Mardi 04 août 2015 :
Les Pintades n’ont pas attendu que le soleil se lève pour commencer à cacaber. Dès 3 heures du matin, elles ont commencé à se faire entendre et il devait y avoir une toute colonie autour de notre tente ! Heureusement, nous sommes parvenus à nous rendormir. Vers 6h30 nous mettons le nez dehors et le premier ressenti est qu’il fait frais. Tout juste 5°c ! On remballe la tente et nous reprenons la piste pour sortir du camping. Un passage s’avère difficile pour notre voiture de tourisme, le dessous racle un peu sur une butte mais comme le sol est sableux, cela n’occasionne aucun dégât. Nous sommes surpris de voir un groupe de 5 Girafes passé par-dessus les clôtures à bétail et s’éloigner de quelques dizaines de mètres à notre passage. Dire que nous avons dormi avec des Girafes à moins de 200 m de notre tente ! La Namibie offre vraiment de très belles surprises et nous sommes contents d’avoir pu trouver ce camping à la ferme, bien loin du cadre du Lodge d’Hobatere, mais cela nous convient davantage ! Nous reprenons la route vers le nord pour rejoindre l’entrée du Parc d’Etosha par la gate Galton, du nom de l’explorateur qui est le premier à avoir foulé ces terres. Cette gate a été ouverte récemment au grand public car il y a peu, cet accès était strictement réservé aux scientifiques et à certains tours opérateurs. Les formalités d’entrée passées, nous parcourons les premiers kilomètres très lentement comme pour s’imprégner de l’ambiance de ce parc. C’est en effet, après celui du Kruger, le deuxième mythique grand parc africain que l’on va explorer. Celui-ci aussi à bercer nos rêves d’évasion d’enfance, nos désirs de voir la grande faune africaine dans des paysages tels que l’on ne peut les imaginer en Europe. Nous avons réservé au total 8 nuits dans les différents camps, soit 10 jours pour explorer les moindres recoins de ce gigantesque parc.
Pas le temps de parcourir des kilomètres de pistes que déjà nous tombons sur une espèce intéressante. Un petit renard traverse devant nous à toute vitesse, c’est un Renard du Cap !
Il fait mine de s’éloigner puis s’arrête, et revient sur ces pas ! Le comportement est étrange. Il traverse à nouveau la piste et se dirige vers le pied d’un buisson à Mopane où dort un autre… renard.
Il s’approche plusieurs fois pour tenter de réveiller l’endormi et devant l’absence de réaction, il tente de le lécher. Le renard assoupi ne réagit pas et ce n’est qu’avec un coup de dents qu’il ouvre enfin les yeux. Il reste toutefois immobile comme hébété alors que le premier renard attend à présent à une dizaine de mètres. Seul le passage d’un 4×4 se déplaçant à vive allure le fait détaler et rejoindre le premier renard. Une fois ensemble, les deux canidés disparaissent dans l’entrelacs de Mopane. Si habituellement, nous prenons soin d’éviter l’anthropomorphisme, il est dur ici de ne pas voir le retour du premier renard pour alerter son compagnon qu’il a léché puis mordillé à plusieurs reprises pour le faire réagir. En tout cas, cette belle séance de solidarité nous a laissé le temps de faire quelques jolies photos.
Jusqu’au premier point d’eau, nous ne croisons que de rares herbivores, heureusement que les oiseaux sont bien actifs !
Dès que le paysage s’ouvre à l’approche de l’eau, nous découvrons un adulte de Faucon lanier surveillant les environs. Perché sur sa branche, il reste immobile tournant tantôt sa tête vers la droite, tantôt vers la gauche.
Des Zèbres, des Oryx, des Autruches et même des Elands du Cap viendront s’abreuver au point d’eau artificiel.
Les Zèbres et les Oryx sont assez querelleurs ce qui vaut de belles scènes de vie.
De nouvelles espèces d’oiseaux dont la Tourterelle masque de fer viennent aussi se rajouter à notre liste. Minuscule, cette dernière se déplace à pas lents sur le sol et passe inaperçue au milieu des cailloux. Des cris. Ce sont des Gangas en approche. Des Namaqua et des Burchell arrivent par petits groupes afin de s’abreuver.
L’ambiance durant plusieurs minutes est excellente mais visiblement nous arrivons à la fin du spectacle. Les oiseaux restent difficilement longtemps tranquilles car régulièrement le lanier fait un passage semant la zizanie. Il ne parviendra pas à attraper la moindre proie ce matin.
Deux espèces de zèbres sont présentes : le Zèbre de Hartmann, cantonné à l’ouest du parc et le Zèbre des plaines.
