Mercredi 20 août 2014

Quel concert ! Tout au long de la nuit, les hyènes et les hippos se sont fait entendre. Les environs du camp semblent très fréquentés.

Ce matin, donc pas besoin de réveil puisque vers 5h00, nous avons déjà terminé notre nuit. Beaucoup de sud-africains sont aussi déjà prêts et patientent devant la porte d’entrée principale. Hier soir, nous avons fini avec deux belles obs de lycaons. Comme c’est une espèce diurne, elle ne chasse et ne se déplace pas de nuit. Nous avons donc de grandes chances ce matin de les retrouver dans le même secteur. Nous roulons doucement dès la sortie du camp. Le soleil n ‘est pas encore levé mais la lumière nettement suffisante. 5km après le camp, un attroupement de voitures et au milieu les lycaons. Ils se baladent sur la route, slalomant entre celles-ci.

Lycaons
Lycaons

Ils sociabilisent  de temps en temps mais passent l’essentiel de leur temps à courir. Difficile de faire une photo à l’arrêt et la lumière n’est pas suffisante pour les avoir en mouvement.

Lycaon
Lycaon
Lycaon (Skukuza)
Lycaon (Skukuza)

Ils sont 5 et semblent hésiter sur la piste à suivre pour partir en chasse. Ils s’arrêtent pour humer le début d’une piste, hésitent puis repartent en courant. Nous réalisons de superbes observations, parfois à moins de 2m de la voiture. Au bout de quelques minutes, un Lycaon s’engage sur une étroite piste qui se perd entre les buissons. Il s’arrête durant une poignée de secondes, le temps de le photographier, et semble attendre ses congénères.

Lycaon
Lycaon
Lycaon (Skukuza)
Lycaon (Skukuza)

Une fois ceux-ci à sa hauteur, tous s’engagent sur la piste et disparaissent un à un derrière le rideau de végétation. Il faut vraiment être là au bon moment pour bénéficier de ce spectacle ! De nouvelles voitures arrivent derrière nous et elles passent ici sans se douter des scènes qui viennent de s’y dérouler. Quelques kms plus loin, alors que nous sommes seuls, une silhouette se dessine, elle remonte la route et nous croise. C’est une hyène, un mâle adulte. Totalement indifférent à notre présence, il semble avoir une idée précise de sa destination et ne nous jette même pas un regard lorsqu’il passe à notre hauteur. Encore une belle obs. Décidément, cette journée commence très bien !

14-08-20 (6) hyene-tachetee

Nous suivons la route jusqu’au point d’eau, le long de laquelle lions et guépards ont été pointés la veille. Nous n’aurons pas la chance de les croiser. Au point d’eau, peu d’activité mais sur un gros bloc rocheux près du rivage, un magnifique varan se dore au soleil. Il est impressionnant et doit bien dépasser les 1,5 m. Sa tête est massive et son corps musclé dégage une forte impression de puissance ! Deux espèces de Varan sont présentes en Afrique du sud. Le Varan du Nil et le Varan des steppes d’Afrique orientale. Ici, il s’agit de la deuxième espèce qui se reconnait à son museau plus court.

14-08-20 (11) varan

Nous reprenons la route, puis une piste qui dessine une boucle pour rallier Skukuza. Au sommet d’un grand arbre, un aigle martial à l’attitude altière, surveille son territoire.

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Aigle martial

Sa vue porte loin mais il n’a semble-t-il pas remarqué ce Raphicère (Steenbok) qui est tapis au sol à moins de 20 m de l’arbre. Ce dernier sait que l’immobilisme est sa meilleure chance de survie. Il patiente donc en espérant ne pas être découvert et ne pas servir de repas à l’aigle.

14-08-20 (14) raphicere
Raphicère

La fin de la matinée est plus calme, sans véritables obs marquantes : des éléphants discrets, des koudous, des vautours africains, des zèbres, des impalas…

14-08-20 (17) zebre

Avant de retourner au camp, arrêt au lac tout près de Skukuza.  Très bon choix ! La pause commence avec une observation très sympa d’un Autour tachiro qui se perche dans le petit arbre devant nous alors que l’on vient à peine de couper le moteur de la voiture. Nous sortons et on le photographie durant un bon moment sans que celui ne semble gêné par notre présence. Ce n’est que la venue d’une autre touriste qui le fera fuir.

14-08-20 (18) autour-tachiro
Autour tachiro

Malgré l’heure avancée, l’ambiance depuis l’observatoire est géniale.

Observatoire Skukuza
Observatoire Skukuza

De beaux crocodiles prennent le soleil sur des îlots de terre au pied de grands arbres où les hérons cendrés construisent leurs nids.

14-08-20 (21) crocodile

Pus discrets dans ces mêmes arbres, ce sont des Anhingas en plumage nuptial qui font sécher leurs plumes. Un Alcyon pie, poisson au bec, se perche sur une branche dont il se sert pour achever le malheureux à force de grands coups. Quelques herbivores approchent avec méfiance de l’eau pour s’abreuver. Un petit groupe d’impalas, un cobe à croissant et un guib harnaché qui en profitent aussi pour brouter les herbes qui ici sont encore vertes.

