IconAfrique

Voyager en Afrique ? Destinations, itineraires, faune et flore … Consultez mes carnets de voyage.

Les zones humides de Palmarin, Sine Saloum

Mercredi 30 décembre 2015

Depuis notre arrivée au camp de la Palangrotte, il y a maintenant trois jours, nous avons droit tous les matins à un réveil musical. Œdicnèmes du Sénégal, Vanneaux éperonnés et cerise sur le gâteau le chant d’un Engoulevent à longue queue qui a trouvé dans l’arbre juste au dessus de notre case, un perchoir parfait. Que ce soit le matin ou le soir, il vient s’y poser, chante quelques minutes, se fait houspiller par un voisin qu’il se met à poursuivre. Nous prenons quelques minutes ce matin pour l’enregistrer alors que le village se réveille.

[su_audio url=”https://www.balades-naturalistes.fr//wp-content/uploads/2016/04/engoulevent-à-longue-queue_ndangane-29.12.15.wav” autoplay=”yes”]Bananier [/su_audio]

La balade en pirogue de la veille nous a fait découvrir le village de Djiffer et surtout son potentiel ornithologique. Les Sternes royales que nous avons observées à contre-jour ne nous ont pas laissés indifférents. Nous avons eu la chance d’en observer une sur les salins d’Hyères au mois de juin 2014 ce qui constituait seulement la deuxième mention française pour cette espèce. Nos observations furent alors lointaines et un peu frustrantes. Aujourd’hui, c’est nous qui avons fait le déplacement et nous sommes sur ses terres. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur cette espèce, d’observer son comportement, ses habitudes, les détails de son plumage … et si au passage on peut faire quelques photos, nous ne sommes pas contre !

Pour rejoindre Djiffer, il faut emprunter des pistes parfaitement carrossables, seule une petite portion goudronnée se trouve au nord de Ndangane, tout le reste ce n’est que plaisir de pourvoir rouler à l’allure que l’on souhaite afin de découvrir les paysages et les oiseaux. En traversant une belle forêt de majestueux Palmiers rôniers, nous prenons le temps d’écouter les chants des oiseaux. Ils sont bien actifs ce matin. Les Youyous du Sénégal et les Guêpiers de Perse sont les deux espèces que nous identifierons à l’oreille.

Palmiers, Sine Saloum
Palmiers, Sine Saloum
Palmiers, Sine Saloum
Palmiers, Sine Saloum

Lire la suite

blank

Dans les bolongs du delta du Sine Saloum.

Mardi 29 décembre

6h30, c’était un peu tôt, car le soleil n’est pas encore levé. Heureusement que nous avons réajusté à 7h30 pour notre rendez vous matinal.  Nous sommes à l’heure sur les bords du fleuve Sine Saloum alors que le village de Ndangane se réveille. Il faut patienter quelques minutes avant l’arrivée de notre piroguier ce que nous faisons en observant un couple de Souimanga à longue queue. Finalement ce n’est pas le gars avec qui nous avons négocié hier qui nous guidera mais son frère … (Nous avons beau ouvrir les yeux, nous ne voyons d’air de famille …) accompagné de son padawan, un jeune garçon d’environ treize ans. Bref, on paye le complément pour la journée (soit 55 euros en tout), ils se chargent d’aller chercher l’essence pour le moteur de la pirogue et vers 8 heures, nous sommes installés, prêts pour une superbe journée. Au programme, un long tour à travers les bolongs, ce dédale de chenaux ceinturant les nombreuses iles basses au milieu des 180 000 hectares du delta du Sine Saloum. De Ndangane, nous filerons vers la pointe de Djiffer située à l’embouchure du fleuve avant de remonter par l’intérieur du Delta en contournant l’ile de Mar lodge soit environ 10 heures de pirogue.

