Jeudi 21 août

Lever de nouveau à l’aube. En préparant les affaires dans la demi-pénombre, nous repérons quelques roussettes qui se perchent dans un arbre près de la voiture. Nous projetons de repasser plus tard dans la matinée pour les avoir à la lumière. Direction la loop au sud de Lower Sabie où des lions ont été signalés la veille. La piste traverse des savanes ouvertes parsemées de buissons.

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Nous croisons une hyène puis une seconde, toutes deux de beaux adultes assez imposants qui sortent des zones de brulis et s’enfoncent dans le couvert végétal. Sur les arbres morts, quelques vautours veillent. Est-ce un reposoir habituel ou ont-ils passé la nuit ici en raison d’une éventuelle carcasse dans les environs ? L’observation des deux hyènes quelques centaines de mètres avant filant dans la même direction nous fait plutôt pencher pour la deuxième solution. Parmi les vautours africains, il y a aussi un oricou à la tête couverte d’une peau nue rouge qui se fait sécher les plumes sous le pâle soleil brumeux.

Vautour oricou
Vautour oricou

Quelques herbivores paissent sur les espaces brulés : Zèbres, phacochères, impalas mais nous n’avons malheureusement pas la chance de tomber sur des lions.

Zèbre des plaines
Zèbre des plaines

Du point de vue ornitho, ces zones ouvertes se révèlent intéressantes, en particulier pour les rapaces. Outre les nombreux vautours, nous faisons également une super obs d’Aigle martial et rajoutons un petit rapace nocturne à notre liste : la Chevêchette perlée.

Chevêchette perlée
Chevêchette perlée
Aigle martial
Aigle martial

Nous remontons comme prévu à Lower Sabie pour observer les chauves-souris. Elles sont là, discrètes, pendues dans l’entrelacs de branches, emmitouflées dans leurs ailes. Quelques-unes laissent apparaitre leur museau pointu et leurs gros yeux globuleux.

Roussette
Roussette

Passage par le point d’eau près du camp. L’ambiance est toujours aussi sympa même si les hippos sont moins actifs. Quelques bec-ouverts se pressent sur les rives tandis que les tantales ibis filtrent l’eau au milieu des crocodiles.

Crococile
Crococile

L’heure avance, il n’est pas loin de midi et nous empruntons cette fois-ci les pistes  au nord de Lower Sabie, sur la rive orientale de la rivière. Nous faisons une halte sur le pont enjambant la rivière, car il offre un magnifique point de vue sur les crocodiles, hippos et autres animaux fréquentant les rives de la Sabie.

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Nous pénétrons dans de vastes espaces ouverts qui constituent le cœur d’origine du parc Kruger. Au fil du temps, de nouvelles terres cédées par de riches propriétaires ont permis à ce parc de devenir l’un des plus grands d’Afrique et un havre de paix pour la nature. On y croise à présent de splendides paysages de savanes tels qu’on les imagine.

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Alors que nous les photographions et observons  des guêpiers nains, un papy s’arrête et nous indique gentiment qu’à environ 10 km, il y a des lions. On est preneur et l’on avale rapidement les 10 km (au maximum de la vitesse autorisé soit 50 km/h). Rien au bout de 10km, rien au 11ème, pas plus au 12ème km, nous décidons de pousser jusqu’à ce virage à 200 m devant nous situé en bordure d’une colline couverte d’acacias puis de faire demi-tour s’il n’y a rien en vue. Et là, enfin, un attroupement de voitures. Nous nous faufilons au milieu et il faut patienter 15 min avant d’avoir une vue parfaite sur la scène. D’abord un impressionnant troupeau de buffles, probablement un millier de têtes, qui s’étire sur plusieurs centaines de mètres dans la savane. Les mêmes que l’on a croisé la veille ? Dans les grands arbres, des grappes de vautours qui, malgré le chaud soleil, restent immobiles : des vautours africains et 6 vautours charognards qui seront plus tard rejoints par 4 autres.

