Pour une naturaliste, le whalewatching à Telegraph Cove est un incontournable et marquait le point fort du voyage. Nous avons donc réservé deux sorties au départ de ce petit port au nord de l’île de Vancouver, l’une le matin, l’autre le soir. Voilà le compte-rendu en images de ces deux sorties. Bien entendu, l’observation des orques est l’attraction principale, mais les épaulards ne sont pas les seuls animaux à fréquenter les très riches eaux du Johnstone Stait. Si vous souhaitez des infos supplémentaires n’hésitez pas à consulter mes autres articles sur ce sujet : “Où observer les orques en Colombie Britannique” et “Que faire à Telegraph Cove” pour plus de conseils pratiques.

Sortie du dimanche 4 août

Nous nous présentons sur le quai. Dans l’office, un tableau présente les récapitulatif des observations des dernières sorties. Cela fait deux jours que les orques n’ont pas été observés. Cela ne nous pousse pas à être pessimistes mais cela nous rappelle à quel point les observations ne sont jamais garanties. Enfin, c’est l’heure du départ ! Le bateau est assez grand et confortable. Haut sur l’eau, il offre un bon angle pour l’observation et le repérage des animaux. Nous ne tardons d’ailleurs pas à en croiser, une loutre, toujours aussi curieuse, nous surveille. En revanche, une otarie se montre bien plus furtive et disparaît à l’approche du navire. Nous passons à proximité d’îlots où les phoques veaux-marins se reposent. Des ambiances bien agréables pour un début de sortie.

Marsouin de Dall

Les premiers cétacés ne tardent pas non plus à faire leur apparition. De tous petits ailerons, tracent à toute allure tels des missiles. Ils viennent au bateau : ce sont des marsouins de Dall. On les distingue des marsouins communs grâce à la pointe blanche au bout de leur aileron et leur ventre blanc. Mesurant, entre 1m80 et 2m30, il fréquente les zones côtières des eaux tempérées froides et sub-polaires du Pacifique Nord. Ces dauphins hyperactifs ont tout misé sur la vitesse. Si les marsouins communs utilisent des sons inaudibles aux orques et passent pour ainsi dire incognito, les marsouins de Dall utilisent leur rapidité pour échapper aux prédateurs. Ils ne nous accompagnent pas très longtemps et filent bientôt dans une nouvelle direction.

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Nous continuons notre route dans une ambiance digne des estampes chinoises. Les îlots émergent au milieu d’une brume blanchâtre aussi épaisse que le silence. Nous croisons quelques oiseaux. Ce sont des guillemots de Troil, petite touche atlantique qui me fait oublier, l’espace d’un instant, que je suis dans le Pacifique nord !

Orques en vue !

Je ne détourne pas mes yeux des jumelles. Quand mon cœur s’emballe ! J’aperçois très loin à l’horizon un net aileron, haut et droit. Je le signale aux observateurs de l’équipage. Les pêcheurs leur avaient déjà signalé les animaux, et nous prenons leur direction. Nous finissons par arriver sur zone. Après deux jour d’absence, les orques sont de retour dans la zone ! Nous avons de la chance ! Il s’agit d’un pod de 5 individus du type resident. On peut en effet observer deux types d’orques dans les eaux du Johnstone Stait : les résidentes qui se nourrissent de poissons et les nomades qui se nourrissent d’autres mammifères. N’hésitez pas à consulter mon article Où voir les orques en Colombie Britannique pour en savoir plus sur ces écotypes.

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Le groupe est essentiellement composé de femelles et de jeunes. Un mâle les accompagne en se tenant un peu à l’écart. Nous faisons de très belles observations, entendant le souffle puissant des animaux sortant à proximité du navire. Nous en prenons littéralement plein les yeux. Les bonnes choses ont toujours une fin. Le code d’observation est strict et les temps passé sur les animaux est limité pour éviter le dérangement. Nous quittons les orques.

Le spectacle des baleines à bosse
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Mais nous avions déjà repéré plus loin d’autres souffles, plus haut en forme de cœur : ceux de baleines à bosse. Elles aussi viennent s’alimenter dans ces eaux poissonneuses durant l’été. On estime leur population à environ 70 dans la zone. Plusieurs animaux se signalent par leurs souffles et sauts. Un vrai spectacle. L’un d’eux en particulier effectuent plusieurs bonds et sort sa nageoire régulièrement hors de l’eau. L’une des hypothèses de ce comportement consiste à proposer que ce geste participe à la thermorégulation du corps de la baleine, en particulier lorsqu’elle évolue dans des eaux chaudes. Est-ce le cas ici ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il que l’observation était extra !

Nous reprenons la navigation et le pilote prend la direction d’un important regroupement d’oiseaux. C’est souvent sous ces regroupements que les baleines ressortent … Bingo ! une baleine fait son apparition et profite à son tour du festin ! Impressionnant !

