Lundi 27 juillet
Lever à 6h10. Le soleil, encore derrière l’horizon, illumine déjà le ciel depuis plus d’une heure. D’abord une lumière orange foncée puis une teinte de plus en plus pâle avant qu’il n’apparaisse enfin. Pas un oiseau ne chante autour de nous. Nous prenons donc la piste. Dans les maigres arbres longeant le lit d’une rivière asséchée, deux Autours chanteurs finissent leur nuit.
Quelques km plus loin, c’est une outarde de Rüppell qui nous fait stopper notre avancée. Posée à contre-jour, elle se laisse bien observer avant que nous découvrions qu’il y a deux autres individus dans les herbes justes à côté. Un joli spectacle que nous savourons. Sur la colline voisine, deux autres Outardes de Rüppell attendent aussi que l’atmosphère se réchauffe avant de s’activer. Ce n’est pas le cas de ces deux Raphicères champêtres pour qui la période d’activité touche à sa fin. Ils gambadent mais à la recherche d’un abri pour la journée.
Le ganga Namaqua : un camouflage parfait !
Sur le bas côté de la piste, trois galets se déplacent sur de courtes pattes. Ce sont des Gangas de Namaqua, un mâle et deux femelles. Peu farouches, ils se nourrissent en picorant le sol. Nous passons un long moment à les observer et à les photographier. Vers 8 heures, d’autres gangas namaquas, reconnaissables à leurs cris, commencent à passer en vol. Il est l’heure pour eux de se rendre au point d’eau et ils le font en groupes pouvant atteindre une dizaine d’individus. Au total, nous en dénombrerons 50.
Des passereaux multicolores
Chaque arrêt le long de la piste amène son lot de surprises. Il y a beaucoup de petits passereaux et à chaque fois, on ajoute de nouvelles espèces. Une très belle diversité en ces milieux pré-désertiques. Cordonbleus grenadins, Amadines à tête rouge, Républicains, Mésanges cendrés, Parisomes grignettes, Traquets familiers, Monticoles à doigts courts, Pipits à long bec, Grands moineaux, Sporopipes squameux … la liste est longue.
Au hasard des pistes
Nous arrivons à une intersection. Deux choix s’offrent à nous, nous choisissons de quitter la plaine et optons pour les collines. La piste commence à devenir sinueuse et les reliefs plus escarpés. Dans un petit canyon où le vent souffle, une éolienne actionne une pompe et fait jaillir l’eau du sous-sol. Si l’eau est tirée pour abreuver le bétail, elle est aussi utile aux oiseaux dans ces milieux très secs. Des Bulbuls et des petits passereaux principalement.
L’Aigle de Verreaux
Nous avons bien fait de faire un petit arrêt ici. Sur la barre rocheuse dominant le canyon, un couple d’Aigle de Verreaux s’abrite du soleil. Ils finissent par prendre leur envol, déployant leurs immenses ailes noires et blanches avant de passer derrière une crête. Encore une obs magnifique…
Nous trouvons un petit endroit tranquille pour pique-niquer, juste au dessus du lit d’une rivière à sec. Peu d’oiseaux. Seuls des Traquets montagnards, perchés sur des piquets, surveillent les rares véhicules qui s’aventurent sur ces pistes perdues. Les kilomètres s’enchainent et les paysages sont simplement grandioses.
Sur les pistes désertes
La silhouette d’un Koudou se détache sur le haut d’une falaise. Un beau mâle nous observe, confiant dans sa capacité à se fondre dans ces milieux pauvres en végétation. Il y a donc bien de grands herbivores sauvages dans ces paysages du Namib.
Un discret Souimanga fuligineux se faufile au milieu des rochers à la recherche de discrètes fleurs violettes.
Sur les poteaux le long de la piste, les républicains ont installé leur nid parfois récupéré par les Amadines à tête rouge.
Petit oasis
Au milieu de la piste, une flaque nous barre le passage. C’est la première eau naturelle que nous croisons depuis hier. De cette résurgence, nait une rivière qui à cette époque de l’année n’est qu’un ruisseau. Nous parvenons à contourner la flaque sans nous enliser et entamons la descente le long du ruisseau.
Une ombrette s’envole sur quelques mètres à notre passage et se repose dans les rares herbes vertes. La cadre est superbe.
Fin d’après-midi
Au pied de la descente, alors que la piste coupe le lit de la rivière à présent à sec, une silhouette attire notre attention. Le long du versant rocheux, un oiseau vient de se poser mais nous ne parvenons pas à le retrouver. Coup d’œil aux jumelles. C’est un gros rapace que nous avons du mal à identifier dans un premier temps. Il semble avoir des difficultés à voler et se déplace de rocher en rocher en effectuant des bonds. Il passe enfin à la lumière et l’on reconnait un immature d’Aigle de Verreaux. Deuxième obs de la journée !
On l’observe un long moment puis il décide de s’envoler. Il passe près de nous tout en longeant le coteau, profite des courants thermiques pour s’élever, rase la ligne de crêtes puis disparait derrière. Encore une belle observation ! Il est à peine 15 heures, le soleil décline déjà et la lumière devient belle.
