Continuons notre voyage dans le temps ;o) nous sommes à présent fin juillet, le 28 pour être plus exact … et nous nous réveillons au petit matin dans le parc national d’Addo en Afrique du Sud. C’est parti pour une nouvelle journée de découverte qui sera très riche en observations en commençant à 6h30 avec notre premier lion du voyage et qui se terminera en compagnie d’une Genette d’Europe (et oui il y en a en Afrique) devant la tente à la nuit tombée … Voici donc le compte-rendu de notre deuxième virée sur les pistes des éléphants d’Addo …
Lundi 28 juillet
Réveil à 6 heures pour être opérationnel dès l’ouverture des portes à 6h30. Nous sommes les premiers devant et avons l’impression de réveiller le garde qui sort de sa petite cabane les yeux gonflés et nous demande l’heure … la barrière s’ouvre et l’on s’élance. Il fait encore nuit et dans les phares de la voiture, c’est un lièvre du cap qui détale. Moins d’un kilomètre plus loin, on arrive au bord du premier point d’eau, celui qui la veille accueillait les buffles. Beaucoup d’oiseaux chantent autour de nous et l’on tente un enregistrement, histoire de garder une trace de cette ambiance matinale toute sud-africaine. Dans la pénombre, on distingue une forme près du point d’eau. Probablement un phacochère … Jumelles aidant, on se rend compte que c’est plus gros qu’un phacochère et plutôt du type gros chat ! C’est un beau mâle de Lion qui vient s’abreuver puis s’allonge dans la boue humide. Trois minutes après, il se met en marche et remonte vers la route où nous sommes stationnés. On démarre et l’on va à sa rencontre. Le Lion traverse la route et passe dans les phares de la voiture, tout simplement impressionnant ! Sans se préoccuper de nous, il s’éloigne et s’enfonce entre les buissons. La journée ne pouvait mieux commencer !
Au point d’eau suivant, le soleil ne s’est pas encore levé et 3 buffles effectuent un aller-retour pour boire. Le deuxième n’hésitant pas à mettre des coups de cornes au premier pour l’inciter à avancer plus vite. Au troisième point d’eau, ce sont deux chacals à chabraque qui s’éloignent prestement à notre approche, préférant garder une distance de sécurité confortable. Un fois cette distance atteinte, ils ralentissent leur marche et se mettent à fureter à la recherche de proies potentielles. A partir d’ici, la route se transforme en piste et prend la direction du sud. Sur la petite prairie en contrebas qui la veille hébergeait des Koudous, ce matin il n’y en a plus. A la place ce sont d’autres herbivores au gabarit imposant qui pâturent ! Des élands du Cap … de grandes antilopes dont les mâles dépassent les 900 kg !
Le ciel qui ce matin était très couvert commence à se dégager alors que l’on approche de la retenue de Haarpor. Les rayons du soleil illuminent la plaine environnante et les oiseaux se rassemblent autour du petit point d’eau qui doit être permanent au regard de la végétation dulçaquicole qui s’y développe. Tadornes à tête grise, Ouettes d’Egypte, Vanneaux couronnés et Gravelot à triple collier s’y partagent les abords. Dans les zones enherbées autour, ce sont principalement des Grands Koudous ainsi que des zèbres qui divaguent. Au sol, quelques vanneaux alarment à l’approche de 3 mangoustes fauves.
Pas le temps de trop les photographier que l’on repère un tapis mouvant. C’est un clan de suricates en déplacement. Le clan bouge en même temps puis s’arrête, les animaux se redressent, vérifient qu’il n’y a pas de danger puis se mettent en quête d’insectes tout en se chamaillant. Quel joli spectacle !
C’est au tour des zèbres de s’approcher avec maintenant une belle lumière. Un poulain et sa mère se révèlent très photogéniques.
La piste se poursuit vers le sud, elle est assez longue et la végétation autour assez dense. Toutefois, il faut être vigilent car Addo recèle bien des éléphants. Comme ce groupe de 4 adultes et 2 jeunes qui sortent au trot des buissons et foncent droit sur nous. Pas le temps de reculer suffisamment, ils nous rattrapent et passent de part et d’autre de la voiture à une distance inférieure à un mètre…Le cœur qui s’est emballé se calme, on peut souffler mais que d’émotions ! On croise de nouveaux éléphants mais ceux-là sont plus tranquilles. Sur la piste, nous devons slalomer entre les bouses de ces mastodontes. D’une part, pour éviter de salir la voiture et d’avoir l’odeur qui nous poursuit, mais surtout pour protéger les scarabées qui pondent à l’intérieur. De nombreux panneaux de signalisation nous le rappellent régulièrement.
Une fine pluie se met à tomber, nous stoppons la voiture et observons quelques phacochères. La pluie s’arrête, on repart à la recherche de la lionne et ses 4 lionceaux qui fréquentent le secteur, mais difficile ici avec une telle végétation ! L’arrêt dans un espace de pique-nique bien protégé par des grillages et un portail électrique est l’occasion d’observer de drôle d’oiseau noir au bec rouge vif. Mais nous avons beau chercher dans notre guide … rien ne lui ressemble … nous mettons un petit moment à comprendre qu’il s’agit juste d’un drongo au bec rougi par le pollen …
Le paysage évolue, il est maintenant plus collinéen et la végétation plus haute.
Dans les zones ouvertes que l’on croise de temps en temps, ce sont principalement des phacochères qui se laissent observer et dans le ciel notre premier rapace volant. Une très grosse bête, un peu lointain mais pas de doute sur l’identification, c’est un Aigle martial. A la prochaine bifurcation, on s’engage sur la Ngulube loop. Dans la montée, perché et immobile sur un buisson, c’est un Martin-chasseur à tête brune qui nous regarde passer.
Des buses rounoirs sur les arbres en ligne de crêtes puis dans la descente, le paysage évolue encore et l’on traverse à présent une savane ouverte.
Premier oiseau contacté et non des moindres, une autruche qui broute accompagnée par des Bubales et des Ibis hagedash. Au loin, c’est un éléphant qui déambule avec à l’horizon des dunes de sables blancs qui contrastent avec le bleu de l’océan indien.
On entame notre remontée vers notre campement. De nouveaux bubales, une autruche et une Outarde de Denham. Quelle taille pour cette dernière ! Une nouvelle zone de prairie avec 2 éléphants, une dizaine de zèbres et plus de 60 bubales.
Mais l’obs la plus sympa est celle de ce couple de serpentaires. On les avait vus plus tôt dans la matinée mais uniquement en vol et haut dans le ciel. Là ils sont posés à moins de 20 m de la voiture. Quels oiseaux ! Ils arpentent la plaine, visitent tous les buissons qu’ils fouillent de leurs pattes pour faire sortir les micromammifères et les reptiles.
Plus loin, de nouveaux éléphants au milieu de la piste puis nous décidons de sortir du parc car il est déjà 17h15 et nous n’aurons pas le temps de remonter par les pistes jusqu’au camp. Par la route ce sera plus rapide. Cette sortie du parc est l’occasion de voir des spréos bicolores, des buses rounoirs et forestières ainsi qu’une ouette d’Egypte.
Retour au camp. Alors que la nuit tombe et que nous préparons notre repas, c’est une genette qui s’invite à notre table. Pas vraiment farouche, elle se laisse photographier en toute quiétude alors que les cris d’une chouette effraie retentissent… ce sera notre dernière séance photo de la journée.