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Cobe à croissant
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Guib harnaché

Au loin, un groupe d’hippopotames s’active en poussant leurs grognements. Ils ont vraiment mauvais caractère ! C’est au tour d’un Jacana de venir se poser à proximité de l’observatoire et il a droit lui aussi à sa petite séance photo privée. Notre ventre crie famine et nous rejoignons Skukuza, occasion d’observer un bel agame.

Agame
Agame

14h, le ventre est plein, nous pouvons repartir à la recherche des animaux. Nous suivons à présent la rivière Sabie qui est simplement magnifique. L’eau serpente dans un lit qui alterne entre sable et rochers. Les bancs de sable sont partiellement envahis par de grands roseaux et servent de reposoirs pour des groupes d’hippopotames ou de zones d’alimentation pour les éléphants qui semblent s’y donner rendez-vous en fin d’après-midi. Mais parfois, ce sont des affleurements rocheux qui dominent et ils donnent alors à la rivière un caractère plus sauvage. Bordant celle-ci, une luxuriante ripisylve, aux arbres impressionnants, a pu se développer et sert de lieu de vie pour une multitude d’espèces.

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Sabie river

Les impalas sont innombrables, et de temps en temps, c’est un Koudou ou un Guib harnaché que nous croisons. Les oiseaux ne sont pas en reste et notamment les grands rapaces qui semblent trouver ici des conditions optimales. Nous assistons à leur ballet : quelques vautours africains tournoient et parmi eux nous distinguons deux Vautours charognards, sortent de vautours percnoptères au plumage sombre qui semble assez localisés en Afrique. Puis d’autres rapaces rejoignent ce groupe, 1, puis 2, puis…6 aigles bateleurs qui dessinent maintenant des orbes au-dessus de nos têtes ! Quelques dizaines de mètres plus loin, c’est un Pygargue vocifère qui reste stoïquement perché au sommet de son arbre mort. Un pont enjambe la rivière et offre un magnifique panorama. Un petit tour rapide aux jumelles permet de détecter un rapace posé sur un banc de sable à environ 500 m en aval. Un coup de longue vue et c’est une nouveauté : un aigle ressemblant à un Bonelli mais au plumage noir et blanc. C’est l’Aigle fascié qui anciennement était considéré comme  une sous-espèce mais qui aujourd’hui a été érigé au rang d’espèce. Juste le temps de l’observer quelques secondes avant qu’il ne décolle pour retrouver la quiétude des grands arbres. Nous aurons fait le plein de rapaces !

14-08-20 (29) bateleur
Bateleur des savanes

Une piste quitte la route principale pour longer la rivière, nous l’empruntons. Après un petit groupe de Babouins, c’est une femelle de Rhinocéros blancs qui croise notre chemin. Elle n’est pas seule puisque son jeune, déjà bien gros, la suit comme son ombre. Tous deux traversent paisiblement la piste et l’on mesure pleinement leur imposante taille. Simplement énormes ! Il faut dire qu’ils ne sont qu’à quelques mètres devant notre voiture !

Rhinocéros blanc
Rhinocéros blanc

Nous finissons par regagner la route principale. Au loin plusieurs voitures semblent arrêtées… ce sont des Buffles qui barrent le chemin… mais pas un troupeau de 20 ou 30 têtes, ils sont plutôt des centaines à défiler devant nous dans un flux continu et… lent. Nous coupons le contact, contraints d’attendre que le train passe, n’osant pas nous engager au milieu du convoi. Il faut dire que ces bêtes à cornes là sont aussi imposantes et ont mauvaise réputation. Il est 17 heures passé et cela fait plus de 30 minutes que nous sommes bloqués. Plus de 500 buffles ont défilé et enfin on commence à voir la fin de cet énorme troupeau. Devant l’hésitation des derniers à traverser la route, nous nous engageons  et passons enfin cet obstacle.

Buffle
Buffle

Pas le temps d’atteindre notre vitesse de croisière que nous tombons sur un regroupement de voitures. Informations prises, nous venons de rater un Léopard… nous nous aurons droit à un éléphant qui traverse la route. Nous arrivons enfin au point d’eau de Lower Sabie alors que le soleil passe derrière l’horizon. Les hippos sont très actifs, baillant de toutes leurs dents. Il est amusant de voir qu’ils servent de navires aux hérons cendrés qui voyagent ainsi sur leurs dos.

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Près de la rive, quelques Tantales ibis filtrent l’eau à la recherche de poissons tandis que les crocodiles se font discrets à l’approche d’une girafe. Celle-ci hésite à venir boire car elle sait que c’est à ce moment-là qu’elle est la plus vulnérable. Elle finit après de longues minutes d’hésitation par s’approcher, écartent les pattes et baisse son long cou jusqu’à l’eau alors que la pénombre envahit le paysage. Il est 17h45, l’heure de rentrer au camp. Nous nous installons dans notre « Hut » que nous pensions plus jolie. Ce soir, nous dormirons dans un vrai lit.

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