Etant logés une partie de notre séjour chez nos amis à Tamarin, nous avons eu la chance de découvrir avec eux le sud de l’île Maurice. La route côtière permet de traverser de nombreux écosystèmes : du lagon à la montagne en passant par les mangroves et les falaises découpées de Souillac rappelant le Finistère. Embarquez avec nous à la découverte de cet itinéraire !
La plage de Tamarin, vaut par elle-même le détour. Au pied de jolies montagnes, l’estuaire forme une baie où l’eau est plus profonde que sur les plages protégées par la barrière. C’est également la raison qui explique la présence des Dauphins à long bec qui, chaque matin, viennent s’y abriter. On peut même les voir depuis la plage !
Nous empruntons la petite route longeant la mer vers le sud qui traverse de nombreux villages. Les roulottes se succèdent et vendent les petits déj locaux : le roti. Et oui ! tout Mauricien qui se respecte mange au moins un roti le matin ! Les rotis sont en fait des morceaux de poulets roulés avec des légumes et une sauce relevée dans des galettes. Peu après Tamarin, nous arrivons à Rivière noire et Case noyale. L’ornithologue a tout intérêt à faire un stop ici. Cette zone de mangrove peut en effet s’avérer très intéressante, en particulier durant l’hiver paléarctique, quand nos oiseaux gagnent des contrées plus chaudes. On peut alors observer les espèces de l’Est comme le Gravelot de Leschenaut et même, plus occasionnellement le Drome ardéole. Malheureusement, en ce mois d’août, nous ne contacterons que des Courlis corlieux et des Hérons striés.
En continuant la route, on arrive à l’incontournable montagne du Morne, emblème de l’île Maurice. Cette montagne basaltique de 555 mètres a été classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO le 6 juillet 2008 sous le nom de “Paysage culturel du Morne”. Le Morne est en effet un sanctuaire pour les esclaves marrons, le marronnage désignant la fuite des esclaves hors de la propriété de leur maître. Ils se réfugiaient alors sur la montagne où ils utilisaient les grottes et la végétation comme abri. Selon une légende, les esclaves marrons auraient pratiqué, une fois acculé, un suicide collectif mais des études menées par l’université de Maurice en 2003 n’ont pu avérer ces faits.
La montagne du Morne, entourée de propriétés privées, a longtemps été fermée au public. Pour y accéder, les plus aventuriers devaient escalader les clôtures, goûtant alors le plaisir de gravir seul ces escarpements rocheux accueillant la nidification des Phaétons à bec jaune. Mais depuis 2016 un sentier a été ouvert au public. Adieu l’escapade paisible ! Mais les Mauriciens ont ainsi acquis le droit de découvrir leur propre patrimoine, et ils sont très nombreux à profiter du site. Malheureusement pour nous (il faut avouer qu’on a été un peu “chat noir” pour la météo à Maurice) à chaque fois que nous avons voulu faire cette rando, le ciel s’est couvert et le sommet du Morne s’est retrouvé dans les nuages. Nous avons cependant fini par y aller sous une pluie fine qui nous a contraints à arrêter avant d’arriver au sommet. Le vue sur le lagon est superbe, enfin elle doit l’être encore plus sous le soleil ! Cette balade est surtout sympa pour le cadre et ne présente pas de grand intérêt pour le naturaliste. Les espèces invasives sont nombreuses, y compris la mangouste. Le seul endémique que nous y avons contacté est le pik-pik, c’est-à-dire le Zostérops de Maurice.
Un petit crochet dans les terres nous mène à une cascade au milieu d’orgues basaltiques. Certes, elle n’est pas aussi impressionnante que les cascades islandaises, mais le cadre est sympa. Les locaux sont nombreux à s’y rendre pour s’y baigner, et les plus téméraires sautent depuis les rochers. Quant à nous, nous nous sommes contentés de regarder et d’observer les oiseaux autour (on a même vu un Bulbul de Maurice) et n’avons pas osé nous mettre à l’eau …
Retour sur la côte sud. Ici les rochers prennent le pas sur les plages de sable fin. Un premier arrêt sur l’îlot Sancho. La baignade ici est fort déconseillée et les courants violents.
Nous finissons par arriver à la Roche qui pleure, point terminal de notre itinéraire. Ce site est également très touristique. Il vaut mieux arriver tôt, ou tard, pour espérer trouver une place. Vous avez tout sur place pour manger : mines bouillies ou fries ou encore des boulettes, les spécialités locales importées. Cet endroit doit son nom aux vagues qui viennent se fracasser contre les rochers et qui, dégoulinant le long de la paroi, évoque les larmes coulant sur le visage. Il est possible de faire une petite balade sur les rochers, mais c’est surtout un bon site pour le seawatch : ici il n’y a pas de lagon donc la vue donne directement sur la mer et cette côte est très souvent battue par les vents. Nous avons tenté deux soirées ici qui se sont avérées pas trop mauvaises. Les oiseaux passent assez loin cependant, et il vaut mieux avoir une longue-vue. Les plus nombreux à passer sont les Puffins du Pacifique, suivent les noddis, les Sternes fuligineuses et enfin les Fous masqués. D’ici il est aussi possible d’observer des cétacés. Malgré une mer agitée, nous avons réussi à repérer un groupe de Dauphins à long bec mais également une tortue. Un spot que les ornithos ne devront donc pas rater !
Nom français | English name | Scientific name | la Roche qu pleure |
Puffin du Pacifique | Wedge-tailed Shearwater | Puffinus pacificus | 120 le 02/08 ; 346 le 18/08 |
Fou masqué | Masked Booby | Sula dactylatra | 1 |
Noddi brun | Brown Noddy | Anous stolidus | 6 +X noddis non identifiés |
Sterne fuligineuse | Sooty Tern | Onychoprion fuscatus | 15 le 02/08 ; 60 le 18/08 |
Alors que le soleil décline, retour à Tamarin pour admirer le coucher de soleil. On aura rarement fait autant de photos “clichés” !
1 Comment
séjour maurice tout compris
Bienvenue. Je voulais vous féliciter pour la valeur de votre éditorial. En effet, partir aux Iles Maurice est une expérience de vie à ne pas rater. Jouir l’épanouissement et la beauté de cette destination et cet endroit paradisiaque est le meilleur moyen pour fuir le stress de la vie quotidienne.