10 mai 2014

Un rituel ! Comme chaque année au mois de mai, une visite du plateau de Valensole s’impose. Cette année, nous avons essayé d’avancer les dates afin d’être présents aux meilleurs moments pour les chants des migrateurs tout juste arrivés. Les années précédentes, en effet, nous avions été un peu déçus de n’entendre que de rares de chanteurs de Bruants ortolans, Hypolaïs polyglottes ou Pipits rousselines…réputés bien présents sur le plateau.

valensole
Dès les premières lueurs du jour nous sommes sur site. Au hasard de la première piste partant sur la gauche nous nous enfonçons dans les champs. Le chemin n’est pas très long et très vite nous arrivons en bordure du plateau avec vue sur la plaine de la Durance et les sommets de la montagne de Lure et du Ventoux. Les Alouettes des champs chantent déjà à tue-tête  avec pas moins de 5 chanteurs. Quelques Rossignols philomèles s’époumonent au coeur des buissons et une discrète Huppe se fait entendre. Elle n’est pas la seule à être discrète en ce début de journée. Lègèrement en contre-bas dans le champs, un mâle de chevreuil nous fixe quelques secondes avant de disparaitre derrière une haie.

chevreuil

Un petit tour de jumelles sur l’horizon et c’est un Vautour percnoptère qui apparait posé au sommet d’un arbre mort. Un superbe adulte qui a certainement trouvé là un bon reposoir nocturne. L’espèce niche dans les gorges du Verdon voisine mais c’est la première fois que nous le voyons sur le plateau.

A l’ouest du village de Valensole, nous empruntons une autre piste agricole. De nombreux pipits rousselines se font entendre soit en vol soit perchés sur les lavandes. L’espèce est difficilement manquable !

Pipit rousseline
Pipit rousseline

Un cri d’Oedicnème criard et, plus original, un cri de Hibou petit-duc viennent se mélanger aux chants du Loriot et de ces deux mâles de Fauvettes à lunettes qui défendent fièrement leur territoire à quelques mètres d’intervalle. Cette petite fauvette recherche les champs de lavandes matures pour y construire son nid. Quelques centaines de mètres plus loin, c’est une femelle d’Outarde canepetière qui nous survole et poursuit sa route à la recherche d’un mâle ou d’une friche favorable. L’espèce est bien localisée sur le plateau qui accueille une petite population nicheuse. Mais le principal plaisir de cette matinée vient des Bruants ortolans avec 16 chanteurs contactés. Il n’est pas un arrêt sans entendre le doux chant légèrement mélancolique de ce petit migrateur. Depuis le sommet d’un grand arbre ou depuis les tiges sommitales d’une lavande, il lance régulièrement sa strophe pour attirer une demoiselle. Celles ci sont bien plus difficiles à voir et nous n’en verrons pas.

Bruant ortolan
Bruant ortolan

Au milieu des oiseaux locaux quelques migrateurs sont présents. Dans les bordures de champs labourées, ce sont des Traquets motteux, une espèce qui préfère les pelouses sommitales  mais qui s’arrête ici pour refaire le plein avant de poursuivre la migration. Si certains s’arrêteront dans les pré-Alpes juste au nord de Valensole, d’autres vont filer jusque dans les terres scandinaves. Dans les friches voisines, ce sont des Tariers des près qui depuis les tiges sèches scrutent le sol à la recherche d’insectes. Dans le ciel, sans que parfois nous puissions les voir, quelques groupes de Guêpiers d’Europe se font entendre. Eux aussi poursuivent leur migration.

En bordure de chemins, lorsque les fourrés deviennent plus denses ce sont les Hypolais polyglottes qui prennent le relai. Le plumage vert-jaune les dissimile dans le frais feuillages et c’est à leur voix mélodieuse qu’on s’aperçoit de leur présence.

Hypolaïs polyglotte
Hypolaïs polyglotte

Le soleil est haut dans le ciel maintenant. Un voile nuageux le masque et un petit vent rafraichit légèrement l’atmosphère. C’est l’heure pour les rapaces. Vautours fauves et moine, milans noirs, Bondrées apivores, Aigle royal, Busard des roseaux, Circaète Jean-le-Blanc, Épervier, Faucons crécerelles et hobereaux tournoient dans le ciel. Seul manque le Busard cendré. Le couple repéré l’an dernier n’est pas sur site, peut être encore un peu tôt pour lui. Le dernier rapace de la journée sera un mâle immature de Faucon kobez en chasse au dessus d’un grand champ.

Les dernières lueurs du jour seront consacrées à l’observation et la photo d’un couple de Fauvette à lunettes.

Fauvette à lunettes
Fauvette à lunettes

Leave a comment