Nous accélérons le rythme car il nous reste encore des kilomètres avant d’atteindre le camp pour ce soir.
La piste nous entraine vers une plaine herbeuse où évolue une trentaine de Springboks. Des acacias parsèment ce paysage et l’on s’imagine un guépard foulant ses herbes … Nous aurons beau chercher, pas le moindre gros chat moucheté !
En direction du Naukluft
Nous finissons enfin par arriver au bout de cette piste que nous aurons mis la journée à parcourir et atterrissons … sur une nouvelle piste. Cap au sud. Nous croisons une voiture, seulement la deuxième de la journée, un gars en manque d’eau qui erre au milieu de nulle part et une cigogne noire survolant les formations rocheuses du Naukluft.
En cette fin de journée, la lumière embrase les falaises rougeoyantes et nous sommes contraints de multiplier les arrêts pour garder une trace de ces ambiances et de ces lumières.
Arrivée au camp
Le soleil passe derrière l’horizon quand nous atteignons l’entrée du camp du Naukluft. Mais nous ne sommes pas encore arrivés, il reste une piste de 10 km qui s’enfonce dans ces montagnes pour atteindre le camp. La piste se révèle parfois traitre avec des cailloux, nous devons faire attention. En ralentissant dans une portion abimée, nous tombons sur un petit troupeau de Zèbres de Hartmann constitué d’adultes et de jeunes. Immobiles, à moins de 30m de la voiture, ils nous regardent. Il n’y a plus de lumière mais nous parvenons à immortaliser un adulte. Il fait nuit quand nous atteignons le camp. Ce soir, nous dormirons dans la tente après une bonne douche.
Espèces observées :
- Ouette d’Egypte (Egyptian Goose) 4,
- Ombrette (Hamerkop) 1,
- Circaète à poitrine noire (Black-breasted Snake-Eagle) 1,
- Aigle de Verreaux (Verreaux’s Eagle) 2 adultes + 1 immature, Autour chanteur (Pale Chanting-Goshawk) 5,
- Outarde de Ruppell (Ruppell’s Bustard) 5,
- Echasse blanche (Black-winged Stilt) 1,
- Gravelot à triple collier (Three-banded Plover) 4,
- Ganga Namaqua (Namaqua Sandgrouse) 37,
- Pigeon roussard (Speckled Pigeon) 2,
- Tourterelle du Cap (Cape dove) 2,
- Tourterelle maillée (Laughing Dove) 1,
- Touraco concolore ( Gray Go-away-bird) 12,
- Chevêchette perlée (Pearl-spotted Owlet) 1,
- Crécerelle des rochers (Rock Kestrel) 2,
- Coliou à dos blanc (White-backed Mousebird) 6,
- Calao leucomèle (Southern Yellow-billed Hornbill) 1,
- Calao à bec noir (African Gray Hornbill) 21,
- Tchagra à tête brune (Brown-crowned Tchagra) 1,
- Drongo brillant (Fork-tailed Drongo) 3,
- Alouette de Sabota (Sabota Lark) 5,
- Hirondelle isabelline (Rock martin) 2,
- Mésange cendrée (Ashy tit) 1,
- Bulbul africain (Black-fronted Bulbul) 20,
- Parisome grignette (Rufous-vented Warbler) 1,
- Gobemouche marico (Marico Flycatcher),
- Agrobate du Kalahari (Kalahari Scrub-Robin) 3,
- Monticole à doigts courts (Short-toed Rock-Thrush) 3,
- Traquet familier (Familiar chat),
- Traquet montagnard (Mountain Wheatear),
- Souimanga fuligineux (Dusky sunbird),
- Bergeronnette du Cap (Cape Wagtail),
- Pipit africain (African pipit) 1,
- Pipit à long bec (Long-billed Pipit) 1,
- Bruant cannelle (Cinnamon-breasted Bunting) 5,
- Serin de Sainte-Hélène (Yellow Canary) 2,
- Serin à gorge blanche (White-throated Canary) 1,
- Grand moineau (Great sparrow) 30,
- Moineau mélanure (Cape sparrow) 300,
- Sporopipe squameux (Scaly Weaver),
- Tisserin à tête rousse (Southern Masked-Weaver) 10,
- Travailleur à bec rouge (Red-billed Quelea) 1,
- Cordonbleu grenadin (violet-eared waxbill) 8,
- Amadine à tête rouge (Red-headed Finch) 30,
- Tadorne à tête grise (South African Shelduck) 2,
- Pintade de Numidie (Helmeted Guineafowl) 5,
- Grèbe castagneux (Little Grebe) 1,
- Cigogne noire (Black Stork) 2,
- Héron cendré (Gray Heron) 1,
- Rollier à longs brins (Lilac-breasted Roller) 1,
- Gladiateur bacbakiri (Bokmakierie) 1,
- Pie-grièche fiscale (Southern Fiscal),
- Rufipenne Nabouroup (Pale-winged Starling)
1 Comment
Frank
Encore ! Encore !