Samedi 3 novembre
Suite du trip en cata sur le lagon sud. Nous avons passé une nuit bien calme au fond de la baie du Carénage. Le vent n’est pas tombé, mais cette fois-ci nous affronterons les vagues pour gagner l’îlot Mato. Nous hissons les voiles en prenant un ris en précaution. Nous aurons le vent travers, et il risque d’être fort. La mer est déjà formée dans la baie de Prony dominée au loin par les éoliennes anti-cycloniques.
Un dauphin fait une très brève apparition, par chance, j’avais l’appareil dans les mains, suivant les très nombreux puffins fouquets.
Car oui, nous avons droit à un véritable festival de puffin ! Puff-un Puff-deux … ils sont des centaines à filer le long des vagues, profitant des conditions météorologiques favorables à ces habiles voiliers. Les figer sur l’image est un véritable défit ! De plus, la lumière est assez dure en cette matinée bien entamée ! mais cela m’occupera bien tout le trajet, entre deux virements de bord !
Dans de telles conditions, je ne vois pas le temps passer, et déjà, la silhouette de Mato se dessine tandis que des groupes de noddis noirs se mêlent aux puffins.
Enfin !!! Nous enfilons le matériel de plonge et nous voilà arpentant un petit tombant abritant les poissons classiques, perroquets, loches … un petit pointe blanche, rien d’exceptionnel mais nous sommes “fins contents” d’être à l’eau !
Dans l’eau, le temps passe d’autant plus vite. De retour sur le bateau, nous prenons notre repas avant de faire route à nouveau vers la dernière escale : le phare Amédée, question de se rapprocher de Nouméa. Il nous faut toute une après-midi de navigation durant laquelle les puffins ne nous quitteront pas. La lumière se fait moins dure et devient plus propice aux images. Je ne quitterai plus l’appareil jusqu’au coucher du soleil qui sera vraiment grandiose, la silhouette du phare Amédée se découpant dans le ciel orangé.
Nous nous amarrons à l’une des bouée dans la baie de l’îlot Amédée. La nuit tombe et je devine les ombres des puffins éclairés par intermittence par le phare regagner la terre ferme.
Dimanche 4 novembre
Tandis que le soleil se lève, un groupe de sternes diamant accompagnées par quelques noddis noirs se livrent à une partie de pêche autour du bateau. La journée démarre avec une séance photo. On se sent assez loin des enjeux politiques du jour … Nouméa n’est pourtant qu’à quelques encablures !
Le passage d’un requin à pointe noire à proximité sonne le signal de la mise à l’eau ! En un clin d’œil me voilà prête et à l’eau, suivant quelques instant le squale majestueux. La pêche est interdite dans la zone et les poissons peu farouches. Perroquets et dawas passent à proximité sans prêter trop d’attention à notre présence. Mais ce sont surtout les tortues qui assurent le spectacle !
De poisson en poisson, nous finissons par gagner l’île, slalomant entre des méduses visiblement inoffensives … tandis que le reste de l’équipe nous rejoint avec l’annexe. Le Mary D est de sortie et les touristes affluent.
L’inconvénient est que le site perd un peu de son charme, mais l’avantage est que le phare est ouvert, ce que je n’avais pas pu faire la dernière fois. Les 300 Fr par personne payés, nous gravissons les escaliers qui s’enroulent tel un coquillage.
Depuis le sommet, la vue sur le lagon est magique, et par chance totalement dégagée ! On devine même les tortues par transparence ! Au loin se dessine dans des nuances de bleu la passe. A nouveau l’imagination s’évade et je rêve de tombant et grands requins. Faut vraiment que je teste la plongée !!
Nous retournons au bateau à nouveau à la nage au milieu des tortues.
Nous reprenons la mer et filons cette fois-ci en ligne droite jusqu’à Nouméa où nous arrivons en fin d’après-midi. La décision est prise, nous redescendons en brousse ce soir. Nous suivons avec intérêt le déroulement de la fin des élections sur la radio. Nous passons le col de la Pirogue sans soucis, dépassons la Tontouta, et filons vers le nord. Nous croisons des voitures bariolées, le plus souvent aux couleurs de Kanaky. Rien de surprenant, nous avons quitté Nouméa. Le trajet se fera finalement sans aucun problème tandis que les résultats sont annoncés commune par commune, plaçant les indépendantistes souvent en tête. Mais ce sont les résultats de Nouméa qui pèseront lourd dans la balance. Ce n’est qu’une fois arrivés à Koné que les résultats définitifs tombent : la Calédonie reste dans la France mais les scores sont plus serrés que prévus. Ce n’est que le lendemain que nous apprenons le déroulement d’affrontements violents à Saint-Louis au sud de Nouméa. La brousse quant à elle, reste pour l’instant calme. Bref, le cata dans le grand sud c’est comment ?? Ben c’est fin valable 🙂 à refaire avec plus d’îlots et de PMT 😉