Vendredi 30 avril. 16h, cours terminés, c’est parti pour le premier week-end prolongé du “printemps”, enfin ici ce n’est pas le printemps mais plutôt la fin de l’été. La saison des pluies n’est pas encore terminée et une belle dépression s’est abattue sur le nord du caillou ces jours derniers à tel point que de nombreuses routes ont été coupées suite aux débordements des rivières. La veille, les cours de la fin d’après-midi avaient même été suspendus pour éviter que l’on ne reste coincé au lycée. Mais pour le week-end, la météo semble aller vers l’amélioration, on devrait échapper aux fortes pluies. Pour ce week-end de Pâques, pas d’Aiguamolls pour moi … mais une virée sur la côte Est de la Nouvelle-Calédonie avec des collègues de boulot. C’est donc plus en mode touriste que naturaliste que je pars découvrir cette région sauvage. Mais j’y retournerai ! Je quitte Pouembout direction Kone pour gagner la transversale Tiwaka. Les éboulements des derniers jours sont encore bien visibles, mieux vaut ne pas passer par ici les jours de forte pluie ! Il faut 2 bonnes heures pour rejoindre l’étape du soir où nous arrivons de nuit : le gîte de Koune We Foinbanon. Le site est paisible et agréable et il n’y a pas d’autres touristes aujourd’hui. Il me tarde d’être demain pour découvrir les paysages ! Mais c’est sous un ciel assez gris qu’au petit matin, les falaises de calcaire noir si typiques de la côte Est se dressent devant moi. Certes, le gros de la dépression est passé, mais nous restons sous son influence. Les conditions ne sont pas optimales pour le PMT, il faudra revenir quand il fera beau. Ce sera donc découverte en voiture des paysages de cette côte sauvage. A la sortie du gîte, direction le sud pour une petite boucle par Koulnoué que l’on rejoint en passant par un pont en bois assez pittoresque.
Bon pour les photos en couleurs, faudra revenir ! Mais je me dis que je suis là pour un petit moment, faut bien que je me garde des choses pour m’occuper ! La route finit par arriver au bord du lac Léwé relié à la mer et cerclé par d’abruptes falaises.
Voilà pour la petite boucle. Direction Hienghène auquel on arrive assez rapidement. En ce long week-end, tout est fermé. Il y a vraiment dégun ! (ça me fait sourire d’utiliser des expressions de chez moi ici, pour le coup y a vraiment dégun qui comprend !). Même la seule supérette du coin, à l’entrée du village n’ouvrira que mardi … Heureusement qu’il y a les stations service ici en Nouvelle-Calédonie, toujours ouvertes, et on y trouve de tout ! Petite pause donc pour manger une glace sur la plage à l’arrière de la boutique 🙂
Arrêts obligatoires aux différents points de vue sur la réputée poule couveuse de Hienghène.
Nous poussons la route jusqu’au bac de la Ouaïème sous un ciel bien maussade. Serpentant au pied de hautes falaises sombres aux abondantes cascades, j’ai l’impression de me retrouver au nord de la Norvège, roulant vers Hamningberg … les quelques pandanus me ramènent vite sous les tropiques.
Une fois au bac il n’y a plus qu’à faire demi-tour, nous traverserons demain. Le peu de lumière de la journée disparaît en créant des ambiances magiques autour des cascades à la blancheur étincelante. Petits essais de pause longue, pas facile sans le trépied !
Le soleil est à présent totalement couché, c’est au tour de la pleine lune de monter … Si nous arrivons à temps à Hienghène il y aurait moyen de faire de jolies photos de la poulette … Petite accélération … pas facile de trouver un point de vue dégagé … Mais nous finissons par arriver au pont, le point de vue est parfait ! Il n’y a plus qu’à faire les bons réglages. Voilà quelques résultats … peut mieux faire, mais l’ambiance est bien sympa !
Retour au gîte de Kouné We pour une deuxième nuit. Au petit matin … enfin un peu de lumière ! Occasion de faire quelques images du site, petits bungalows charmants au bord de la plage, au pied des falaises de Lindéralique se dressant telle une forteresse.
Les oiseaux s’activent : les corbeaux calédoniens ravitaillent un jeune tandis que les polochions moines poussent leur chant exotique depuis les palmiers. 2 balbuzards font une brève apparition au-dessus du lagon. ça fait du bien de voir un peu de soleil ! Nous prenons une nouvelle fois la route de Hiengène avec les mêmes photos que la veille sous un peu plus de lumière. Mais bon ce n’est pas encore digne de La carte postale !
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Nouvel arrêt à la station service, les habitudes s’installent vite ! pour le goûter de 10h.
Cette fois-ci nous prenons le bac de la Ouaïeme, service gratuit et sans interruption, seul moyen de joindre le nord du caillou par la côte Est.
Les nuages finissent par nous rattraper et c’est sous des averses intermittentes que nous poursuivons la route qui traversent de nombreuses tribus. Pour les randonnées permettant de joindre les cascades, faudra aussi revenir ! Je me contenterai pour l’instant de faire quelques images depuis la route. Voici la cascade de Tao, au pied du Mont Panié, montagne sacrée désormais fermée au public, qui, du haut de ses 1629 domine la Calédonie.
Un peu plus loin, arrêt à la cascade de Colnett.
Passage obligé au snack des cascades. Tenu par un couple de métropolitains baroudeurs depuis plus de 10 ans sur une terre kanak que leur loue une tribu, ce petit resto est un peu à cette partie de la côte Est ce que Solitaire est au Namib ! Pas d’apfelstrudel ici mais des paninis et sandwichs qui tombent vraiment à point. Nous prenons le temps de discuter avec eux. Il faut avoir du courage pour venir s’installer ici dans ce coin si reculé de la grande terre !
Il est temps de reprendre la route. Notre prochaine étape, Poingam, tout au nord, est encore à 3 heures ! Nous quittons la côte pour monter au col d’Amos, petite ambiance de montagne avec vue sur le lagon, l’air est même un peu plus frais !
Il n’y a plus qu’à redescendre dans la jolie lumière du soir en direction de Poum … mais ça je le garde pour un prochain article !