Avec ses 2709m d’altitude le pic de Bure est le troisième plus haut sommet du Dévoluy derrière l’Obiou (2789m) et le Grand Ferrand (2758m). Le site accueille un observatoire astronomique tristement connu suite à l’accident du téléphérique permettant d’y accéder le 1er juillet 1999. Les conditions climatiques qui règnent sur le plateau sont rudes : le vent y souffle parfois à plus de 130 km/h et la température atteint régulièrement les -20°C en hiver. 5 grandes combes permettent de parvenir au plateau constitué de lauzes silicieuses du Maestrichtien et de lauzes argileuses du Campanien surmontant différentes couches calcaires. Pour le naturaliste, une randonnée sur les pentes de ce massif s’étalonnant depuis 1280 m est d’un grand intérêt : elle permet de traverser un grand nombre de biotopes depuis les forêts mixtes jusqu’aux éboulis et falaises calcaires en passant par des pelouses alpines.
Au printemps, alors que la neige des sommets n’a pas encore fondue, vous pourrez entendre dans les forêts au pied du massif le roucoulement des tétras et, le soir venu, le chant des chouettes de montagne. Vient ensuite la saison des fleurs et des papillons. Sur le plateau, vous pourrez admirer la floraison des joubardes et observer Lagopèdes, Accenteurs et Niverolles, tous alpins. A la fin de l’été, vous aurez peut-être la chance de croiser un Pluvier guignard en halte migratoire dans ce paysage désertique qui ne va pas sans rappeler celui de la toundra.
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[su_note note_color=”#d1d4ee” radius=”9″]Espèces remarquables
[wc_fa icon=”check” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Tétras lyre
[wc_fa icon=”check” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Chevêchette d’Europe
[wc_fa icon=”check” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Chouette de Tengmalm
[wc_fa icon=”check” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Pic noir
[wc_fa icon=”check” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Lagopède alpin
[wc_fa icon=”check” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Aigle royal
[wc_fa icon=”check” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Otiorhynchus bigoti (Charançon endémique de Bure)
[wc_fa icon=”check” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Apollon
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[/wc_column][wc_column size=”two-third” position=”last”]
[wc_fa icon=”map-marker” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Localisation
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La fiche ZNIEFF mentionne la présence de 25 espèces végétales déterminantes dont 9 protégées au niveau national. Du point de vue de la faune, 11 espèces patrimoniales ont été recensées. A l’image d’une île, le plateau de Bure accueille même des espèces endémiques comme un charançon, le Otiorhynchus bigoti.
8 et 9 octobre 2016 : nous profitons d’un beau week-end d’octobre pour explorer le massif. L’avantage en cette période, c’est que la fréquentation est bien moindre. Les inconvénients : plus de fleurs, plus de papillons et les oiseaux ne chantent plus. A refaire au printemps donc !
L’ascension du Pic de Bure depuis Superdevoluy : Samedi, au petit matin, le ciel est assez dégagé. Tandis que le soleil éclaire les hautes falaises du pic, nous décidons de partir pour son ascension.
Plusieurs itinéraires sont possibles. Nous choisissons de passer par la face nord depuis la station de ski de Superdevoluy par le GR94B. A refaire, nous prendrions un autre itinéraire, en partant des Sauvas côté sud ou par la Combe de Ratin (n’ayant pas testé ces itinéraires, nous n’en connaissons pas la difficulté, mais ça grimpe !). Le chemin depuis Superdevoluy est assez facile d’accès et assez bien balisé. Un seul passage un peu escarpé pour accéder au plateau. Mais les paysages sont défigurés par les infrastructures de la station : remontes-pentes, retenues pour la neige artificielle …
- Temps : 7h
- Dénivelé : 1234m
Autour de la station, Venturons montagnards et Linottes mélodieuses forment d’importants groupes s’alimentant dans les prairies au pied des remontes-pentes. Un Rouge-queue noir chante depuis la rambarde d’un des innombrables balcons désertés par les touristes. La large piste grimpe en longeant les télésièges avant de rentrer brièvement dans la forêt où l’on croise de temps à autre le sentier balisé pour les VTT. Grives draines, Mésanges noires et boréales crient tour à tour. Les nombreux becs-croisés passent en vol. Quelques uns se posent en évidence au sommet des arbres, ce qui donne l’occasion de sortir l’objectif pour la première fois de la matinée. Deux chevreuils aboient. Nous finissons par en repérer un, dissimulé derrière un buisson. Se sentant observée, cette femelle détale suivie de près par un mâle.
