Une nouvelle belle journée se lève sur le parc Kruger. Ce matin nous avons étudié la carte des observations de la veille et afin d’atteindre l’objectif du jour, à savoir le lion, nous avons décidé de consacrer nos efforts de recherche sur une route et une piste en particulier. Dans les savanes ouvertes, pas de lion ce matin, mais un groupe de girafes sous la douce lumière matinale nous donne l’occasion d’une première séance photo.

Girafes
Girafes

Une nouvelle piste nous emmène vers deux points d’eau où rhinocéros, impalas, cobes et zèbres viennent s’abreuver. Très belle obs du rhinocéros, qui lorsqu’il s’approche du point d’eau, a la priorité sur les autres herbivores. Ceux-ci lui cédant la place, de loin.

Rhinocéros blanc
Rhinocéros blanc

Le défilé des espèces se poursuit pour notre plus grand plaisir. Nous filons à l’abreuvoir suivant. Là, de nombreux impalas étanchent leur soif et leur reflet dans l’eau fournit d’excellentes opportunités photographiques. Après 30 minutes d’observation, nous prenons le chemin du retour vers Satara.

Impala
Impala

En route un rapace attire notre attention. Il se perche dans un arbre mort d’une manière originale, corps pendu, se tenant à la branche par les ailes ! Il ausculte les cavités de l’arbre à la recherche de proies. Après un petit temps d’hésitation, nous sommes d’accord sur un immature de gymnogène. Il fera ainsi toutes les branches avant de s’envoler et de recommencer son manège sur l’arbre suivant.

Gymnogène
Gymnogène

De l‘autre côté de la route, plusieurs espèces de vautours se posent dans la savane, tous au même endroit mais un peu trop loin et derrière des buissons pour voir ce qu’il s’y passe. De temps à autre, on aperçoit un bond d’un Vautour oricou ou des mouvements d’ailes d’un Vautour à tête blanche. Il y a peu de doute, il doit y avoir une carcasse. Il y a deux jours, des lions ont été observés dans le secteur et le fruit de leur chasse est à présent disponible pour les nécrophages aux yeux perçants.

Nous empruntons maintenant la piste S100 réputée être une des meilleures pour observer les prédateurs. Elle longe une rivière aux grands arbres qui fournissent un ombrage salvateur en ces heures chaudes lorsque l’on s’arrête sur un point de vue. Beaucoup d’herbivores finissent de se nourrir en cette fin de matinée, des zèbres, des cobes mais surtout des impalas. Malgré tous nos efforts, toujours pas de prédateurs. On se rend bien compte qu’ici, on n’est pas dans un zoo et que les animaux ont à disposition de très grands espaces. La probabilité de les croiser près de la route est donc faible…

Cobe à croissant
Cobes à croissant
Zèbre des plaines
Zèbres des plaines

Vers 12h15, alors que le thermomètre affiche 32°c, nous atteignons une aire de pique-nique à proximité de la frontière avec le Mozambique dans un paysage collinéen. Située en hauteur sur un versant, l’aire domine un joli paysage de savane ainsi qu’une gorge avec des falaises survolées par une trentaine de vautours. Ils prennent les thermiques, montent haut dans le ciel et se dispersent aux quatre vents. Pour eux, il n’y a pas de frontières …

Nous avions prévu de manger au snack de l’aire de pique-nique, comme sur les autres aires que nous avions pu faire jusqu’à maintenant, mais sur celle-ci, il n’y en a pas. Nous ne sommes pas sur un axe principal et la fréquentation par les touristes ici limitée, donc rien à manger… Ce sera donc un repas avec les moyens du bord. On cherche au fond du coffre et il reste une boite d’œufs. Nous nous contenterons d’une omelette. Cet arrêt méridien est l’occasion de discuter avec des sud-africains. L’un d’eux nous indique avoir observé une lionne il y a 10 min à moins de 200 m de là. Petit tour rapide, on ne sait jamais sur un malentendu, elle pourrait être encore au même endroit mais pas de chance. Retour sur l’aire de pique-nique où en scrutant le sol entre les tables, on découvre une empreinte de lionne datant de la nuit dernière … La zone n’est pas grillagée et l’on comprend mieux l’autorisation de sortir ici mais « at your own risk ». Un petit point de vue ombragé a été aménagé au-dessus du méandre de la rivière qui s’écoule en contrebas. Malgré les heures chaudes, on peut observer, du koudou, des babouins, un petit crocodile et un martin chasseur géant. Nous y croisons aussi deux français et une anglaise qui suivent des études en Afrique du sud pour devenir ranger. Un beau projet professionnel !

Nous sommes à nouveau prêts pour repartir à la recherche des lions. Quelques éléphants, une girafe puis le long de la S100, nous scrutons à nouveau toutes les souches, tous les buissons de la piste jusqu’au coucher du soleil mais malgré tous nos efforts, nous ne serons pas récompensés.

Mangouste rouge
Mangouste rouge
Satara
Satara

Il nous reste une chance pour aujourd’hui avec le night drive que nous avons réservée. Retour au camping et alors que l’on prépare la popote du soir, deux gamins, chacun une lampe à la main éclairent les moindres recoins. Nous les interrogeons. Ils sont à la recherche du Chat sauvage africain qui baladait ici il y a 5 minutes entre les tentes des campeurs. Après quelques minutes de recherche, nous le retrouvons devant une tente, assis sur ses fesses en train d’attendre les restes d’un repas. C’est un gros chat assez haut sur pattes, au pelage court et aux teintes grises et rousses, avec de magnifiques yeux verts et l’arrière des oreilles oranges. Comme hier pour le Ratel, superbe observation à quelques mètres de ce beau matou. Quant au ratel, il est encore là ce soir, il fera une rapide apparition dans le taillis juste derrière notre tente pendant que nous dégustons notre plat de pâtes. Décidément, ce camp de Satara réserve bien des surprises ! Et ce n’est pas fini. Alors que nous nous rendons devant la réception pour embarquer dans le camion pour le night drive, des bruits dans les branches en haut des arbres nous intriguent. Un petit coup de phares et 2 paires d’yeux se mettent à briller. Dans le fouillis des branches, deux Galagos semblent indifférents à l’activité des humains au sol et continuent de se nourrir de fleurs.

Chat sauvage africain
Chat sauvage africain
Chat sauvage africain
Chat sauvage africain

Le convoi du night drive s’élance, il y a ce soir deux camions soit environ 40 personnes qui participent. Depuis notre camion, 5 faisceaux de lampes balaient la savane et le début est prometteur : un beau troupeau de buffles juste à la sortie du camp, 2 Chats sauvages, 3 Chacals à chabraque, 1 Grand-duc de Verreaux ainsi que des éléphants. Tout ça durant la première heure ! Brusquement la température tombe et les obs se font plus rares, le milieu est pourtant propice. Retour au camp après deux heures de sortie, fourbus et il ne faut pas longtemps pour que l’on s’endorme une fois dans les duvets. La journée a été longue mais une fois encore ponctuée de bien belles rencontres.

Chat sauvage africain
Chat sauvage africain
Grand-duc de Verreaux
Grand-duc de Verreaux

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