Voilà le journal de bord et les images d’une mission en voilier avec le Groupe d’études des cétacés de Méditerranée (GECEM). Une équipe géniale et des moments que je ne suis pas prête d’oublier !
Samedi 5 août 2017. Embarqués à bord d’un voilier de12m, nous voilà partis sillonner les eaux du parc national à la recherche des grands dauphins dans le cadre d’une étude basée sur la photo-identification. Cette fois-ci, c’est la zone du large, moins fréquentée par cette espèce côtière mais jusqu’à présent sous-prospectée, que nous quadrillerons. Depuis Bandol, nous prenons la direction des îles de Marseille. Pour cette première journée, la houle ne nous épargne pas ! Les goélands et les puffins sont nombreux, mais nous ne croisons pas la route d’un cétacé de la matinée. Il faut attendre le moment du repas, alors que tout est installé sur la table pour qu’un rorqual signale sa présence par un souffle à proximité du navire. Nageant à bonne allure, il file en direction des calanques. Nous ne le suivrons pas, trop rapide, et il n’est pas l’espèce cible.
Nous continuons à chercher nos dauphins mais en vain et gagnons le petit port du Frioul pour passer la nuit.
Dimanche 6 août. Au petit matin, nous avons droit au spectacle d’un cormoran huppé immature en pleine partie de pêche dans le port. Nous ne pouvons pas résister à l’envie de faire quelques images, l’occasion est trop belle !
Mais les conditions sont cette fois-ci parfaites et la houle de la veille a disparu. Alors vite vite, prenons la mer !! Nous nous éloignons paisiblement de l’île avec la magnifique lumière du matin.
Nous passons près du phare du Planier avant de gagner le large.
Un peu avant midi nous croisons un important groupe de dauphins bleu et blanc. Ils sont assez étalés et nous en dénombrons près de 80. Une partie d’entre eux s’éclipse tandis que les autres, particulièrement coopératifs, viennent à l’étrave du navire.
Ils nous accompagneront un long moment. Des moments magiques !
La mer est à présent lisse comme un miroir. Au loin, nous apercevons un objet flottant qui semble attirer un goéland.
Nous nous rapprochons, pas de doute, il s’agit bien d’une tortue caouanne !
Nous croisons régulièrement la route d’océanites tempête. Nous n’observons ces oiseaux que de façon occasionnelle, mais aujourd’hui, nous en voyons très régulièrement et en groupes, certains pouvant même atteindre une quarantaine d’individus.
Le soleil commence à décliner et nous reprenons la direction de la côte avec un passager clandestin à bord.
Au fur et à mesure que nous nous approchons du port de Carry, les oiseaux se font plus nombreux : puffins, goélands et fous de Bassan vont et viennent. Parmi eux se glisse un grand labbe qui continue sa route vers l’Est.
Lundi 7 août. La mer est toujours aussi calme et lisse. Les bateaux de pêche sont de sortie au milieu des groupes de puffins cendrés et yelkouans. Certains passent à proximité du bateau dans la douce lumière matinale.
Mais, malgré les bonnes conditions d’observation, nous ne parvenons pas à tomber sur un groupe de tursiops. Nous croisons de temps un temps un aileron de poisson lune ou quelques dauphins bleu et blanc mais qui restent à distance du navire.
En fin d’après-midi, un goéland attire notre attention. Il s’agit d’un goéland brun.
A nouveau, un groupe de dauphins bleu et blanc fait son apparition. Cette fois-ci ils sont en pleine partie de pêche et effectuent de jolis sauts tandis que le soleil décline à l’horizon. Nous passerons notre nuit en mer.
La nuit est calme et seuls peu de navires passeront à proximité. Au petit matin, le vent se renforce. Pas de chance, cette dernière journée ne sera pas propice à l’observation. Mais nous aurons bien profité ! Nous reprenons la route de Bandol et croisons nos amis de Découverte du Vivant, l’occasion de faire des images de nos bateaux respectifs 😉
Merci à Pierre Giffon pour la photo !
Nous finissons par regagner le port de Bandol avec une seule phrase en tête, c’était trop bien !!