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Un nouveau groupe d’orques

Mais nous ne sommes pas arrivés au bout de nos surprises. Sur le chemin du retour, nous tombons sur un nouveau groupe d’orques. Le brouillard s’est enfin levé et la lumière plus vive. Deux individus s’éloignent et se mettent … à sauter ! L’un après l’autre, dans un sens puis dans l’autre. Sur le bateau tout le monde jubile, c’est vraiment une sortie énorme qui restera longtemps gravée dans ma mémoire 

Enfin, pour couronner le tout, nous repérons de façon très furtive un autre type d’aileron. C’est un petit rorqual, extrêmement rare dans la zone. Très discret, j’aurai la chance de l’observer mais pas de le photographier. Décidément, cette matinée aura été vraiment été sans temps mort ! Telegraph Cove aura été à la hauteur de mes espérances !

Sortie du mardi 6 août
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Nous reprenons la mer mais cette fois-ci nous changeons de formule : le soir et en zodiac. Le point positif du zodiac est qu’il permet de faire des images plus au ras de l’eau. Le point négatif est que l’on ne prend pas le temps de chercher les animaux et que l’on va directement sur les groupes déjà observés par le gros bateau et restons finalement moins longtemps avec les animaux. J’ai donc préféré la première sortie. Les observations étaient quand même bien chouettes, je vous laisse juger par ce compte-rendu en images.

Loutres dans la lumière du soir

Telles des sentinelles à la sortie du port, les loutres de mer semblent fidèles au poste. Ce soir, elles sont trois, prenant tranquillement le soleil, allongée sur le dos. La lumière de cette fin de journée est juste parfaite. Dernière soirée que nous passons à Telegraph Cove, alors on apprécie et on savoure chaque instant.

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Quelques oiseaux

Nous prenons le temps d’observer également quelques oiseux, parmi les innombrables phalaropes à bec étroit donc je n’arriverai pas à faire une seule image, j’aperçois un grèbe jougris. La saison de repro est déjà terminée pour lui et il a quitté ses sites de nidification. Nous passons à proximité des îlots sus le regard inquisiteur d’un pygargue à tête blanche. Nous nous y attardons, un peu trop à mon goût, c’est du temps passé en moins à chercher les cétacés …

Quand je vous disais que les photos au ras de l’eau depuis le zodiac sont sympas : voici un macareux rhinocéros plutôt coopératif, avec la jolie lumière et tout ce qu’il faut !

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Un groupe d’orques

Pas vraiment de supsens, le deuxième navire de la compagnie est déjà avec un groupe d’orques et nous attendons qu’il le quitte pour prendre sa place. Mais pour limiter le dérangement, nous rester à bien plus grande distance des orques et bien moins longtemps. Peu d’opportunité pour faire des images. Nous les observons de loin. J’avoue être un peu partagée entre le plaisir de profiter de l’ambiance toujours aussi magique et la frustration de faire de jolies images.

Le pod se lance dans une partie de pêche. Il s’agit de résidents et ils sont rejoints par quelques lagénorhynques à flancs blancs. Il n’est pas rare de voir ces deux espèces chasser ensemble. Mais n’est-ce pas risquer pour les dauphins ? Les résidents et les nomades ne possèdent pas le même langage et les dauphins sont capables de les distinguer. Ils savent quand ils sont en sécurité … ou quand il faut filer ! Mieux vaut ne pas être un saumon dans ce détroit ! A défaut donc de faire des images, on profite de ces scènes et tandis qu’un orque au loin jaillit des eaux, nous faisons demi-tour et filons vers une nouvelle zone.

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Une baleine et son jeune

Alors que le soleil commence à tendre vers l’horizon, nous repérons une baleine et son jeune. Aucun des deux individus ne sort sa caudale lors de la sonde. Mais ils effectuent de nombreux sauts offrant ainsi un superbe spectacle. Les groupes d’oiseaux se forment et se dispersent sous le souffle qui jaillit. Nous passons de longues minutes en leur compagnie dans la douce lumière du soir. Un dernier regard sur ce cadre inoubliable et nous reprenons la direction du port.

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Réservez votre sortie

La compagnie Prince of whale assure les excursions au départ de Telegraph cove. Vous avez le choix entre les sorties à bord du zodiac ou d’un gros bateau, le soir ou le matin. J’ai bien aimé profité des deux types d’ambiances, les premières lueurs de l’aube et les lumières chaudes du soir. Voici le lien pour réserver votre sortie. Si vous passez par le site, j’aurai droit à une petite commission, je vous remercie par avance !

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Bilan des sorties

Espèces de mammifères observées : orques deux groupes de résidents lors de la première sortie, un groupe lors de la deuxième, baleines à bosse, lagénorhynque à flancs blancs (un groupe chassant avec les orques le 06/08, un groupe de marsouins de Dall le 04/08, baleines à bosse, otarie de Steller (1 le 04/08), phoques veau-marin.

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