L’heure avance et nous devons choisir. Rester dans les environs et ressortir par la Gate Galton ou parcourir les 194 km qui nous séparent du camp d’Okaukuejo afin de tenter d’y dormir. Bien qu’ayant réservé 8 nuits, nous arrivons dans Etosha avec une journée d’avance sur notre planning initial. Y aura-t-il encore une place pour notre tente dans le camp ce soir ? Nous tentons le coup en nous disant que si le camp est full, nous chercherons à l’extérieur du parc une solution d’hébergement. Nous souhaitons quand même profiter de cette partie de la réserve aussi optons nous pour la stratégie déplacement rapide entre les points d’eau sur lesquels nous allons quand même passer un peu de temps. La vitesse autorisée étant de 60km/h, nous nous disons qu’en 4 heures nous devrions parvenir au camp et franchir les portes avant qu’elles ne se referment. Sur la carte du parc que nous avons acheté à l’entrée, de nombreux points d’eau sont signalés le long du parcours. Tous ne se révèleront pas aussi intéressants que le premier. Certains sont à sec et quelques rares zèbres perdus errent dans ces milieux poussiéreux. Pour d’autres, c’est l’affluence. Ces points d’eau semblent attirer tout ce qui marche à des kilomètres à la ronde. Les milieux sont sur-pâturés, plus un arbre, plus une herbe ne pousse et le sol n’est que poussière sous les pas des herbivores. C’est là que nous croisons notre deuxième groupe de Girafes du jour ainsi que des Bubales.
Beaucoup de gros oiseaux dans ces milieux, notamment des Serpentaires, des Outardes Kori ainsi qu’un juvénile d’Aigle martial viennent compléter notre liste.
Vers midi, nous nous arrêtons sur une zone de pique nique clôturée, à l’abri des prédateurs. Un Agrobate du Kalahari tourne autour de nous à la recherche de miettes.
Vers 16 heures, nous arrivons à la réception du camp d’Okaukuejo. Par chance, il reste de la place dans le camping. Ouf, nous n’aurons pas besoin de ressortir du parc ce soir. Une fois la tente installée sur notre emplacement, nous allons jeter un œil au point d’eau alors que la nuit tombe. Nous ne sommes pas les seuls, il y a du monde sur les bancs et autour du muret ! Les touristes sont nombreux à venir profiter du spectacle des animaux venant s’abreuver.
Eléphants, Girafes, Chacals puis c’est au tour des Gangas bibandes d’arriver par groupes de quelques individus à plusieurs dizaines. Au bas mot, 400 ind sont à présent regroupés ici. L’ambiance sonore de tous ces gangas est excellente. Nous revenons à la tente pour prendre une bonne douche. Un puissant rugissement vient fendre l’air. C’est un Lion ! Nous nous élançons vers le point d’eau et nous arrivons juste à temps pour voir un beau mâle repartir laissant seul un Rhinocéros blanc. Repas au resto du camp puis passage à nouveau au point d’eau afin d’assister au ballet des Eléphants. Dans le lointain, le Lion rugit, des Chacals ricanent et une Hyène lance son Hou-ouup caractéristique. Il semble que la particularité d’Okaukuejo soit les concerts des Chacals car ils sont nombreux à se balader autour et dans le camp. Alors que j’écris ces lignes, 5 à 6 Chacals se répondent mais le rugissement d’un lion vient de les faire taire.
4 Comments
Ph Poiré
Un bien beau site !!! Et après la Namibie en 2003 j y retourne en ce mois d’avril : aussi, voir qq superbes photos récentes est déja un rêve ! Ce ne sera pas simple de faire aussi bien 🙂 !!! Bravo et merci !
En espérant que la sécheresse n ait pas fait trop de ravage dans ce pays déjà bien sec !
Marie-Claude Tapin
Images incroyables. Je reviens de Namibie avec des images plein la tête et plein mon appareil photo mais rien de pareil : netteté… Quant aux noms, il n’en reste que très peu, votre blog est donc une mine de renseignements en plus d’un régal pourles yeux. Merci pour ces belles images !
Marie-Claude Tapin
Je reviens de Namibie avec des images plein la tête et plein mon appareil photo mais rien de comparable à celles-ci tant par leur netteté que par leur richesse. Quant aux noms de tous ces oiseaux si difficiles à observer, parfois, il n’en reste que très peu. Votre blog est une mine de renseignements qui va m’aider à fixer mes images. Merci pour toutes ces beaux clichés !
Sophie
Merci Marie-Claude pour votre passage sur le blog et votre gentil commentaire ! La Namibie reste pour moi l’un de mes voyages favoris ! Je sui ravie de pouvoir vous apporter quelques infos, n’hésitez pas à m’envoyer un message en privé si vous avez besoin d’aide sur les identifications. Sophie