A la recherche de l’Eider à tête grise en Baie de Saint-Brieuc. Située au cœur des Côtes-d’Armor, la baie de Saint-Brieuc est l’un des espaces naturels les plus emblématiques du littoral breton. Classée Réserve naturelle depuis 1998, elle abrite l’une des plus vastes vasières de France et constitue un refuge essentiel pour des milliers d’oiseaux migrateurs. Entre falaises sculptées par les tempêtes, dunes discrètes, prés salés et vastes estrans, la baie offre une mosaïque de milieux propices à la vie sauvage—un terrain idéal pour les passionnés de balades naturalistes. En été, on peut y observer les oiseaux nicheurs. Mais depuis quelques années c’est surtout la présence d’un Eider à tête grise qui attire les ornithologues.

La baie de Saint-Brieuc : un joyau naturel à préserver
Baie de Saint-Brieuc à marée basse

Derrière la beauté de ses paysages se cachent des enjeux écologiques majeurs. La baie de Saint-Brieuc joue un rôle déterminant pour l’ensemble de l’écosystème marin et littoral breton : zone de nourrissage pour les oiseaux, nurserie pour de nombreuses espèces de poissons, refuge pour les invertébrés, réservoir de biodiversité pour les plantes halophiles. C’est également l’un des sites d’hivernage les plus importants d’Europe pour les limicoles et les anatidés, qui y trouvent nourriture et tranquillité durant les mois les plus froids.

Cependant, cet équilibre est fragile. La baie doit faire face à plusieurs pressions : pollution diffuse venue des bassins versants, dérangement de la faune, érosion du littoral, réchauffement climatique ou encore prolifération d’algues vertes. Ces phénomènes menacent la qualité des habitats naturels et la quiétude des espèces qui y vivent. Les mesures de protection mises en place — zones de quiétude, gestion raisonnée des activités humaines, suivis scientifiques — sont donc essentielles pour préserver durablement cet espace unique.

A la recherche de l’eider à tête grise
L’eider à tête grise : un oiseau nordique

Depuis l’été 2023 une jeune femelle d’eider à tête grise est observée en période estivale dans la baie de Saint-Brieuc. Cette observation est aussi rare que remarquable. Habituellement cantonné aux côtes d’Islande, du Groenland ou du nord de la Scandinavie, cet eider arctique ne fréquente que très exceptionnellement les rivages français. Sa découverte en pleine période estivale souligne l’importance de la baie comme zone d’accueil pour des espèces occasionnelles, attirées par la richesse de l’estran et la tranquillité de la réserve naturelle. Installé à proximité des vasières et des zones rocheuses, l’oiseau a pu être observé en train de se nourrir de mollusques et de crustacés, comportement typique de l’espèce. Cette observation exceptionnelle illustre le rôle majeur de la baie de Saint-Brieuc comme carrefour ornithologique et refuge pour une biodiversité parfois inattendue.

En attendant la marée montante.

Nous sommes le 5 août 2025. Nous avons quitté Toulon la veille au petit matin, et après avoir passé la nuit aux alentours de Tours, nous sommes venus directement ici en Baie de Saint Brieuc dans l’espoir de rajouter cette espèce à ma liste de France. Cela marquera le point de départ de ce trip de 3 semaines en Bretagne ! C’est en fin de matinée que nous arrivons. Je gare la voiture au bout de la rue de Fontreven, dans un petit parking non loin de l’observatoire ornithologique. Il ne faut d’ailleurs pas plus de 5mn pour gagner la petite cabane en bois qui surplombe la baie.

L’oiseau a été observé d’ici les jours précédents en compagnie des tadornes. J’ai donc bon espoir ! Mais la marée est au plus bas et les oiseaux très éparpillés, ni tadorne, ni eider en vue. On pique-nique sur la petite plage au pied de la maison de la baie en attendant.

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L’eau finit par remonter, d’autres oiseaux se rapprochent : courlis cendrés, aigrettes … Enfin, un groupe de canards passe en vol. Je distingue parmi eux une silhouette qui me semble bien être celle de l’eider. Il est temps de retourner à l’observatoire. Il enfin elle est bien là, en compagnie de ses ami(e)s tadornes. Je reste un bon moment à l’observer au milieu des brumes de chaleur en espérant qu’elle se rapproche. Alors que l’eau continue de monter, le groupe gagne la berge au sud de l’observatoire. Mais c’est visiblement l’heure de la sieste et notre eider plonge sa tête sous le plumage. Je ne parviendrai pas à faire de meilleure image que cette petite photo souvenir. C’est tout de même une belle façon d’entamer ce trip breton !

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Un eider à tête grise et des tadornes de Belon
Balade ornithologique dans la baie de Saint-Brieuc

Au cœur des Côtes-d’Armor, la baie de Saint-Brieuc est un véritable paradis pour les amateurs d’oiseaux. Classée Réserve naturelle, elle abrite l’une des plus grandes vasières de France et accueille chaque année plus de 40 000 oiseaux en hivernage. La géographie particulière de la baie, ses marais, ses prés salés et son estran immense offrent un refuge exceptionnel à une multitude d’espèces. Voici une idée d’itinéraire pour découvrir ce site incontournable !

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  • Durée totale : 2 h 30 à 3 h
  • Distance : 6 à 7 km
  • Niveau : facile
  • Matériel conseillé : jumelles, longue-vue, chaussures imperméables, vêtements coupe-vent, appli de marées
  • Idéal 2 h avant la pleine mer → les oiseaux se rapprochent.
  • Par grand froid : plus de limicoles et de canards.
  • Éviter les zones balisées “quiétude oiseaux”.
  • Jumelles : Je vous invite à consulter mon article bien choisir ses jumelles
Départ : Parking du Massif dunaire de Bon Abri

Zone d’entrée idéale dans la réserve.
À observer dès le départ : goélands argentés, gravelots, pipits farlouses.
Le sentier longe les dunes : paysage superbe au lever du jour.

Étape 2 – Descente vers l’estran et les premières vasières

En suivant le sentier balisé, on rejoint les premières zones boueuses découvertes à marée basse.
Espèces typiques : Bécasseaux variables, Barges rousses, Courlis cendrés, Pluviers argentés …
Ici, le spectacle est permanent, surtout 2h avant la marée montante.

Courlis cendré en baie de saint Brieuc
Courlis cendré
Étape 3 – Zone centrale de la baie : grande vasière

La partie la plus large et la plus riche de la baie.
Prévois une longue-vue : les oiseaux se concentrent en groupes immenses.
À observer : Spatules blanches, Bernaches cravants (en hiver),Tadornes de Belon, Aigrettes garzettes …
C’est aussi un excellent endroit pour voir les migrations en automne.

Étape 4 – Les prés salés du fond de baie

En remontant vers les prairies humides, un changement de milieu apparaît : végétation halophile, roselières, zones de quiétude.
Espèces discrètes : Bruant des roseaux, Gorgebleue à miroir (au printemps), Accenteur mouchet, Héron cendré
Cette zone est très sensible : observer en restant sur les sentiers.

Étape 5 – Retour par la boucle du GR34

Le chemin longe la baie en hauteur et offre un panorama exceptionnel sur toute l’étendue des vasières.
Parfait pour observer les oiseaux en vol, repérer les regroupements à marée haute. Retour au parking par le même sentier ou par la boucle courte.

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