer qu'avec ce petit froid vif et toute cette neige les oiseaux se font bien rares ! Ils sautillent de-ci de-là, courant à toute allure sur les plaque de neige. Ils savent bien qu'avec leur plumage sombre ils ne passent pas inaperçus !

Accenteur alpin
Accenteur alpin

Nous continuons notre ascension vers le col et laissons sur notre droite le sentier prenant la direction de l'Italie. Prenez malgré tout le temps de scanner les versants moins enneigés, vous aurez peut-être la chance d'observer également quelques chamois. Nous profitons du cadre pour prendre un café et quelques images du soleil jouant à cache-cache derrière les crêtes.

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Nous poursuivons notre ascension et finissons par arriver au col de la Gipière, au milieu d'un désert blanc. Voilà les ambiances que nous étions venus chercher.

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A la croisée des chemins

Mais un dilemme s'offre alors à nous. Soit nous continuons à suivre les traces de notre précurseur qui continuent à grimper en direction du col des Monges (sentier non marqué sur la carte), soit nous traçons notre propre trace vers le village de Larche. C'est l'option que nous choisissons. Nous avons fait l'essentiel du dénivelé à ce stade de la rando. Nous en profitons pour prendre notre pique-nique avant de repartir.

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Traversée

Nous traçons notre chemin au milieu de la neige. Seuls les animaux ont laissé leurs empreintes sur cette partie de l'itinéraire. Renard, hermine et ... loup. Malheureusement nous n'en croisons aucun. J'aurais tellement aimé croisé un loup dans ces territoires enneigés ! Revenu de façon naturelle d'Italie dans les années 90, le loup gris a pu peu à peu recoloniser quelques territoires où il avait été exterminé. Son retour dans les Alpes a permis de réguler les populations d'ongulés dont l'expansion n'était pas sans impact sur les forêts. Mais nous aurons beau scruter les environs aux jumelles, pas l'ombre d'un canidé à l'horizon.

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Nous trouvons assez facilement notre sentier balisé par des poteaux aux couleurs jaune et rouge et traçons tout droit. Un gypaète fait une brève apparition. J'ai à peine le temps de sortir le 100/400 du sac, qu'il est déjà loin et de dos. Un cliché pour le souvenir.

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Descente vers le village de Larche

Notre sentier finit par retrouver le GR descendant vers le col de Larche. Nous perdons en altitude et les arbres se font ainsi plus nombreux. Derrière nous, se dessinent les crêtes dénudées du col des Monges.

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La lune commence à s'élever au-dessus des cimes tandis que les pâles rayons du soleil caressent les pierriers des versants exposés sud. C'est ici que quelques bouquetons cherchent les quelques rares touffes d'herbe. Ils sont réfugiés sur les hauteurs, hors d'atteinte de l'objectif. Mais j'apprécie le cadre et la quiétude de ce moment perdue au milieu des montagnes enneigées. C'est sous la faible lumière du crépuscule que nous suivons en zigzags le GR jusqu'au village. Quelques panneaux d'information présentent les ouvrages de la seconde guerre mondiale. Nous voilà arrachés à la rêverie de nos déambulations naturalistes et rappelés à la civilisation.

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Le sentier pédagogique du col de Larche : une immersion unique au cœur des vestiges de la Seconde Guerre mondiale

Situé à la frontière franco-italienne, le col de Larche (vallée de l’Ubaye, Alpes-de-Haute-Provence) est un lieu où se rencontrent paysages alpins grandioses et mémoire militaire. Longtemps considéré comme un passage stratégique entre les deux pays, il abrite encore aujourd’hui de nombreux vestiges de la Seconde Guerre mondiale, parfaitement mis en valeur grâce à un sentier pédagogique dédié à l’histoire des combats de 1940 et à la défense des Alpes.

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Un lieu stratégique au cœur de l’histoire alpine

Le col de Larche a joué un rôle essentiel dans la protection de la vallée de l’Ubayette. Dès la fin du XIXᵉ siècle, puis surtout dans l’entre-deux-guerres, ce secteur fut renforcé par un impressionnant réseau de fortifications rattaché à la Ligne Maginot des Alpes.
Ouvrages d’artillerie, blockhaus, positions avancées… tout un ensemble défensif destiné à protéger la France d’une éventuelle attaque italienne.

Lors de l’invasion de juin 1940, ces ouvrages jouèrent un rôle déterminant, permettant aux troupes alpines françaises, notamment les Éclaireurs-Skieurs, de tenir la ligne de résistance malgré des conditions extrêmes.

Le sentier mémoire SES Costa de Beauregard : entre randonnée et mémoire

Pour valoriser ce patrimoine, la commune du Val-d’Oronaye a créé un sentier de mémoire accessible à tous : le sentier pédagogique SES Costa de Beauregard. Long d’environ 6 km pour 400 m de dénivelé, il forme une boucle au départ du village de Larche.

Tout au long de la montée dans les alpages, le parcours est jalonné de panneaux explicatifs retraçant les événements de 1940, le rôle du lieutenant Costa de Beauregard et de sa section, ainsi que la vie quotidienne des soldats postés en altitude. Le randonneur découvre tour à tour cinq fortifications encore visibles, intégrées dans un paysage naturel exceptionnel.

Ce sentier offre ainsi une expérience unique mêlant découverte historique, immersion en pleine nature et compréhension concrète de la stratégie militaire alpine.

Les principaux vestiges visibles autour du col

Le site compte plusieurs ouvrages emblématiques, dont :

  • Le fort de Roche-la-Croix, l’un des ouvrages les plus puissants du secteur, modernisé dans les années 1930 et équipé d’une tourelle à éclipse.
  • Des blockhaus, batteries d’artillerie et points d’appui répartis sur les versants du col.
  • Des positions secondaires qui complétaient le verrou défensif de la vallée.

La plupart de ces fortifications sont accessibles ou visibles depuis les sentiers, permettant une plongée directe dans l’architecture militaire des Alpes.

Un site incontournable pour les passionnés d’histoire et de montagne

Le col de Larche est aujourd’hui un lieu idéal pour allier randonnée, culture et mémoire. Le sentier pédagogique permet de comprendre la réalité des combats alpins de 1940 et d’apprécier le rôle stratégique de ce passage transfrontalier.

Qu'emporter avec vous ?
  • Raquettes et bâtons : essentiels pour assurer stabilité et confort lors de la progression sur la neige.
  • Chaussures de randonnée imperméables : chaudes, montantes et adaptées aux terrains enneigés.
  • Vêtements techniques en couches : sous-vêtement thermique, polaire chaude et veste imperméable pour s’adapter aux variations de température.
  • Pantalon de randonnée hivernale : déperlant et respirant pour rester au sec.
  • Gants chauds et bonnet : pour se protéger du froid et du vent.
  • Lunettes de soleil et crème solaire : indispensables face à la réverbération de la neige.
  • Sac à dos 20–30 L : pour transporter équipement et ravitaillement.
  • Gourde ou thermos : rester hydraté, même en hiver, est essentiel.
  • En-cas énergétiques : barres céréalières, fruits secs ou chocolat pour maintenir l’énergie.
  • Carte, topo ou GPS : pour s’orienter facilement sur le terrain.
  • Trousse de secours : pansements, couverture de survie, petits soins.
  • DVA, pelle et sonde (en zone avalancheuse) : trio sécurité incontournable en montagne.
  • Batterie externe : utile pour garder téléphone et GPS opérationnels malgré le froid.
  • Jumelles : Je vous invite à lire mon article Bien choisi sa paire de jumelles pour en savoir plus
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