Comme quasiment toutes les nuits depuis le début du voyage, nous avons entendu tôt ce matin l’Engoulevent musicien. Son chant précède de quelques dizaines de minutes le réveil des autres oiseaux. 5h30, la sonnerie du téléphone retentit. Nous sommes pressés de partir mais comme c’est notre dernière nuit dans ce camp, nous devons démonter la tente pendant que le café se prépare. 6h07, nous prenons la route direction Malelane, puis cap au nord direction Prétoriuscop, première étape de notre journée.
Quelques impalas, quelques Koudous et rien sur les différents points d’eau que nous visitons. Que se passe-t-il ce matin ? Les animaux nous fuient-ils ?
Les hyènes ont chanté dans la nuit : un hou-oup quasi mélodieux répété plusieurs fois dans le silence de l’obscurité qui donne un charme particulier aux nuits africaines. Au petit matin, le camp se réveille rapidement avec les cris plus grinçants des pintades. A 6h nous sommes prêts et à 6h03 nous passons la porte. Nous empruntons la Matjulu loop, passage au point d’eau éponyme mais RAS. Le soleil n’a pas encore dépassé les collines et une partie du paysage est à l’ombre. Un groupe de girafes broute le sommet des arbres tandis que la lumière commence à peine à glisser sur leur tête. Dur dur de faire une jolie photo au 100-400 de ces animaux si hauts qu’ils rentrent à peine dans le cadre … J’opte pour un portrait …
Nous finissons par rejoindre la route principale et filons vers le nord. Ce matin, les oiseaux semblent moins actifs que la veille et nous rajoutons peu de nouvelles espèces.
Après avoir quitté le matin la réserve de M’kuze, nous décidons de traverser le Swaziland pour rejoindre le Parc National du Kruger, gain de temps et de kms pour quelques formalités douanières et 50 RD pour le visa. Le paysage est différent, moins de grandes cultures et plus de milieux de savanes au sud qui cèdent finalement la place à la canne à sucre au nord. De nouvelles espèces apparaissent dès la frontière : le Touraco concolore ou le Calao leucomèle qui deviendront très courants dans le Kruger. Notre carte n’est pas très précise mais les routes ne sont pas très nombreuses et nous ressortons du pays à 14h, les frontières n’étant ouvertes qu’entre 7h et 18h. Après de nouveaux tampons sur le passeport, nous sommes de retour en Afrique du Sud. Arrêt à Pic and Pay, supermarché local, pour faire quelques courses avant de passer 13 jours dans le Kruger : bidons d’eau, feuilletés, conserves … Nous roulons jusqu’à Malelane, point d’entrée dans le Parc. Petit tour sur le pont enjambant la Crocodile River et l’ambiance est plantée : les éléphants prennent leur bain au milieu des hippopotames et des crocodiles. Le soleil finit passer derrière l’horizon alors que des nuées de chauves-souris prennent leur envol. Nous passons la nuit dans un très agréable Bed and Breakfast non loin de là.
17 août : Malelane – Berg-en-dal
A 6h, les portes du Kruger s’ouvrent. Le ciel est encore nuageux mais, par chance, la pluie a cessé. Un rapide coup d’œil sur les hippos depuis le pont, formalités remplies et nous pénétrons dans le sanctuaire. Très vite, nous commençons à observer de nombreux oiseaux : ici un Rollier à longs brins, là un Calao leucomèle, celui-ci nous ne l’avions pas encore vu : un Crested barbet.
Nous débarquons à Casablanca vers 18h. Il fait déjà nuit et la température est agréable malgré la fine pluie. Après avoir récupéré la voiture, nous empruntons l’autoroute en direction de Al Jadida et passons la nuit dans la voiture sur une route de campagne.
Samedi 27 octobre : Route pour Essaouira
A notre lever, le ciel est toujours gris mais le temps s’améliore petit à petit et nous dévoile un paysage agricole : champs, bosquets, murets, figuiers de Barbarie. Je ne tarde pas à entendre mon premier Bulbul des jardins, espèce qui sera omniprésente tout au long du séjour de même que le Cochevis huppé que nous entendons dès que nous nous arrêtons au bord de la route. Les espèces classiques de plaine sont présentes dans ces milieux. Posés sur les fils électriques qui longent la route, les Etourneaux unicolores alternent avec les Pies-grièches méridionales (ssp. Algeriensis). Le ventre bien gris de ces dernières contraste nettement avec la Pie-grièche méridionale que nous rencontrons chez nous. Elle est assez abondante ici et nous en dénombrons 12 jusqu’à la petite route qui mène à Had Touabet. Dans un champ, nous contactons également un petit groupe d’Alouettes calandres.
Dimanche 28 octobre : l’Oued Ksab et arrivée à Tamri
A peine levés, nous observons déjà nos premiers Faucons d’Eléonore de la journée posés sur les pylônes. Ils sont 5 dont un jeune de l’année. Un petit tour dans les arganiers est l’occasion d’observer de nombreux passereaux dont la sous-espèce locale du Pinson des arbres.