Mardi 11 juillet.
Nous arrivons en fin de journée dans le parc national de la vallée de la Biebrza. Avec ses 59 223 ha, il est le plus grand des parcs nationaux polonais et présente un enjeu majeur dans la préservation des espèces des zones humides. Ce sont en effet les prairies humides et les tourbières qui longent toute la vallée qui ont fait la réputation de ce site exceptionnel qui abrite des espèces emblématiques comme le phragmite aquatique, la loutre ou encore le castor auquel la rivière doit d’ailleurs son nom. Ces enjeux de conservation ont justifié le classement en zone natura 2000, la désignation de la vallée comme site d’importance vitale pour les oiseaux par birdLife et la labellisation Ramsar. Partons donc à la découverte de ce site exceptionnel !
Nous nous installons au petit camping d’Osowiek. Il offre des commodités assez rudimentaires mais il est bien placé pour rayonner dans le parc national. Comptez 34 zloty la nuit (soit 8€) et 8 zloty supplémentaires pour une douche à laquelle vous n’avez accès qu’en présence du gardien.
Après avoir installé la tente, direction la petite ville de Goniadz avec un arrêt à l’observatoire au bord de la route. L’ambiance est encore assez calme et les oiseaux peu actifs. Seul un chevreuil se faufile au milieu de la végétation. Nous gagnons la piste au départ de Dolistowo permettant de relier Jasionowo sous un ciel très chargé !
Ici nous attendent des ambiances géniales. Dans un concert de sonneurs à ventre de feu, des centaines de limicoles s’affairent dans les marais au bord de la route. Les conditions de lumière ne sont pas top mais la proximité et la qualité des obs vraiment superbes. Les groupes de combattants variés se succèdent et se mêlent aux chevaliers sylvains et vanneaux huppés.
Nous scrutons les groupes de bergeronnettes printanières. Bingo, parmi elles s’est glissée une citrine. Cette espèce niche sur le site, mais la saison de repro est à présent terminée et le plumage pas toujours facile à repérer si on n’y prend pas garde !
La pluie finit par tomber ainsi que la nuit et nous retournons au bercail.
[su_spoiler title=”Quelques oiseaux observés le long de la iste entre Dolistowo et Jasionowo” style=”fancy”]
Guifette noire | Chlidonias niger | 15 |
Grande Aigrette | Casmerodius albus | 15 |
Chevalier sylvain | Tringa glareola | 80 |
Combattant varié | Philomachus pugnax | 250 |
Grue cendrée | Grus grus | 4 |
Busard des roseaux | Circus aeruginosus | 1 |
Bruant des roseaux | Emberiza schoeniclus | 1 |
Phragmite des joncs | Acrocephalus schoenobaenus | 2 |
Chevalier sylvain | Tringa glareola | 30 |
Combattant varié | Philomachus pugnax | 70 |
Chevalier culblanc | Tringa ochropus | 1 |
Chevalier sylvain | Tringa glareola | 12 |
Bergeronnette citrine | Motacilla citreola | 1 |
Coucou gris | Cuculus canorus | 1 |
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Jeudi 13 juillet. Au petit matin nous retournons sur la piste. Malheureusement les conditions ne sont pas plus favorables que la première fois et c’est sous la pluie que nous entamons le chemin. Nous n’irons d’ailleurs pas bien loin de peur de rester bloqués par les eaux.
Les combattants sont moins nombreux que la première fois et plus lointains. En revanche, nous avons droit à un joli groupe de près de 400 sylvains ! Au loin, quelques grues cendrées s’alimentent dans les prairies inondées.
Elles sont imitées par deux cigognes qui, bien plus proches, se prêtent à une petite série de photos.
Un phragmite des joncs brave les conditions pour pousser son chant au sommet d’un roseau auquel il s’accroche fermement. Il est bien l’un des seuls oiseaux à chanter ce matin !
Un bruant jaune a quant a lui choisi la technique de la patience. Perché à l’abri dans le feuillage, il attend que les conditions deviennent plus clémentes. Mais la pluie se renforce et nous contraint à faire demi-tour.