Après seulement 1,5 km, nous sortons du petit bois et continuons à monter dans des zones de pâturage. Les marmottes se sont à présent toutes tues et ont entamé leur long sommeil hivernal. Les alpages semblent bien vides sans elles ! Seule la silhouette d’un renard se détache sur une bute.
Les craves et les chocards quant à eux, loin d’être discrets nous accompagneront tout au long de la journée.
Nous finissons par arriver au niveau des retenues pour la neige artificielle. Un paysage défiguré et désolant qui malheureusement se développe dans les autres stations de la région. Navrant.
Au fur et à mesure que nous gagnons de l’altitude, le haut massif des Ecrins et celui du Dévoluy se dessinent plus nettement. Mais, hormis quelques groupes de Pipits farlouses et de Linottes mélodieuses, l’ambiance est très calme et la vie comme endormie.
Il nous faut attendre d’atteindre les pierriers sous le plateau pour rencontrer les premiers chamois. Nous apercevons tout d’abord un mâle solitaire, nous surplombant et sifflant à notre passage. Il se fond à merveille dans ce paysage chaotique.
En contre-bas, c’est une femelle et son jeune qui broutent paisiblement. Cette partie de la montagne ne doit pas être souvent exposée au soleil comme en témoignent ces stalactites. Un petit vent froid nous saisit et nous renfilons une couche !
Les derniers mètres avant d’arriver au plateau sont un peu plus aériens mais une corde et le balisage vous aident à longer les corniches et à grimper au milieu des blocs rocheux. Nous voilà donc sur ce fameux plateau, avec au milieu, l’observatoire.
Il est déjà midi passé et nous commençons par manger un bout avant de faire un tour sur le plateau en espérant observer les espèces phares du site comme la niverolle et le lagopède. Malheureusement tout est très calme et nous ne trouverons qu’une plume de ce-dernier. Seuls deux Vautours moines dessinent de larges orbes au-dessus de nous avant de se laisser glisser vers le nord.
C’est parti pour presque 2 heures de descente. Il Faut cependant attendre d’être arrivés dans le petit bois au-dessus de la station pour observer des oiseaux : Mésanges noires et boréales, Grives draines, rougegorges et Becs-croisés s’activent. un jeune bec-croisé quémande même de la nourriture à un mâle qui ne semble pas disposé à le nourrir.
Le lendemain matin, les nuages ont envahi le ciel et le sommet n’est même plus visible. Nous nous contenterons d’une petite balade dans les bois.
Les oiseaux sont très actifs : mésanges noires, boréales et nonnettes, Bruants jaunes, se perchent dans les églantiers en bordure du chemin tandis que, dissimulés dans les arbres, les bouvreuils font entendre leurs cris plaintifs. Au loin, un Tétras lyre, perché sur la cime d’un arbre roucoule. Le cri d’un Pic noir retentit. Un véritable concert ! Un autre chant capte notre attention : celui de la Chevêchette d’Europe. Il nous faudra du temps pour repérer au milieu des branches cette minuscule chouette de montagne ! Mais elle est bien là, blottie contre le tronc ! Malheureusement la lumière n’est pas au RDV mais nous ne boudons pas notre plaisir. Ce n’est pas tous les jours que l’on a la chance de croiser ces oiseaux !
[wc_fa icon=”photo” margin_left=”” margin_right=””][/wc_fa] Photothèque
3 Commentaires
Lucas
Ah ces photos ! 🙂 Celle de la Chevêchette est géniale !
Juste quelques petites corrections : la Chevêchette d’Europe est mentionnée deux fois dans les espèces remarquables et je crois que l’Apollon est mal écrit ;-). Y a une pitite faute de frappe dans le dernier paragraphe aussi…
Seb & Sophie
Merci Lucas pour cette lecture attentive ! on a corrigé !
Lucas
De rien ! 🙂