Lundi 10 août
La nuit a été calme et silencieuse. Pas le moindre rugissement de lion, pas le moindre ricanement d’ hyènes ni glapissement de chacal n’est venu rompre le silence de cette belle nuit étoilée. Nous nous levons de bonne heure et encore une fois la fraicheur matinale se fait sentir pour ce dernier matin dans le camp d’Halali. Nous plions la tente et allons patienter devant la gate, juste le temps de se poster et déjà elle s’ouvre. C’est parti pour une nouvelle journée d’exploration. L’objectif du matin est de prendre les Gangas namaquas en photo à Chausaub, un point d’eau près de Suéda où les gangas passent relativement prés, avec en prime une belle lumière.
Le début de la piste qui y mène est à l’image de la nuit, calme. Les animaux sont peu actifs et même sur Rietfontein, site qui nous avait réservé que de belles surprises jusqu’à maintenant, les animaux se font discrets et la Rynchée peinte absente.
Nous arrivons à destination assez tôt, soit juste un peu avant que les premiers gangas ne se mettent à bouger. Comme nous avons un peu de temps, nous décidons de faire un petit tour avant d’aller nous poster. A quelques 300m, nous repérons une voiture arrêtée. C’est habituellement bon signe. Arrivés à sa hauteur, nous découvrons 4 lions allongés dans les herbes.
Deux femelles, probablement celles que nous avons observées rapidement il y a deux jours à moins de deux kilomètres d’ici, accompagnées par deux beaux mâles à l’imposante crinière. Nous laissons tomber l’idée d’aller observer les gangas et consacrons une partie de la matinée aux lions. Il est encore assez tôt et la lumière chaude. Une première femelle se redresse et rejoint la deuxième. On pense qu’elles vont se rendre au point d’eau mais non, elles hésitent à se mettre en marche, se retournant pour voir ce que font les mâles mais ceux-ci semblent apprécier le fait d’être tranquillement allongés. Les femelles s’allongent à leur tour.
Un mâle s’approche d’elles, il est bien accueilli et à droit à des frottements. Il s’éloigne de quelques mètres et s’allonge derrière un buisson après avoir pris de temps de scruter les environs. Nous ne le reverrons plus. Le deuxième mâle se contente quant à lui de relever la tête de temps à autre avant de s’endormir.
Devant un tel débordement d’activité, nous quittons les lieux, il est 9h10. Nous repassons devant Rietfontein où un Rhinocéros noir patiente à proximité de l’eau.
Retour au camp pour y faire de l’ornitho. Les camps sont en effet réputés pour être de petites oasis, attirant bon nombre d’espèces d’oiseaux. Certains ne pouvant être vus qu’à l’intérieur des camps ! Dès l’entrée, une petite troupe de Bagadais casqués s’activent. Volant d’arbres en arbres, ils ne restent que le temps nécessaire pour une inspection minutieuse. Blanche et noire, cette espèce est facilement reconnaissable, mais c’est surtout le plumage hirsute de la tête qui fait la spécificité de ce groupe d’oiseaux.
Plus discrets, fondus dans un groupe de petits passereaux, deux Camaroptères sautillent au pied d’un buisson pendant qu’autour gazouillent Bulbuls et autres Drongos. Alors que nous errons entre les bungalows du camp, un agent du parc s’approche et nous demande si nous sommes intéressés par observer le Cratérope à joues nues. Bien entendu ! c’est une des deux espèces que l’on recherche. Il nous accompagne sur une centaine de mètres et nous indique des broussailles sous un arbre où trois individus s’affairent. Il commence à faire chaud, les oiseaux restent au sol et à l’ombre. Farouches dès que l’on s’approche. Nous ne parviendrons pas à faire une photo correcte.
Deuxième cible : le Petit-duc de Grant. On demande au garde. « Pas de problème suivez moi ». Il nous emmène vers la réception et nous indique dans un petit arbre un Petit-duc mais ce n’est pas le Grant, juste un Africain. Dommage ! Habituellement dans les grands arbres au dessus du parking de la réception, il y a une Chouette effraie mais visiblement, elle a choisi un autre gite diurne pour aujourd’hui.
Nous ne sommes pas mécontents de notre prospection, une espèce sur les deux que l’on voulait voir, c’est déjà pas mal. Le garde ne s’éloigne pas de nous, visiblement, il faut lui donner quelque chose pour ses indications. Il aura droit à quelques dizaines de rands sud africains pour ses conseils. Nous terminons notre tour avec une nouvelle coche, un petit groupe d’Irrisors damaras passant en vol au dessus de nos têtes.
Pique-nique, sieste, café et nous voila de nouveau sur les pistes en direction de notre dernière étape dans le parc d’Etosha : Le camp de Namutoni. Sur les premiers kilomètres, la lumière est encore dure et les animaux s’abritent du soleil. Petit à petit, les herbivores sortent de leur torpeur, nous croisons la route de quelques éléphants, des Bubales, des Zèbres … Un groupe d’oiseaux en formation en V trace assez haut dans le ciel. Des pélicans ! Perdus en plein milieu de la Namibie, une cinquantaine d’oiseaux, des adultes et des jeunes reconnaissables à leur livrée marron semble chercher un point de chute en perdant de plus en plus d’altitude. Mais à cette saison, point de marais, d’étangs ou de lacs ici, uniquement de vastes étendues de poussières et de savanes arbustives, pas vraiment le milieu adapté pour ses hydravions. Contraints, ils reprennent la direction du sud. Il leur reste encore deux heures pour trouver un milieu favorable avant que le soleil ne se couche.
Au point d’eau de Kalkheuwel, deux Perroquets de Meyer déambulent au sol, s’approchent de l’eau, prennent quelques gorgées et se réfugient dans un arbre sec avant de disparaître dans la forêt à Mopane. Encore une nouvelle espèce.
Le temps s’égrène et le soleil décline.
Nous devons rejoindre le camp avant que la nuit ne tombe. Un petit groupe de Cratéropes bicolores dans un arbre mort, un Rhinocéros noirs dans une clairière, des Outardes kori le long de la piste dont une qui s’envolera à notre passage nous permettant de voir qu’en effet, c’est bien l’oiseau volant le plus lourd au monde, … bref, nous ne nous ennuyons pas.
Juste avant l’entrée du camp, une nouvelle espèce de mammifère pour le voyage. Cela tombe bien c’est la spécialité des environs du camp de Namutoni, Le dik dik de Damara. C’est mignon mais pas trop de temps à lui consacrer, ce sera pour demain !
Entrée dans le camp, formalités et nous prenons possession de notre emplacement avant de découvrir le point d’eau. Durant une heure, nous pourrons observer deux ou trois hyènes, quelques chacals et de belles ambiances avec les cris de ces espèces. Pendant la préparation du repas, une Genette et un Chacal feront un passage près de notre tente. Bonne nuit !