Vautour charognard
Vautour charognard

Dans un buisson, à 70m devant nous, du mouvement. Une tête puis une deuxième apparaissent. Elles appartiennent à de jeunes lions âgés d’un an environ. Puis ce sont deux grosses têtes de femelles qui bougent dans les herbes au pied du buisson laissant entrevoir leur cou puissant. Tout ce petit monde s’affaire sur une carcasse de zèbre. Décidément, que ce soit à M’Kuze ou au Kruger, il ne fait pas bon d’être un zèbre quand rôdent des lions ! Il est 13h et il fait très chaud. Les lions restent sagement à l’ombre tandis les vautours et les touristes subissent la chaleur. Une cigogne épiscopale puis un jabiru viennent se joindre à la file d’attente, ils ne doivent pas être contre un petit morceau de zèbre pour le repas de midi ! Après une heure de patience, les deux lionnes bougent enfin, elles changent de buissons pour un plus petit où une fois couchées, elles disparaissent, totalement dissimulées. Il devient impossible de savoir qu’elles sont deux, cachées dans ce ridicule buisson si on ne les a pas vues rentrer ! On se fait la remarque qu’on a pu en croiser beaucoup depuis que l’on est dans le parc sans s’en rendre compte… Les 3  jeunes, quant à eux, restent auprès de la proie. Il nous reste du chemin à faire, aussi les laissons-nous là, avec en tête, de nombreuses et magnifiques images.

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Nous remontons vers Skukuza par des pistes longeant la rivière Sabie. Aux heures chaudes, tout est calme. Ce n’est que vers 15h30 que le monde animal se réveille. Dans le lit de la rivière, les éléphants se sont donnés rendez-vous et dégustent les roseaux qui y poussent. Ils jouent un rôle important en limitant le développement de ces herbacées car ils sont capables d’engloutir plus de 200 kg de fourrage par jour ! Ce soir ils sont au minimum 40. Difficile de les dénombrer précisément car il faut dire que malgré leur taille, ils arrivent à passer relativement inaperçus dans cette mer verte.

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Pygargue vocifère
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Eléphants dans la Sabie river

Grâce au pont qui enjambe la Sabie plus au nord, nous repassons côté ouest. Le pont est l’occasion de revoir le Héron Goliath toujours aussi impressionnant ainsi que les hippos et les crocos qui apprécient particulièrement ce secteur. La route goudronnée filant vers Skukuza est toujours aussi riche en impalas. Nous avions abandonnés la veille en cours de route leur dénombrement tellement elles étaient nombreuses, aujourd’hui, nous ne tentons même pas.

Vers 17h, un rapace décolle d’un grand arbre de la forêt riveraine pour se percher dans un autre. Il est de dos et nous identifions un Grand-duc. Après quelques minutes, on confirme l’identification, c’est un Grand-duc de Verreaux. Quelle bête ! En vol on aurait dit un aigle tellement l’envergure est grande. On tente de le contourner en empruntant une piste, nous avons du mal à retrouver l’arbre dans lequel il s’est posé quand, bingo on se retrouve face à lui. Le temps de faire une série de clichés et il disparait dans le vert feuillage d’un autre géant vert de cette forêt. Nous avons quand même eu le temps de bien l’observer, notamment ses fameuses paupières roses.

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Grand-duc de Verreaux

Retour vers le camp de Skukuza, où malgré une recherche assidue, nous ne tombons pas sur un léopard, à la place, ce sera une hyène. Repas au restaurant du camp en attendant de partir pour le night drive de 20h. Deux camions sont garés devant la réception. Nous serons nombreux à participer à cette séance de nuit, ce qui gâche un peu le charme. On a plus l’impression d’être dans un bus d’un voyage organisé… Nous nous élançons et filons rapidement vers un spot où des lions ont été vus en fin d’après-midi. Ce soir, ils sont toujours là. Deux jeunes mâles, des frères, âgés de 3 ans, qui ont tué dans la journée une girafe. Encore une fois, un superbe moment devant une bête magnifique. Le reste du night drive est moyen. Trop vite et peu d’animaux, juste deux genettes mal vues … Nuit paisible au milieu des cris de hyènes et d’hippos.

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