La surprise du jour
Dimanche 6 novembre et la météo est au beau fixe. Un temps idéal pour faire un petit tour matinal sur le plan de La Garde. Bien que la migration soit déjà bien avancée, on est jamais à l’abri de tomber sur une petite rareté ! Les premiers hivernants commencent de plus à s’installer dans leur quartier d’hiver. Il n’est pas rare d’y observer des faucons crécerelles qui nichent dans les environs et profitent de la zone pour chasser. Mais, en cette période de migration, mieux vaut rester vigilent ! J’aperçois au loin un faucon arriver assez rapidement, filant tout droit. Tout indique donc qu’il est en migration active. Son allure m’interpelle et par chance j’ai l’appareil photo à proximité ! C’est une bonne chose d’avoir fixé cet oiseau car son identification ne sera pas si évidente.
Spontanément j’avais pensé à un faucon hobereau immature mais les motifs sur la tête ne collaient pas. Trop petit pour un faucon d’Eléonore. Après discussions et consultation des experts 😉 merci au passage à Aurélien, il s’est avéré qu’il s’agissait d’un jeune faucon kobez. Date assez tardive pour le passage de cette espèce dans notre région, un plumage que je n’avais pas souvent vu, bref cette observation m’aura invité à me replonger dans le guide ornitho tout fraichement ressorti des cartons ! ça fait du bien de s’y remettre !
L’individu présente un masque noir bien net délimité par un collier blanc remontant loin sur la nuque. Cette caractéristique permet d’exclure le hobereau. Les joues sont blanches. Le dessous présentes de larges stries brunes.
Le faucon kobez
Le faucon kobez est présent en Europe à partir du mois d’avril. Il niche de la Hongrie jusqu’en Asie centrale. A la fin de la période de nidification, il regagne ses quartiers d’hiver en Afrique australe. Le dimorphisme sexuel est très marqué chez cette espèce. Le plumage du mâle est entièrement bleu-nuit sauf ses culottes et ses pattes couleur rouille. La femelle quant à elle est orangée sur le dessous et gris-bleu sur le dessus. Voici un couple photographié dans une colonie en Hongrie, à gauche la femelle et à droite le mâle.
La migration prénuptiale
En France, l’observation du faucon kobez en période de migration est régulière. Dans notre région, la majorité des observations printanières se situent entre la mi-avril et la fin du mois de mai. Cet oiseau essentiellement insectivore apprécie alors les milieux ouverts. Certains sites sont ainsi propices à ses haltes migratoires. C’est le cas notamment de la plaine de Crau et du plateau de Valensole. Grégaire, il migre souvent en petits groupes qui comprennent parfois d’autres espèces de faucon comme le faucon crécerellette.
La migration postnuptiale
Dès la fin du mois d’août et durant le mois de septembre on observe des oiseaux regagnant leurs quartiers d’hiver. Le mois de novembre est donc une date tardive pour le passage de cette espèce. Cependant, plusieurs individus ont été contactés durant le mois d’octobre cette année, essentiellement des juvéniles (faune-paca.org)