C’est sur les pistes de Camargue que je passerai cette fin 2017 et le début de 2018. La météo n’est pas vraiment optimale et les journées alternent entre épisodes pluvieux et vents violents. J’arriverai finalement à me glisser dans deux fenêtres transitoires. Vendredi 29 décembre, c’est sous un ciel déjà bien gris que nous arrivons sur la piste de Beauduc.
Nous descendons jusqu’à la mer, espérant que la baie serait assez calme pour observer, mais les résidus de houle, mémoire des journées venteuses précédentes, ne nous facilitent pas la tâche. Le léger vent frais et l’absence de soleil finissent par avoir rapidement raison de notre optimisme et nous faisons demi-tour. Au loin, les nuages s’assombrissent autour du Ventoux où il ne tardera pas à neiger à nouveau.
Les oiseaux sont assez peu nombreux ce matin le long des digues. Seuls quelques flamants, bécasseaux variables et minutes nous donnent l’occasion de faire un arrêt et de réaliser deux trois images, juste question d’illustrer l’article 😉 Merci à VZC pour la pose !
Un peu plus haut en remontant, c’est un groupe de chevaux camarguais qui nous incite à faire une nouvelle pause. Les animaux sont plutôt actifs, certains se nourrissent dans l’eau, d’autres courent en hennissant. Ambiance très sympa.
De retour sur la route, un rapide tour au mas des Charlots sera l’occasion d’observer un aigle botté forme claire, tandis que les cris des grues retentissent aux alentours. Nous nous sommes habitués à ces ambiances, alors qu’il y a moins de 10 ans, l’hivernage de ces oiseaux restait assez localisé et plus particulièrement en Camargue gardoise. Aujourd’hui on peut leur entendre leur “grou grou” qui porte jusqu’à 4 km et auquel elles doivent leur nom tout au long de la journée et un peu partout.
Direction le Vaccarès. Nous faisons plusieurs arrêts infructueux jusqu’à ce que nous arrivions en face du marais de Romieu. Comme l’année passée, un groupe de cygnes de Bewick est présent. Nous dénombrons 19 individus. En revanche, les fuligules sont bien moins nombreux et j’aurai beau les passer en revue, pas de milouinan.
Nous reprenons la route avec un arrêt au Mas d’Agon où s’alimentent des ibis falcinelles puis à Pointe Martine. La journée se termine sur la piste qui relie Méjeanne à Cacharel. Un groupe d’avocettes, des tadornes et des pluviers argentés sur le Vaccarès. Le soleil descend sur l’horizon et illumine le paysage.
Mais cela ne durera qu’un instant. Arrivés au bord de Conscanière, nous voilà replongés dans la pénombre, là encore les habituels : oies cendrées, nettes, fuligules, souchets … Pas d’aigle 🙁 mais une journée bien sympa.
Mardi 2 janvier. Je remets ça avec pratiquement le même parcours. Encore un peu de soleil au tout début de la matinée …
… mais qui disparaît bien vite !
Un plongeon arctique en vol dans la baie, mais les conditions d’observation en mer ne sont toujours pas optimales … Retour le long du Vaccarès où nous finissons par trouver un harle huppé qui doit se sentir bien seul et quelques goélands railleurs. Sur l’étang de Romieu, seuls deux cygnes de Bewick sont visibles. Un milan royal passe assez rapidement et à contre-jour dans un ciel blanc, juste le temps de faire une image “document”.
Retour sur la piste de Cacharel. Arrêt au niveau du mas de Bardouine. Une pie-grièche méridionale est perchée au sommet d’un buisson. C’est la seconde fois que je vois cette espèce dans la zone, ce qui est assez intéressant dans la mesure où elle n’est pas très fréquente en Camargue. Au loin perché sur un arbre, un faucon émerillon est à l’affût et, encore plus loin, un aigle commence à cercler, se laissant ensuite glisser, malheureusement dans la mauvaise direction. Obs lointaine, même trop pour noter quoique ce soit dans faune-PACA 😉 Près de Consécanière, les pluviers dorés se sont rassemblés, bien dissimulés au milieu de la sansouire. Collés les uns aux autres, il n’est pas facile de les compter ! j’en dénombre au moins 120 …
La journée se termine devant un chocolat chaud aux Saintes tandis que les grues forment des flèches dans le ciel désignant l’emplacement de leur dortoir.