Ndangane, Sine Saloum
Ndangane, Sine Saloum

Lire la suite

blank

Route vers Ndangane et le Sine Saloum

Lundi 28 décembre 2015 (Après midi)

Ça en est finit de Kaolack, notre deuxième grande étape dans ce voyage au Sénégal. Le site a tenu ses promesses  nous avons passé d’excellents moments à observer cette concentration phénoménale de Faucons crécerellettes et davantage encore celle des Elanions nauclers. Nos prospections dans les paysages de brousse environnants se sont révélées propices à la découverte des espèces indigènes. Seul regret, nous n’avons pas réussi à trouver du temps pour rechercher une autre espèce de rapace paléarctique qui vient hiverner en Sénégal. Habitant les milieux ouverts tels les champs de céréales et les prairies, le Busard cendré quitte l’Europe dès le mois de juillet pour les adultes tandis que les jeunes de l’année s’observent jusqu’en septembre. Durant deux mois, ces jeunes adoptent un comportement erratique les entrainant parfois à plus de 1000 km de leur territoire de naissance. Il n’y a pas de direction définie, les oiseaux se déplaçant de site en site en fonction de la richesse en proie. Des oiseaux venant du sud remontent vers le nord et c’est ainsi qu’en plaine de Crau par exemple, durant le mois d’août, on observe des juvéniles en provenance des garrigues du Languedoc côtoyant des oiseaux venant de Vendée ou d’Allemagne. Il est admis que cette longue période pré-migratoire permet aux oiseaux de repérer et de juger de futurs sites potentiels de nidification.  Le Busard cendré migre sur un large front, capable parfois de parcourir d’une traite de longues distances. Un mâle néerlandais a volé depuis son territoire de reproduction jusqu’au nord de l’Espagne soit environ 1500 km et montré que l’espèce pouvait migrer de nuit. Au Sénégal, l’espèce a profité de l’action humaine où l’usage des feux de brousse a permis l’ouverture des milieux. Durant l’hiver, les Busards cendrés se rassemblent en dortoir de quelques individus, affectionnant les zones d’herbes hautes leur permettant de se dissimuler. Parfois, comme c’est le cas dans les environs de Kaolack, des rassemblements  plus importants sont constatés avec des effectifs atteignant le millier d’individus. Nous n’aurons réussi à voir qu’un seul oiseau en trois jours sur le secteur …

Lire la suite

blank

Sénégal, côté sud du Saloum

Dimanche 27 décembre 2015 (Après midi)

Pour cette deuxième journée sur Kaolack, après les observations matinales d’Elanions, nous partons prospecter la brousse au sud du Saloum en direction de la Gambie. Durant les premiers kilomètres, les paysages que nous traversons sont ceux des tannes où l’influence saline du Saloum se fait sentir. Les paysages sont alors ouverts, le taux de recouvrement du sol par la végétation est faible et les oiseaux peu présents. Dès que le milieu évolue vers des zones agricoles parsemées de prairies et de pâtures, les Elanions nauclers et les Faucons crécerellettes font leur apparition. Si nous avons eu du mal hier à trouver les zones de brousse exploitées par ces deux espèces, aujourd’hui, nous les trouvons assez facilement le long de la route. Très souvent c’est un premier individu que l’on repère en roulant ce qui nous incite à nous arrêter. Le balayage systématique des environs permet de détecter entre 2 et 4 individus supplémentaires à plus grande distance.

Sud du Sine Saloum, Sénégal
Sud du Sine Saloum, Sénégal

Lire la suite

blank

Un bout de brousse près de Kaolack

Samedi 26 décembre (après-midi)

Une fois la matinée passée à observer les Elanions nauclers et les Faucons crécerellettes quitter le dortoir, nous décidons de partir faire un tour en brousse à la recherche de leurs zones d’alimentation. Sur la carte, pas vraiment de route dans la zone que nous souhaitons prospecter. La route principale reliant Kaolack à Dakar est en pleine réfection. Les Bulldozers et les niveleuses sont en action tandis que sur la piste de délestage, les bus et les camions, roulant à vive allure, maintiennent en permanence un impressionnant nuage de poussière. Nous finissons par trouver un échappatoire avec une piste s’engageant vers le nord en direction du village de Dialo. Enfin nous sommes tranquilles et pouvons de nouveau nous servir de nos jumelles.

Baobabs près de kaolack
Baobabs près de kaolack

Lire la suite