Automne 2023, les cétacés sont toujours au large de Sanary

Automne 2023, les cétacés sont toujours bien là. 14 octobre 2023, j’embarque à nouveau à bord de La Croix du Sud avec l’équipe de Découverte du Vivant. Après des journées quasi-estivales, le temps commence à tourner. Un coup de vent est annoncé pour ce week-end et la sortie de dimanche avancée à samedi. Nous quittons sur une mer bien calme mais qui tente de faire illusion. Mais nous ne sommes pas dupes et savons bien que les conditions vont vite changer !

Les oiseaux marins sont de sortie

L’automne est une bonne période pour observer les oiseaux marins. Les oiseaux côtiers ont quitté leurs sites de nidification et se dispersent en mer. Les chasses de thons rouges, fréquents en cette saison, rabattent en surface de nombreux petits poissons qui font le festin des oiseaux. La vie est dure pour ces petits poissons, attaqués à la fois par en-dessous et au-dessus. Les mouettes mélanocéphales sont ainsi assez abondantes aujourd’hui.

Parmi elles, nous observons de nombreux jeunes reconnaissables à leur plumage brunâtre et aux marques noires encore présentes sur leurs rémiges. Les adultes ont quant à eux un plumage complètement blanc.

Nous sommes accompagnés dès le début de la journée par de nombreux puffins de Scopoli et quelques yelkouans. Un fou de Bassan file au loin à toute allure au fil de l’eau.

Des dauphins furtifs

Nous croisons un premier groupe de dauphins bleus et blancs. Il s’agit de femelles accompagnés de leurs jeunes. Nés dans l’été, ils restent collés à leur mère. Ils se montrent plutôt timides, ne sortant que de temps à autre la tête pour observer ce qui se trame dehors. Nous les laissons vaquer à leurs occupations et poursuivons notre route pour rejoindre le canyon de Cassis.

Nous suivons le canyon en direction du Sud et croisons de nouveaux groupes de dauphins. Toujours des dauphins bleus et blancs. Il s’agit de l’espèce la plus commune dans nos eaux. Au total, nous en dénombrerons environ 85 sur la journée répartis en plusieurs petits groupes. Certains d’entre eux viendrons jouer à l’étrave pour la plus grande joie des visiteurs. C’est toujours sympa de les voir filer sous le bateau !

Une baleine dure à suivre

Nous sortons du canyon pour rejoindre la plaine abyssale, royaume des baleines. Voici donc le rorqual commun, la deuxième plus grande baleine au monde, bien que notre population méditerranéenne soit représentés par des individus un peu plus petits que la moyenne. Cette population est estimée à environ 3000 individus dont 1/3 vient s’alimenter le long de nos côtes entre mai et début novembre. Il n’est donc pas rare d’en croiser en octobre.

Mais cette baleine ne semble pas suivre une route bien précise et nous fera un peu tourner en rond. Elle nous fera même la surprise d’effectuer un magnifique saut à l’arrière du bateau. Il est très rare de voir sauter les rorquals communs, pour ma part c’était la première fois que je le voyais si bien. Malheureusement la surprise l’a emporté sur ma réactivité. J’ai admiré le spectacle, comme au ralenti, le corps entier de la baleine surgissant des eaux, pectorales déployées. Je n’ai même pas eu le réflexe de saisir l’appareil photo. J’étais littéralement scotchée !

Après quelques essais d’approche peu fructueux, nous reprenons notre route vers l’Est.

Duo de cachalots

Deux nouveaux souffles sont aperçus au loin. Vers la gauche et en buisson : ce sont des cachalots. Ils se montrent bien plus coopératifs. L’un d’eux s’approche même de temps en temps du bateau avant de reprendre sa route.

La population de cachalots en Méditerranée est estimée à 1000 individus. Nous sommes donc plutôt chanceux de réussir à en observer régulièrement dans nos eaux. Ce chasseur des profondeurs peut faire des apnées allant jusqu’à 45 mn. Il a donc besoin de ventiler un bon moment en surface avant de sonder à nouveau. Instant privilégié pour l’observation, les animaux se montrent particulièrement paisibles.

La population de grand cachalot en Méditerranée est estimée à environ 1000 individus. Il y a encore quelques années, nous observions principalement dans nos eaux des mâles isolés. Mais la tendance a changé et nous croisons de plus en plus régulièrement des familles, femelles accompagnées de leurs jeunes.

Nos deux animaux finissent par sonder, chacun à son tour, en sortant majestueusement leur caudale.

Il est intéressant de prendre les caudales en photo qui permettent d’identifier individuellement les cachalots. Les dentelures, les marques et la forme de la queue sont un peu l’équivalent de nos empreintes digitales, comme les ailerons des grands dauphins et la marque blanche à l’arrière de la dorsale des orques. On peut d’ailleurs voir que la caudale de nos deux cachalots sont très différentes. Celle du deuxième individu est bien plus étroite.

Pour aller plus loin

J’espère que ce petit compte-rendu vous a plu et vous a donné envie de participer à ces sorties. Vous avez jusqu’à début novembre pour participer à ces sorties d’observation des cétacés en automne. Sinon il vous faudra attendre la saison 2024 pour de nouvelles aventures !

• Retrouvez ici tous mes comptes-rendus de sorties d’observation des cétacés au départ de Sanary
• Consultez également mon article comment choisir votre opérateur whalewatching en Méditerranée