Vendredi 22 août

La veille, nos voisins de camping s’étaient inquiétés. Comme nous avions laissé la tente sur place à Skukuza alors que nous dormions à Lower Sabie, ne voyant personne rentrer le soir, ils pensaient que nous avions été dévorés par les lions … Ils avaient même prévenu la réception et la police ! Rassurés, nous sympathisons et apprenons qu’ils sont à leur 13ème léopard en 10 jours ! La route Skukuza-Lower Sabie étant la plus productive. Pas étonnant quand on voit le nombre d’impalas que l’on peut croiser ! Hier soir, nos voisins en ont observé sur une branche juste au bord de la route. Ils espèrent le revoir ce matin et nous invitent à les suivre. La porte principale du camp n’est pas encore ouverte et nous sommes déjà devant, au milieu d’une file de 4×4 tous plus luxueux les uns que les autres et attendant le feu vert du départ. Et là, vrombissement de moteur, coup d’accélérateurs et c’est la débandade ! Les hyènes regroupées près du premier carrefour à la sortie du camp déguerpissent au passage des premières voitures. Notre guide trace en direction de Lower Sabie à bord de son gros 4×4 en flirtant avec les vitesses autorisées … 40 minutes plus tard, son GPS embarqué lui indique l’arbre mais celui-ci est vide ! Le léopard a quitté son perchoir. Pas de bol ! Nos chemins se séparent ici, notre guide lui, continue sa traque de la panthère vers le sud tandis que nous nous remontons vers le nord à la recherche des lions de la veille.

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Rivière Sabie

Pas de chance, ils ne sont plus là non plus ! Décidément, cette journée commence mal ! A la place, un énorme rhinocéros blanc traverse la route devant nous et continue à travers le bush.

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Rhinocéros blanc

Dans les arbres, les rapaces patientent en attendant que l’atmosphère se réchauffe : ici un Aigle de Walhberg dans son aire, là un Bateleur adulte et un jeune.

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Bateleur, adulte et jeune
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Aigle de Walhberg couvant

Nous terminons la matinée au point d’eau avec son observatoire près de Skukuza. L’ambiance est un peu plus calme que la veille mais nous faisons malgré tout des obs sympas d’anhingas, de pygargue et de râles noirs. Pendant que des sud-africains photographient des hérons cendrés au nid (on se croirait à Pont de Gau !), on tente quelques images sur les hippos à contre-jour…

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Notre périple dans le sud Kruger touche à sa fin, cap au nord. Le milieu s’assèche petit à petit et le paysage sous ces heures chaudes semble brulé.

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Arrêt pour le repas sur l’unique zone de pique-nique de la route, situé au bord de la rivière. Quelques éléphants profitent de la végétation des rives du cours d’eau. Un discret Guib contourne le petit bâtiment et se perd dans les buissons surveillé par un Pygargue vocifère. Perchés sur les poutres, les singes vervets guettent les moindres occasions pour chiper un bout dans les assiettes. Nous nous faisons également avoir. Tandis que nous feuilletons le guide d’identification des oiseaux, un jeune en profite pour monter sur la table et s’empare d’une frite ! Cet arrêt est également l’occasion de rajouter une espèce à notre liste d’oiseau : la Tourterelle pleureuse.

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Pygargue vocifère

Le repas et les heures chaudes passés, nous filons en direction de Satara, prochaine escale de notre périple dans le Kruger. La route est calme, nous faisons une petite boucle qui apporte quelques éléphants au bord d’une petite rivière. Un panneau sur la route principale signale un « Baobab Tree », nous le suivons. La piste passe par le lit asséché d’une rivière mais dont les arbres servent d’abri pour des impalas, un guib harnaché ainsi qu’une girafe. Deux autres girafes au milieu du lit s’affrontent à grands coups de têtes. Les pattes avant et arrière sont écartées comme pour renforcer l’assise. Le cou impulse et la tête vient percuter la poitrine ou le cou de l’adversaire. Les deux belliqueux ne sont pas de la même taille, l’un est bien plus grand mais cela n’empêche pas le plus petit de s’y frotter. La fréquence des coups ralentit, la chaleur et la fatigue diminuent les ardeurs, les deux prétendants se séparent sans véritable vainqueur.

Au bout de la piste, nous trouvons le baobab. En effet, il vaut le détour. Il est impressionnant. La ramure est peu développée mais le tronc est très large. C’est un vénérable ;o) qui a certainement plusieurs centaines d’années à son compteur.

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Baobab

A l’approche de Satara, le paysage de savane devient plus clairsemé et certains tronçons totalement brulés. Sur un arbre mort, une silhouette se détache : il s’agit d’un aigle, un Aigle fascié au regard féroce qui semble attendre la fin de la journée.

Aigle fascié (Aquila spilogaster)
Aigle fascié (Aquila spilogaster)

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C’est dans ce milieu que nous trouvons la plus grosse outarde de la planète. Une Kori. Notre individu est haut sur patte mais pas très gros. Probablement une femelle. En scrutant les environs, deux autres femelles/jeunes se déplacent lentement et furtivement à travers les buissons secs. Toutes trois traversent à présent la route pour rejoindre une zone non brulée. Elles picorent quelques feuilles vertes, quelques insectes tout en se déplaçant. Malgré sa taille, cette espèce est parfaitement mimétique dans cet environnement !Par comparaison, l’Outarde houpette qui se camouflait dans les herbes sèches au pied de la voiture est ridiculement petite !

Outarde Kori
Outarde Kori
Outarde houpette
Outarde houpette

A la réception de Satara, nous réservons pour un night drive le lendemain et achetons de quoi se faire un petit barbecue ce soir. Du porc et du bœuf au menu, un régal ! Pendant que l’on fait la vaisselle, le bruit d’une casserole tombant sur le sol retentit devant la tente voisine, pourtant il n’y a personne ! En se baissant, on constate que sous la table, il y a un ratel qui se nourrit des restes ! Pelage noir et blanc luisant, court sur pattes et musclé, il semble avoir ses habitudes ici et se promène sans crainte. Nous le suivons quelques minutes, il passe à 5m de notre tente puis accélère le rythme de sa démarche chaloupée et disparait entre des caravanes. Quelle obs ! Encore beaucoup de superbes images en tête ce soir lorsque l’on s’endort avec le chant du petit duc africain.

Ratel
Ratel

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